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La représentation des grands capitalistes dans les dessins
de George Grosz: |
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Kurt Tucholsky est un écrivain et journaliste allemand. Entre 1911 et 1914 il collabore à l'organe du SPD Vorwärts. En 1919 il commence à collaborer au Weltbühne (hebdomadaire fondé en 1905 sous le nom de Schaubühne, et qui a adopté son titre ultérieur en 1918). Le 30 aout de la même année il participe à la fondation du “Friedensbund der Kriegsteilnehmer" [“Union des anciens combattants pour la paix"] qui organise des manifestations sous le slogan "Plus jamais de guerre" ["Nie wieder Krieg"]. Il contribue au cabaret artistique établi par le metteur en scène Max Reinhardt à Berlin. En mars 1920, il adhère à l'USPD, il écrit pour les journaux de ce parti, "Freie Welt" et "Die Freiheit". En novembre il est acquitté dans un procès que lui avait intenté le ministre de la défense Otto Geßler à cause d'un article intitulé "Officiers". Le 26 avril 1922, il participe à une manifestation de la Deutsche Liga für Menschenrechte [Ligue allemande des droits de l'Homme]. En avril 1924, il se rend à Paris où il commence à travailler comme correspondant pour le Weltbühne et le Vossische Zeitung. En juillet 1926, Kurt Hiller fonde le “Gruppe Revolutionärer Pazifisten" [“Groupe de pacifistes révolutionnaires"]; Tucholsky fait partie de la direction. En aout de la même année il est désigné pour faire partie de la direction de la Ligue allemande des droits de l'Homme, il en fera partie jusqu'en 1930. Le 22 mai 1927 se tient le 2e congrès national de la Rote Hilfe Deutschland [Secours rouge Allemagne, RHD], Tucholsky est élu comme membre de la direction. En mars 1928 il débute des contributions à l'A-I-Z [Arbeiter-Illustrierte-Zeitung], proche du KPD. Les 14‑15 octobre 1929 se tient le 3e congrès national du RHD, Tucholsky est réélu comme membre de la direction. En janvier 1930, il s'installe en Suède. En aout 1931, il publie dans le Weltbühne, sous le pseudonyme d'Ignaz Wrobel, un article intitulé "Le théâtre de guerre sous surveillance" ["Der bewachte Kriegsschauplatz"]; le commandement de l'armée porte plainte contre le journal. La procédure se terminera en juillet 1932 par un acquittement. En janvier 1932 le procureur de la république ouvre une enquête au sujet d'un article "En prison, on comprend" ["Im Gefängnis begreift man"] qui contient un appel à verser de l'argent au RHD. La procédure sera classée sans suite. En aout 1933, Tucholsky est inclus dans la première liste de personnes à être déchues de leur nationalité allemande. Il décède en décembre 1935 en Suède. |
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Liens complémentaires: |
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Écrit: janvier 2013 |
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Extraits d'un texte de Kurt
Tucholsky: Kurt Tucholsky: "Auf dem Nachttisch", Die Weltbühne, 25 mars 1930, Nr. 13, p. 466 (extraits)[1].Il y a un genre de personnage, un seul, qu'à mon sentiment Grosz ne rend pas, n'interprète pas, tel qu'il est réellement. Il s'agit de l'industriel et du banquier. Ici, quelque chose cloche. Le militarisme prussien, il l'a étrillé si bien avec les dessins “Die Gesundbeter” [“Les guérisseurs”, cf. ►] et “Alles kehrt einmal wieder” [“Tout revient un jour ou l'autre”, cf. ►] ... là on peut voir tous les numéros en uniforme, sans qu'il n'en manque la moindre - ils sont tous là, tous. Et comment ils sont là! Mais quand il fait le portrait des grands hommes d'affaires, il se trouve que quelque chose ne colle pas. Parfois c'est réussi. L'homme qui, dans le dessin “Besitzkröten” [“Crapauds-propriétaires”, cf. ►], au premier plan, fume son cigare, est juste; le jeune homme qui ‑ “Guten Morgen” [“Bonjour”] ‑ monte dans la voiture, ne l'est pas. Peut-être durant la pire l'inflation de tels types ont existé, mais aujourd'hui cet homme, avec une telle tête, avec ce visage ‑ aurait tout au plus une procuration commerciale; celui-là ne monte pas dans sa voiture: il n'y parvient pas. Je suis bon ami avec George Grosz: donc il sait que je n'écris pas cela pour la haute finance. Simplement j'estime: pour toucher un adversaire de façon pertinente, comme il l'a fait avec les sergents en uniforme de général, il faut connaitre l'adversaire et le toucher juste y compris dans la moindre petite ride. Cependant les banquiers allemands, les gens de l'IG Farben, les propriétaires de hauts fourneaux n'ont pas un air tellement goinfre, épais de crâne, pataud. Ils collectionnent la porcelaine; en partie ils ont de têtes étroites; en ce qui concerne les effets de leurs actes, en tant qu'associés d'un système, ils sont inhumains ‑ mais ça ne se voit pas au premier coup d'oeil. Ils peuplent les premières de Reinhardt, ils votent pour le Deutsche Volkspartei... ils ont un air différent. Plus différencié, trois crans de trame plus fin; non pas meilleur: différent. Quel air ont-ils?
Quelques têtes de grands capitalistes
allemands
Carl Bosch (1874‑1940)[18] De 1896 à 1898
Bosch effectue des études de chimie. En 1899 il est embauché à la Badische Anilin- und Soda-Fabrik (BASF) à Ludwigshafen. En
1916 il entre au conseil de direction, dont il est nommé président en 1919.
Carl Duisberg (1861‑1935)[20] De 1879 à 1882 Duisberg effectue des études de chimie. En 1883, il est
embauché à la Farbenfabriken vorm. Friedrich
Bayer & Co à Elberfeld. En 1885
Bayer établit un cartel avec l'AG für Anilin-Produktion
installée à Berlin. En 1895, la société quitte Elberfeld pour
s'installer à Leverkusen. En 1900, Duisberg devient
membre du conseil d'administration de Bayer; en 1912, il est désigné comme président
du conseil d'administration.
Friedrich Flick (1883‑1972)[21] En
1906, Flick termine des études par un diplôme en
commerce. En 1913, il entre au conseil d'administration de la Westfälische
Eisengesellschaft, en 1915 à celui de la Charlottenhütte
à Niederschelden près de Siegen. En
1917 il devient président du conseil d'administration de la Charlottenhütte.
À la fin de la guerre il procède à des achats d'actions de la Charlottenhütte,
en 1920 il arrive à détenir la majorité et au cours des années suivantes il
accroit sa participation jusqu'à 95 %. Au cours des années 1920 il étend
son consortium dans le secteur du charbon et de l'acier, en particulier à
travers des participations dans des usines sidérurgiques en Haute-Silésie.
Wilhelm Hoesch (1845‑1923)[22] Eberhard
Hoesch (1756‑1811) est fabricant à la fois de papier et de fer. À la
mort de son fils Eberhard II (1790‑1852), le neveu de celui-ci, Leopold, prend la direction des Eisenwerke
Eberhard Hoesch & Söhne comprenant des usines à Eschweiler et Lendersdorf. En 1871, Leopold, ensemble avec ses deux fils Albert et Wilhelm ainsi
que deux des fils d'Eberhard II, Friedrich Viktor et Eberhard Wilhelm,
constituent l'Eisen- und Stahlwerk Hoesch à
Dortmund sous forme d'OHG, transformée en 1873 en AG. Le
capital est détenu exclusivement par des membres de la famille, dont
70 % par Leopold. Ce dernier est président du
conseil de surveillance, tandis qu'Albert est président du conseil
d'administration. En 1895 Hoesch est introduite à la bourse. (Progressivement,
la famille Hoesch perdra son statut d'actionnaire majoritaire, en 1934 elle
ne détiendra plus que 6 %.) Après la mort d'Albert en 1898 son frère
Wilhelm le remplace. Leopold décède en 1899, Wilhelm
reprend alors le poste de président du conseil de surveillance.
Alfred Hugenberg (1865‑1951)[23] De 1883 à 1888, Hugenberg effectue des études de droit. Après différents
emplois dans le secteur bancaire ainsi que l'administration publique, il est président
du conseil d'administration de la Friedrich Krupp AG
à Essen, de 1909 à 1918. À partir de 1911 il est membre du comité de
direction de l'Union centrale d'industriels allemands (Centralverband
Deutscher Industrieller, CDI). En 1912 il devient président de
l'Association pour les intérêts miniers dans le district Oberberg-Dortmund (Verein für die bergbaulichen Interessen im
Oberbergamtsbezirk Dortmund) ainsi que président de l'Association de
mines (Zechenverband) (il occupera ce dernier poste
jusqu'en 1925). En 1913 il devient membre du conseil d'administration de la
Fédération d'Unions d'employeurs allemands (Vereinigung
Deutscher Arbeitgeberverbände, VDAV) nouvellement créée; il est aussi
nommé président de la Chambre de l'industrie et du commerce pour Essen, Mülheim (Ruhr) et Oberhausen, ainsi que de l'association des
chambres du commerce de la région industrielle du Bas-Rhin et de Westphalie. En
1919 il devient membre du présidium de l'Union nationale de l'industrie
allemande (Reichsverband der deutschen Industrie, RDI)
nouvellement constituée (cf. plus loin), en même temps que président de la
section industrie minière au sein de la RDI (il occupera ce dernier poste
jusqu'en 1928).
Emil Kirdorf (1847‑1938)[24] En
1873 Kirdorf devient directeur commercial de la Gelsenkirchener Bergwerks‑AG (GBAG) nouvellement fondée.
En 1889 il participe à la constitution du Syndicat du charbon de
Rhénanie-Westphalie (Rheinisch-Westfälisches Kohlensyndikat)
(cf. plus loin). Entre 1903 et 1910 Kirdorf oeuvre à l'élargissement de l'activité
de la GBAG et du Syndicat du charbon de
Rhénanie-Westphalie vers les secteurs du fer et de l'acier. Par là il entre
en concurrence notamment avec les entreprises d'August Thyssen (cf.
plus-loin) et Hugo Stinnes (cf. plus-loin).
Gustav Krupp (1870‑1950)[25] En 1811 Friedrich
Krupp fonde, avec deux associés, une usine d'acier. À partir de 1816 il
dirige seul l'entreprise. Après son décès en 1826 sa veuve avec le soutien de
son fils Alfred poursuit la marche de l'entreprise, puis en 1848 Alfred en
devient propriétaire unique. Après son décès en 1887, son fils Friedrich
Alfred hérite du consortium issu de l'entreprise d'origine. Celui-ci décède
en 1902, c'est alors sa fille Bertha qui reprend l'entreprise, transformée en
société par actions, Fried. Krupp AG, en 1903.
Ernst Poensgen (1871‑1949)[26] La famille Poensgen était active de longue date dans la fabrication et la
transformation du fer, à l'origine dans l'Eifel. C'est ici qu'en 1840 Reinhard Poensgen établit une usine, de même qu'Albert
Poensgen en 1850. En 1860, Gustav et Rudolf, fils d'Albert,
transfèrent la production à Düsseldorf. En 1873 ils fusionnent leurs
activités au sein des Düsseldorfer Röhren- und Eisenwalzwerke
vormals Poensgen AG qui absorbe également la Firma
Henry Smith & Co. établie à Oberhausen. Par ailleurs, Karl Poensgen, en 1860, constitue avec Friedrich
Giesbers la "Friedrich
Giesbers & Co." à Gemünd dans
l'Eifel; la société est transférée en 1864 à Düsseldorf en tant que Karl Poensgen, Giesbers & Co. En 1871, Karl
quitte la société et rejoint l'entreprise d'Albert, dont il a épousé la
fille. Il fait partie du conseil d'administration jusqu'à 1901.
Paul Reusch (1868‑1956)[27] De 1886 à 1889 Reusch effectue des études à l'école polytechnique à
Stuttgart. De 1889 à 1895 il travaille comme ingénieur. De 1901 à 1905 il est
directeur de la Friedrich-Wilhelms-Hütte à Mülheim. En
1905 il entre au conseil d'administration de la Gutehoffnungshütte
(GHH) à Oberhausen, en 1909 il en devient président. Il met en oeuvre l'extension de l'entreprise à travers diverses
acquisitions: en 1918 participation majoritaire à l'occasion de la création
de la Deutsche Werft à Hambourg; acquisition d'une
participation majoritaire dans la Maschinenfabrik Eßlingen
en 1920 et la Maschinenfabrik Augsburg-Nürnberg (MAN) en
1921; jusqu'à l'entrée au Düsseldorfer Pressen- und Walzenwerk
Schloemann en 1931. En 1942 il abandonne la direction de la GHH, suite à des conflits internes à l'entreprise, allant de
pair avec des pressions exercées par les autorités politiques. président
adjoint de l'Association d'industriels du fer et de
l'acier allemands (Verein deutscher Eisen- und
Stahlindustrieller, VDESI) (cf. plus loin) (1922-1929) En 1928 Reusch prend l'initiative de la constitution de la “Ruhrlade” en tant qu'instance informelle
de coordination et de collecte de donations pour l'industrie lourde. (Cf.
►.)
Il participe à la fondation, en 1928, de la “Ligue pour la rénovation du
Reich” (“Bund zur Erneuerung des Reiches”)[28].
Carl Friedrich von Siemens (1872-1941)[29] En 1847 Werner Siemens (1816-1892) et Johann Georg Halske (1814-1890)
créent à Berlin la Handelsgesellschaft Telegraphen-Bau-Anstalt
von Siemens & Halske OHG, en abrégé Siemens &
Halske; en 1858 la société change sa dénomination en Siemens,
Halske & Co. En 1890 elle se transforme en Siemens
& Halske KG, puis en 1897 en Siemens & Halske AG.
La quasi-totalité des actions est détenu par la famille Siemens.
Carl Siemens (1829-1906), frère de Werner,
est nommé président du conseil de surveillance.
Paul Silverberg (1876-1959)[30] En 1898, Adolf Silverberg ‑ le père de Paul ‑
acquiert quatre mines de lignite, rassemblées dans le consortium dénommé Gewerkschaft Fortuna, transformé en 1902 en Fortuna
AG. Après la mort du père, en 1903, Paul Silverberg
devient directeur général de la Fortuna AG. En 1908
cette société fusionne avec la Gruhlwerk GmbH et la
Gewerkschaft Donatus, et se transforme en Rheinische AG
für Braunkohlenbergbau und Brikettfabrikation (RAG,
en abrégé aussi Rheinbraun) ayant son siège en Cologne.
En 1908 la RAG constitue la Rheinisches
Elektrizitätswerk im Braunkohlenrevier AG (REW).
En 1924 la RAG acquiert une participation dans la Harpener Bergbau AG installée à Dortmund; en 1925 Silverberg devient membre du conseil de surveillance de la Harpen, puis président de cette instance. En 1926 il devient
président du conseil de surveillance de la RAG. 1) Selon l'avis du Dr. S., celui qui a réussi à faire surgir un mouvement de 14 millions avec un programme national et avec un élan national, celui-là a une responsabilité particulière devant le peuple et devant l'histoire. [...] 5.) La social-démocratie, avec la publication qui vient juste d'avoir lieu, de son nouveau programme, a voulu consciemment poursuivre l'objectif tactique de fixer le national-socialisme sur des revendications marxistes publiées occasionnellement et d'ôter par là au mouvement l'impulsion nationale, alors qu'il doit les succès à celle-là seule. L'unique réponse à cette tactique est la renonciation consciente de la part du mouvement à l'égard de ces revendications, qui dans l'agitation doivent être caractérisées comme marxistes et totalement étrangères à la nature du mouvement. 6) Le secteur économique a besoin, pour amener cinq millions de sans emploi de la rue vers les entreprises, avant tout de calme, d'ordre et d'une ligne politique restant constante. Le secteur économique était prêt à faire alliance avec le mouvement national-socialiste, à l'élan national duquel il se rallia immédiatement. Or jusqu'ici le mouvement n'a pas suffisamment pris en considération le besoin d'ordre de la part du secteur économique, et par conséquent existe la possibilité qu'il se détourne du national-socialisme et suive la parole du gouvernement Papen, puisque le programme économique de celui-ci lui a apporté l'espoir en vue de la sauvegarde de l'ordre et en vue du renoncement résolu au socialisme et au marxisme. Pour ceux parmi les personnalités de l'économie qui depuis toujours (discours de Silverberg en 1926 à Dresden) étaient de l'avis que les entreprises allemandes devraient faire alliance avec les travailleurs et aussi avec une représentation politique d'envergure de ceux-ci, il devient donc de plus en plus difficile de défendre l'alliance du secteur économique avec le national-socialisme. Or sans les entrepreneurs et le secteur économique le national-socialisme ne sera pas en mesure d'amener les millions de sans emploi dans les entreprises, de donner au peuple travail et pain et de créer par là la condition préalable pour la mise en oeuvre des objectifs nationaux. Lorsque le 4 janvier 1933 eut lieu une première rencontre entre F. v. Papen et A. Hitler, Silverberg, comme Friedrich Flick, Fritz Thyssen, Albert Vögler, avait appuyé la démarche. Quand Hitler fut investi des pouvoirs gouvernementaux, un article dans les Deutsche Führerbriefe (Lettres de dirigeants allemands), du 31 janvier 1933, commenta favorablement cet évènement. Les Deutsche Führerbriefe étaient une publication dirigée par Otto Meynen, secrétaire particulier de Silverberg. L'évolution de la situation depuis les mois précédents semblait avoir rassuré les grands industriels au sujet de leurs doutes, tels qu'ils avaient été exprimés entre autre par Silverberg en direction d'Alvensleben. En effet, l'article en question affirme[32]: Par la nomination d'Hitler comme chancelier du Reich, la crise gouvernementale a trouvé de façon remarquablement rapide la solution que nous avons revendiquée avec persévérance depuis l'été comme la meilleure, malgré des critiques et réactions hostiles non négligeables. Certes, après la prise du pouvoir par les national-socialistes, Silverberg dût abandonner ses différentes fonctions de direction, et à la fin de 1933 il émigra en Suisse. Mais, mis à part évidemment la question de l'antisémitisme et de la persécution des juifs, il ne remit pas en cause sa vision économico-politique antérieure. Ainsi le 13 mars 1933, à l'occasion de l'assemblée générale de la Chambre de l'Industrie et du Commerce de Köln, dont il était président, il déclara[33]: La tâche de la Chambre de l'Industrie et du Commerce [...] n'est pas [...] de prendre position au sujet de questions purement politiques. Mais notre tâche est, à l'occasion d'évènements politiques qui auront une importance tellement grande, d'exprimer ici que tous les milieux des affaires de Köln [...] sont animés d'un fort amour envers notre patrie et ne se laissent surpasser par personne en matière d'esprit national et d'adaptation aux nécessités nationales de notre pays. [...] En ce sens nous nous plaçons pleinement derrière la déclaration de Monsieur le Chancelier du Reich, laquelle va dans le sens que la vie économique est encouragée et que l'ordre doit être maintenu, afin que la vie économique prospère, afin que notre pays et tous ses habitants connaissent un avenir heureux basé sur des conditions de vie satisfaisantes. Et le 28 février 1935 il accepta la "Croix d'honneur pour les Combattants du Front" ("Ehrenkreuz für Frontkämpfer") qui lui avait été remise par l'intermédiaire du Consulat général allemand à Zürich, et dont le certificat indiquait[34]: Que vous portiez la Croix d'honneur comme signe de votre amour et fidélité envers la terre natale en adhésion fière envers l'Allemagne et son Führer, qui s'efforce à fusionner l'ensemble du peuple allemand en une grande communauté populaire. La possibilité de participer à l'oeuvre de cet objectif élevé vous est donnée à vous aussi en ce que vous soutenez selon vos forces les efforts du mouvement national-socialiste allemand.
Friedrich Springorum Sr (1858-1938)[37] cf. Wilhelm
Hoesch
Fritz Springorum (1886-1942)[38] Fils
de Friedrich Springorum (cf. ci-dessus).
Hugo Stinnes (1870-1924)[40] En 1892 Stinnes
constitue la Hugo Stinnes GmbH, dont l'activité
consiste dans le traitement et le commerce du charbon. En 1898 il est un des
principaux fondateurs de la Rheinisch-Westfälisches
Elektrizitätswerk AG (RWE). La même année il constitue ensemble
avec August Thyssen (père de Fritz Thyssen) l'AG Mülheimer
Bergwerksverein. En 1901 il constitue la Deutsch-Luxemburgische
Bergwerks- und Hütten AG (Deutsch-Luxemburg). En
1902 il acquiert en commun avec August Thyssen la majorité des actions de la RWE, dont il devient président du conseil de surveillance. En
1910, la Deutsch-Luxemburg, après d'autres opérations,
acquiert la Dortmunder Union AG et devient une des
plus grandes entreprises d'Allemagne dans le secteur de l'industrie minière.
Fritz Thyssen (1873-1951)[41] À
partir de 1898 Fritz Thyssen est membre du conseil de
surveillance de l'August-Thyssen-Hütte, fondée par son
père August. Après la mort de celui-ci, Fritz
lui succède à la tête de l'entreprise. En 1926 il participe à la création de
la VStAG. Il en est président du conseil de surveillance
jusqu'en 1935.
Albert Vögler (1877-1945)[43] De 1897 à 1901 Vögler effectue des études de Maschinenbau
à la Technischen Hochschule Karlsruhe. En 1905 il est
embauché comme Oberingenieur pour le Maschinenwesen
à la Hüttenwerk Dortmunder Union. En 1910 Hugo Stinnes
acquiert cette entreprise et l'intègre dans la Deutsch-Lux.
En 1912 Vögler entre au conseil d'administration. En
1917 il est nommé président du conseil d'administration.
Vereinigte Stahlwerke[46] En 1926 est créée
la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG). Elle réunit les
groupes et sociétés suivants:
I.G. Farbenindustrie AG: En 1904 sont
constitués deux groupements d'intérêt économique réunissant certaines
entreprises de chimie. L'une comprend: la Aktiengesellschaft
Farbwerke vormals Meister Lucius & Brüning à Höchst; et la Leopold
Cassella & Co. GmbH; en 1907 s'y joint la Kalle & Co.
Aktiengesellschaft. L'autre groupement comprend la Badische
Anilin- und Soda-Fabrik (BASF); la Actiengesellschaft
für Anilinfabrikation, Berlin (Agfa); et la Aktiengesellschaft
Farbenfabriken vorm. Friedr. Bayer & Co. En 1916 ces
entreprises se réunissent dans un groupement unique qui est rejoint par deux
autres sociétés: la Chemische Fabrik Griesheim-Elektron,
et la Aktiengesellschaft Chemische Fabriken vormals Weiler-ter
Meer. Cette structure est dirigée par Carl Duisberg.
En 1925 les six sociétés BASF, Bayer, Hoechst, Agfa, Weiler-ter
Meer et Griesheim-Elektron fusionnent au sein de
l'I.G. Farbenindustrie AG (qui contrôle également
les deux entreprises restantes, Cassella et Kalle), ayant son siège à Frankfurt am Main.
Rheinisch-Westfälisches Kohlen-Syndikat[47] En 1893 à
l'initiative du directeur général de la Gelsenkirchener
Bergwerks‑AG (GBAG), Emil
Kirdorf, est constitué le Syndicat du charbon de Rhénanie-Westphalie (Rheinisch-Westfälisches Kohlensyndikat) en tant que cartel de
vente de 98 mines de charbon du district de Dortmund. Il contrôle 86,7 %
de la production d'houille de la Ruhr. À l'occasion de la prorogation du contrat
en 1903, la proportion s'accroit pour atteindre 98,7%
Reichsverband der Deutschen Industrie (RDI)[49] Les 3 et 4 février
1919 se tiennent à Jena des assemblées respectivement du l'Union centrale
d'industriels allemands (Centralverband Deutscher
Industrieller, CDI) et de la Ligue des industriels (Bund
der Industriellen, BdI). Elles décident de se réunir en créant
l'“Union nationale de l'industrie allemande” (“Reichsverband der deutschen Industrie”, RDI). Celle-ci tient
sa réunion constitutive le 12 avril 1919; elle désigne un présidium
provisoire composé de 13 personnes, dont notamment Carl
Bosch (cf. plus haut), Carl Duisberg (cf. plus
haut), Abraham Frowein, Alfred Hugenberg
(cf. plus haut), Karl. Friedrich von Siemens (cf. plus
haut), Kurt Sorge et Hugo
Stinnes (cf. plus haut). Sorge est président, Frowein et Siemens présidents adjoints. La révolution nationale n'est pas encore achevée, elle n'a pas trébuché sur le communisme et ne trébuchera pas non plus sur la paille du Reichsverband, à moins que le Reichsverband ne s'incorpore dans le grand mouvement, et que de ce point de vue soient examinées les élections nouvelles au présidium, devenues nécessaires. Le 1er avril 1933,
le bureau du RDI subit une action d'occupation par un groupe du SA[53]. Manifestement l'action a été
concertée avec Adolf Hitler et se trouve en conformité
avec l'orientation du groupe national-socialiste au sein du RDI autour de Fritz Thyssen. Otto Wagener, qui dans les
années 1920 avait été dirigeant de la section de politique économique du NSDAP se présente et impose, sous menace de violence, la
démission immédiate du secrétaire du RDI Ludwig Kastl
qui est juif. Il impose aussi le départ d'autres personnes juives du
présidium, dont Silverberg, Lammers,
Frowein. Parmi les rares à protester, se trouve Kirdorf qui dénonce l'opération d'épuration.
Verein Deutscher Eisen- und Stahlindustrieller (VDESI)[55] En 1873 se
réunissent des industriels de fer de la Rhénanie-Westphalie, à Dortmund, en
vue de préparer la constitution d'une association spécifique dans le secteur
de la sidérurgie. L'initiative est portée par William Th. Mulvany
(dirigeant de la Bergwerksgesellschaft Hibernia AG),
qui joue également un rôle dominant dans l'Association pour la préservation
des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie (cf. plus loin).
En 1874 une première association régionale est constituée, le “Groupe
Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands” (“Nordwestliche Gruppe des Vereins deutscher Eisen- und
Stahlindustrieller”). Ensuite toujours en 1874 sont constitués le
Groupe Est (Östliche Gruppe) autour de l'industrie de la
Haute-Silésie, puis une Association principale (Hauptverein)
avec siège à Berlin. En 1875 se constitue un Groupe Allemagne du Nord (Norddeutsche Gruppe) (Berlin,
Hannover, Peine), un Groupe Allemagne du Centre (Mitteldeutsche
Gruppe) (Sachsen) et un Groupe Allemagne du Sud (Süddeutsche
Gruppe). En 1882 se constitue, en dernier, le Groupe Sud-Ouest (Südwestliche Gruppe) (Saar
et Lothringen).
Nordwestliche Gruppe des Vereins Deutscher Eisen- und Stahlindustrieller (NWG des VDESI)[56] Le Groupe
Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands est
présidé d'abord par August Servaes (1874-1914), puis par
Wilhelm Beukenberg (1914-1923). En 1924, Paul
Reusch devient Président, Fritz Springorum est
l'un des deux adjoints. En 1927 Ernst Poensgen prend le deuxième poste d'adjoint. Par la suite, sont
successivement nommés au poste de président: en 1930 Springorum,
en 1933 Fritz Thyssen, en 1935 Poensgen, en 1942 Walter Rohland
Verein zur Wahrung der gemeinsamen wirtschaftlichen Interessen in Rheinland und Westfalen (dit Langnamverein)[57] En 1871 est créée
l'“Association pour la préservation des intérêts économiques communs en
Rhénanie et Westphalie”. Elle est désignée communément comme “Langnam-Verein”
(“Association au nom à rallonge” ‑ mais la même expression est
parfois aussi utilisée pour l'Association pour la préservation des intérêts
de l'industrie chimique d'Allemagne créée en 1877).
Note sur les formes juridiques de sociétés: Aktiengesellschaft
(AG): Société par actions
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[1]. K. Tucholsky: Gesammelte Werke in zehn Bänden - Band 8, S. 76 ff (Bibliographie ►)
http://www.zeno.org/Literatur/M/Tucholsky,+Kurt/Werke/1930/Auf+dem+Nachttisch+[2]
Traduit de l'allemand par nous.
[2]. http://media-2.web.britannica.com/eb-media/80/6780-004-35838591.jpg
[3]. http://www.dhm.de/lemo/objekte/pict/f52_1505/
[4]. http://www.bild.bundesarchiv.de/archives/barchpic/search/?search[form][SIGNATUR]=Bild+183-R66804&search[view]=detail
[5]. http://www.derwesten.de/img/incoming/origs1212939/3073736244-w552-h2700-/0021847647-0053866616.jpg
[6]. http://www.gelsenzentrum.de/alfred_hugenberg.jpg
[7]. http://www.gelsenzentrum.de/emil_kirdorf_gelsenkirchen.jpg
[8]. http://www.dhm.de/lemo/objekte/pict/f52_3124/
[9]. http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poensgen-Ernst_1926.jpg
[10]. http://www.manager-magazin.de/pics/45/0,1020,1234945,00.jpg
[11]. http://www.spiegel.de/img/0,1020,988223,00.jpg
[12]. http://www.bild.bundesarchiv.de/archives/barchpic/search/?search[form][SIGNATUR]=Bild+183-1987-1217-504&search[view]=detail
[13]. http://www.derwesten.de/img/incoming/origs1220509/4093738486-w552-h2700-/0021847648-0053866617.jpg
[14]. http://www.derwesten.de/img/incoming/origs1192873/2793731860-w552-h2700-/0021847650-0053866619.jpg
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[31]. Gesellschaft - Beiträge zur Marxschen Theorie, Vol. 6, Frankfurt am Main, Suhrkamp, 1976, p. 84.
Citation selon l'original:
"1.) Nach Ansicht von Dr. S. hat derjenige eine besondere Verantwortung vor dem Volk und vor der Geschichte, der eine 14 Millionen-Bewegung mit einem nationalen Programm und mit einem nationalen Elan zustande gebracht hat. [...] 5.) Die Sozialdemokratie hat mit der soeben erfolgten Veröffentlichung ihres neuen Programms bewußt das taktische Ziel verfolgen wollen, den Nationalsozialismus auf gelegentlich publizierte marxistische Forderungen festzulegen und der Bewegung dadurch den nationalen Schwung zu nehmen, dem sie allein die Erfolge verdankt. Die einzige Antwort auf diese Taktik ist die bewußte Lossagung der Bewegung von diesen Forderungen, die in der Agitation als marxistisch und der Bewegung völlig wesensfremd bezeichnet werden müssen. 6.) Die Wirtschaft braucht, um fünf Millionen Arbeitslose von der Straße herunter in die, Betriebe zu bringen, vor allem Ruhe, Ordnung und eine gleichbleibende politische Linie. Die Wirtschaft war bereit, mit der nationalsozialistischen Bewegung, deren nationalem Elan sie sich sofort anschloß, zusammenzugehen. Die Bewegung hat aber das Ordnungsbedürfnis der Wirtschaft bisher nicht genügend berücksichtigt, und es besteht daher die Möglichkeit, daß sie sich vom Nationalsozialismus abwendet und der Parole der Regierung Papen folgt, weil deren Wirtschaftsprogramm ihr die Hoffnung auf die Sicherung der Ordnung und die entschiedene Abkehr von Sozialismus und Marxismus gebracht hat. Es wird für diejenigen Persönlichkeiten der Wirtschaft, die von jeher (Silverberg-Rede 1926 in Dresden) der Meinung waren, daß das deutsche Unternehmertum mit der Arbeiterschaft und auch einer großen politischen Vertretung der Arbeiternehmerschaft zusammengehen müsse, daher immer schwerer, für das Zusammengehen der Wirtschaft mit dem Nationalsozialismus einzutreten. Ohne das Unternehmertum und die Wirtschaft aber wird der Nationalsozialismus außerstande sein, die Millionen Erwerbslosen in die Betriebe zu bringen, dem Volk Arbeit und Brot zu geben und damit die Voraussetzung für die Durchführung der nationalen Ziele zu schaffen."
[32]. Blätter für deutsche und internationale Politik, Vol. 27, Paul‑Rugenstein, 1982, p. 66.
Citation selon l'original:
"Die Regierungskrise hat durch die Berufung Hitlers zum Reichskanzler erfreulich schnell die Lösung gefunden, die wir seit dem Sommer unentwegt trotz nicht geringer Kritik und Anfeindungen als die beste gefordert haben."
[33]. R. Neebe: Grossindustrie..., p. 196 (Bibliographie ►) (cf. http://www.digam.net/expo/grossindustrie/ksg45.pdf)
Citation selon l'original:
"Es ist [...] nicht die Aufgabe der Industrie- und Handelskammer, zu rein politischen Fragen Stellung zu nehmen. Aber es ist unsere Aufgabe, bei politischen Ereignissen, welche so große Bedeutung haben werden, hier zum Ausdruck zu bringen, daß alle Kreise der Kölner Kaufmannschaft [...] von starker Liebe zu unserem Vaterland beseelt sind und sich an nationaler Gesinnung und Einstellung auf die nationalen Notwendigkeiten unseres Landes von niemand übertreffen lassen [...] Wir stehen in diesem Sinne in vollem Umfange hinter der Erklärung des Herrn Reichskanzlers, die dahin geht, daß das Wirtschaftsleben gefördert wird und die Ruhe aufrecht zu erhalten ist, damit Handel und Wandel gedeihen, damit unserem Lande und allen seinen Einwohnern eine glückliche Zukunft in zufriedener Lebenshaltung beschieden sein möge."
[34]. R. Neebe: Grossindustrie..., p. 281 (Bibliographie ►) (cf. http://www.digam.net/expo/grossindustrie/ksg45.pdf)
Citation selon l'original:
"Mögen Sie das Ehrenkreuz tragen als ein Zeichen Ihrer Liebe und Treue zur Heimat im stolzen Bekenntnis zu Deutschland und seinem Führer, dessen Bestreben es ist, das gesamte deutsche Volk zu einer großen Volksgemeinschaft zusammenzuschließen. Die Möglichkeit, an diesem hohen Ziele mitzuarbeiten, ist auch Ihnen gegeben dadurch, daß Sie die Bestrebungen der deutschen nationalsozialistischen Bewegung nach Ihren Kräften unterstützen."
[36]. "sie bringe den Bestrebungen des Komitees lebhaftes Interesse und Sympathie entgegen".
[37]. K. v. Eyll (Hg.): Deutsche Wirtschafts-Archive - Nachweis historischer Quellen in Unternehmen, Körperschaften des Öffentlichen Rechts (Kammern) und Verbänden der Bundesrepublik Deutschland - Band 1, S. 161 (Bibliographie ►)
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[52]. "Die nationale Revolution sei noch nicht beendet, sie sei nicht über den Kommunismus gestolpert und werde auch nicht über den Strohhalm des Reichsverbandes stolpern, es sei denn, dass der Reichsverband sich eingliedere in die grosse Bewegung, und dass von diesem Gesichtspunkte aus die notwendig werdenden Neuwahlen zum Präsidium geprüft werden."
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[58]I. Warnemünde: Aktiengesellschaft oder Gewerkschaft? Eine Untersuchung über die Ursachen der Bevorzugung der Aktiengesellschaft im Bergbau während der Krise der Nachkriegszeit, und die Auswirkungen dieser Bevorzugung auf die Gewerkschaft, (Bibliographie ►)
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