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La représentation des grands capitalistes dans les dessins de George Grosz:
Un commentaire de Kurt Tucholsky

 

 

Kurt Tucholsky est un écrivain et journaliste allemand.

Entre 1911 et 1914 il collabore à l'organe du SPD Vorwärts. En 1919 il commence à collaborer au Weltbühne (hebdomadaire fondé en 1905 sous le nom de Schaubühne, et qui a adopté son titre ultérieur en 1918). Le 30 aout de la même année il participe à la fondation du “Friedensbund der Kriegsteilnehmer" [“Union des anciens combattants pour la paix"] qui organise des manifestations sous le slogan "Plus jamais de guerre" ["Nie wieder Krieg"]. Il contribue au cabaret artistique établi par le metteur en scène Max Reinhardt à Berlin. En mars 1920, il adhère à l'USPD, il écrit pour les journaux de ce parti, "Freie Welt" et "Die Freiheit". En novembre il est acquitté dans un procès que lui avait intenté le ministre de la défense Otto Geßler à cause d'un article intitulé "Officiers".

Le 26 avril 1922, il participe à une manifestation de la Deutsche Liga für Menschenrechte [Ligue allemande des droits de l'Homme]. En avril 1924, il se rend à Paris où il commence à travailler comme correspondant pour le Weltbühne et le Vossische Zeitung. En juillet 1926, Kurt Hiller fonde le “Gruppe Revolutionärer Pazifisten" [“Groupe de pacifistes révolutionnaires"]; Tucholsky fait partie de la direction. En aout de la même année il est désigné pour faire partie de la direction de la Ligue allemande des droits de l'Homme, il en fera partie jusqu'en 1930. Le 22 mai 1927 se tient le 2e congrès national de la Rote Hilfe Deutschland [Secours rouge Allemagne, RHD], Tucholsky est élu comme membre de la direction. En mars 1928 il débute des contributions à l'A-I-Z [Arbeiter-Illustrierte-Zeitung], proche du KPD. Les 14‑15 octobre 1929 se tient le 3e congrès national du RHD, Tucholsky est réélu comme membre de la direction.

En janvier 1930, il s'installe en Suède. En aout 1931, il publie dans le Weltbühne, sous le pseudonyme d'Ignaz Wrobel, un article intitulé "Le théâtre de guerre sous surveillance" ["Der bewachte Kriegsschauplatz"]; le commandement de l'armée porte plainte contre le journal. La procédure se terminera en juillet 1932 par un acquittement. En janvier 1932 le procureur de la république ouvre une enquête au sujet d'un article "En prison, on comprend" ["Im Gefängnis begreift man"] qui contient un appel à verser de l'argent au RHD. La procédure sera classée sans suite.

En aout 1933, Tucholsky est inclus dans la première liste de personnes à être déchues de leur nationalité allemande. Il décède en décembre 1935 en Suède.

 

 

 

 

 

 

Liens complémentaires:

 

 

Allemagne 1918‑1939

 

 

 

 

 

 

Écrit: janvier 2013

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Tableaux de George Grosz - Sommaire

 

 

 

 

Extraits d'un texte de Kurt Tucholsky:
"Sur la table de nuit"

Kurt Tucholsky: "Auf dem Nachttisch", Die Weltbühne, 25 mars 1930, Nr. 13, p. 466 (extraits)[1].

Il y a un genre de personnage, un seul, qu'à mon sentiment Grosz ne rend pas, n'interprète pas, tel qu'il est réellement. Il s'agit de l'industriel et du banquier. Ici, quelque chose cloche. Le militarisme prussien, il l'a étrillé si bien avec les dessins “Die Gesundbeter” [“Les guérisseurs”, cf. ] et “Alles kehrt einmal wieder” [“Tout revient un jour ou l'autre”, cf. ] ... là on peut voir tous les numéros en uniforme, sans qu'il n'en manque la moindre - ils sont tous là, tous. Et comment ils sont là! Mais quand il fait le portrait des grands hommes d'affaires, il se trouve que quelque chose ne colle pas. Parfois c'est réussi. L'homme qui, dans le dessin “Besitzkröten” [“Crapauds-propriétaires”, cf. ], au premier plan, fume son cigare, est juste; le jeune homme qui ‑ “Guten Morgen” [“Bonjour”] ‑ monte dans la voiture, ne l'est pas. Peut-être durant la pire l'inflation de tels types ont existé, mais aujourd'hui cet homme, avec une telle tête, avec ce visage ‑ aurait tout au plus une procuration commerciale; celui-là ne monte pas dans sa voiture: il n'y parvient pas. Je suis bon ami avec George Grosz: donc il sait que je n'écris pas cela pour la haute finance. Simplement j'estime: pour toucher un adversaire de façon pertinente, comme il l'a fait avec les sergents en uniforme de général,  il faut connaitre l'adversaire et le toucher juste y compris dans la moindre petite ride. Cependant les banquiers allemands, les gens de l'IG Farben, les propriétaires de hauts fourneaux n'ont pas un air tellement goinfre, épais de crâne, pataud. Ils collectionnent la porcelaine; en partie ils ont de têtes étroites; en ce qui concerne les effets de leurs actes, en tant qu'associés d'un système, ils sont inhumains ‑ mais ça ne se voit pas au premier coup d'oeil. Ils peuplent les premières de Reinhardt, ils votent pour le Deutsche Volkspartei... ils ont un air différent. Plus différencié, trois crans de trame plus fin; non pas meilleur: différent. Quel air ont-ils?


 

Quelques têtes de grands capitalistes allemands
des années 1920

 

 

 

Carl Bosch[2]

Carl Duisberg[3]

Friedrich Flick[4]

 

 

 

 

Wilhelm Hoesch[5]

Alfred Hugenberg[6]

Emil Kirdorf[7]


 

 

 

 

Alfred Krupp[8]

Ernst Poensgen[9]

Paul Reusch[10]

 

 

 

 

Carl Friedrich von Siemens[11]

Paul Silverberg[12]

Friedrich Springorum Sr[13]


 

 

 

 

Fritz Springorum Jr[14]

Hugo Stinnes[15]

Fritz Thyssen[16]

 

 

 

 

 

 

Albert Vögler[17]

 

 


 

Indications biographiques

 

Carl Bosch (1874‑1940)[18]

                                      De 1896 à 1898 Bosch effectue des études de chimie. En 1899 il est embauché à la Badische Anilin- und Soda-Fabrik (BASF) à Ludwigshafen. En 1916 il entre au conseil de direction, dont il est nommé président en 1919.

En 1925, lorsque est constituée l'I.G. Farbenindustrie AG (cf. plus loin), Bosch devient président du conseil de direction de cette société, en 1935 également président du conseil de surveillance.

[NB: À ne pas confondre avec Robert Bosch (1861‑1942)[19]. En 1886, R Bosch constitue la Werkstätte für Feinmechanik und Elektrotechnik à Stuttgart, qui devient Elektrotechnische Fabrik Robert Bosch en 1901, Robert Bosch AG en 1917, transformée en GmbH en 1937.

 

Carl Duisberg (1861‑1935)[20]

                                      De 1879 à 1882 Duisberg effectue des études de chimie. En 1883, il est embauché à la Farbenfabriken vorm. Friedrich Bayer & Co à Elberfeld. En 1885 Bayer établit un cartel avec l'AG für Anilin-Produktion installée à Berlin. En 1895, la société quitte Elberfeld pour s'installer à Leverkusen. En 1900, Duisberg devient membre du conseil d'administration de Bayer; en 1912, il est désigné comme président du conseil d'administration.

En 1925, lorsqu'est constituée l'I.G. Farbenindustrie AG (cf. plus loin), Duisberg devient président du conseil de surveillance de cette société. En 1935, Carl Bosch lui succède dans cette fonction.

En 1914, Duisberg devient membre du directoire et du comité principal de la Chambre de l'industrie et du commerce allemande (Deutscher Industrie- und Handelstag). En 1919 il devient membre du présidium de l'Union nationale de l'industrie allemande (Reichsverband der deutschen Industrie, RDI) nouvellement constituée (cf. plus loin); il en devient président en 1925, poste qu'il occupe jusqu'en 1931.

En 1926, Duisberg crée la “Staatspolitischen Vereinigung” (“Association de politique d'état”) avec l'objectif de promouvoir le soutien des principaux partis bourgeois à l'industrie.

 

Friedrich Flick (1883‑1972)[21]

                                      En 1906, Flick termine des études par un diplôme en commerce. En 1913, il entre au conseil d'administration de la Westfälische Eisengesellschaft, en 1915 à celui de la Charlottenhütte à Niederschelden près de Siegen. En 1917 il devient président du conseil d'administration de la Charlottenhütte. À la fin de la guerre il procède à des achats d'actions de la Charlottenhütte, en 1920 il arrive à détenir la majorité et au cours des années suivantes il accroit sa participation jusqu'à 95 %. Au cours des années 1920 il étend son consortium dans le secteur du charbon et de l'acier, en particulier à travers des participations dans des usines sidérurgiques en Haute-Silésie.

En 1926 Flick participe à la constitution de la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG) (cf. plus loin). Initialement, il en contrôle environ 20 % du capital. Il est membre du conseil de surveillance et du conseil d'administration. La même année est constituée la Mitteldeutsche Stahlwerke AG (dite “Mittelstahl”) qui intègre des entreprises contrôlées par Flick: la Linke-Hofmann-Lauchhammer AG, le Stahl- und Walzwerk Weber cédée par la VStAG, ainsi que des mines de lignite en Allemagne du centre, une fabrique de briquette et une centrale électrique. La Mittelstahl est une filiale de la VStAG, Flick est actionnaire principal et président du conseil de surveillance. Par la suite, à travers des manoeuvres de restructuration de ses propres sociétés et des acquisitions d'actions des autres entités composant le VStAG, il réussit à établir une situation où il contrôle 51 % du capital de la Gelsenkirchener Bergwerks‑AG (GBAG), et celle-ci contrôle 56 % du capital de la VStAG.

En 1929 Flick acquiert la Maxhütte (située à Haidhof en Oberpfalz, la Maxhütte s'était développée avant la première guerre mondiale pour devenir la plus grande usine sidérurgique en Allemagne du Sud, puis en 1921 elle avait été acquise par les frères Röchling alliés à un groupe belge). En 1931 Flick acquiert la majorité du capital de la Mittelstahl. Cette société constitue un groupement d'intérêt économique [Interessengemeinschaft] avec la Maxhütte.

Sous l'effet de la crise économique de 1929, le consortium de Flick se trouve fortement endetté. En 1932 le gouvernement dirigé par Heinrich Brüning vient à son secours en rachetant les actions de la GBAG pour une somme dépassant le triple de la valeur en bourse (acquérant ainsi environ 23 % des actions de la VStAG).

En 1934 la Mittelstahl fusionne avec la Charlottenhütte. Maintenant Flick détient environ 99 % du capital de Mittelstahl. En 1936 l'état rétrocède à la VStAG sa participation dans le groupe, dans des conditions qui notamment sont favorables à Flick. À travers les mesures d'“aryanisation” d'entreprises allemandes, Flick élargit encore son consortium, qui est rassemblé en 1937 dans le cadre de la Düsseldorfer Holdinggesellschaft Friedrich Flick KG. En 1943 Mittelstahl est transformé en GmbH.

Cf. également plus loin Paul Silverberg.

Après la constitution de la dénommée "Ruhrlade" en 1928, à l'initiative de Paul Reusch (cf. plus loin), Flick y sera associé ultérieurement. (Cf.  )

 

Wilhelm Hoesch (1845‑1923)[22]

                                      Eberhard Hoesch (1756‑1811) est fabricant à la fois de papier et de fer. À la mort de son fils Eberhard II (1790‑1852), le neveu de celui-ci, Leopold, prend la direction des Eisenwerke Eberhard Hoesch & Söhne comprenant des usines à Eschweiler et Lendersdorf. En 1871, Leopold, ensemble avec ses deux fils Albert et Wilhelm ainsi que deux des fils d'Eberhard II, Friedrich Viktor et Eberhard Wilhelm, constituent l'Eisen- und Stahlwerk Hoesch à Dortmund sous forme d'OHG, transformée en 1873 en AG. Le capital est détenu exclusivement par des membres de la famille, dont 70 % par Leopold. Ce dernier est président du conseil de surveillance, tandis qu'Albert est président du conseil d'administration. En 1895 Hoesch est introduite à la bourse. (Progressivement, la famille Hoesch perdra son statut d'actionnaire majoritaire, en 1934 elle ne détiendra plus que 6 %.) Après la mort d'Albert en 1898 son frère Wilhelm le remplace. Leopold décède en 1899, Wilhelm reprend alors le poste de président du conseil de surveillance.

Cf. également plus loin Friedrich Springorum.

Une autre branche de la famille dirige des sociétés dans l'industrie de papèterie: Ludolf Hoesch (1788‑1859), Hugo von Hoesch (1850‑1916). Le fils de ce dernier, Leopold von Hoesch (1881‑1936), est diplomate.

 

Alfred Hugenberg (1865‑1951)[23]

                                      De 1883 à 1888, Hugenberg effectue des études de droit. Après différents emplois dans le secteur bancaire ainsi que l'administration publique, il est président du conseil d'administration de la Friedrich Krupp AG à Essen, de 1909 à 1918. À partir de 1911 il est membre du comité de direction de l'Union centrale d'industriels allemands (Centralverband Deutscher Industrieller, CDI). En 1912 il devient président de l'Association pour les intérêts miniers dans le district Oberberg-Dortmund (Verein für die bergbaulichen Interessen im Oberbergamtsbezirk Dortmund) ainsi que président de l'Association de mines (Zechenverband) (il occupera ce dernier poste jusqu'en 1925). En 1913 il devient membre  du conseil d'administration de la Fédération d'Unions d'employeurs allemands (Vereinigung Deutscher Arbeitgeberverbände, VDAV) nouvellement créée; il est aussi nommé président de la Chambre de l'industrie et du commerce pour Essen, Mülheim (Ruhr) et Oberhausen, ainsi que de l'association des chambres du commerce de la région industrielle du Bas-Rhin et de Westphalie. En 1919 il devient membre du présidium de l'Union nationale de l'industrie allemande (Reichsverband der deutschen Industrie, RDI) nouvellement constituée (cf. plus loin), en même temps que président de la section industrie minière au sein de la RDI (il occupera ce dernier poste jusqu'en 1928).

En 1913 il forme avec Hugo Stinnes (cf. plus loin) et Emil Kirdorf (cf. plus loin) une “commission de trois” qui agit parallèlement à la direction officielle de la CDI. Par la suite s'y joint Wilhelm Beukenberg (président du conseil d'administration de la Phoenix AG, ce qui en fait un “groupe de quatre”. En 1916 ce groupe s'élargit sous la forme de la “Wirtschaftliche Gesellschaft” (“Société économique”) qui intègre des entreprises et des unions industrielles.

Entre 1916 et 1920 Hugenberg constitue un conglomérat composé de maisons d'édition, agences de presse, journaux, sociétés de production cinématographique etc. En 1919 est constituée la “Wirtschaftsvereinigung zur Förderung der geistigen Wiederaufbaukräfte" (“Association d'économie pour la promotion des forces de reconstruction spirituelles”) qui prend la suite de la Société économique. Elle exerce la fonction de société holding du consortium de Hugenberg. Douze personnalités dirigent cette structure: Hugenberg, Albert Vögler (cf. plus loin), Emil Kirdorf (cf. plus loin), Franz Winkhaus (fonctionnaire dans le secteur des mines), Eugen Wiskott (magistrat dans le secteur des mines), Hans von und zu Loewenstein (magistrat dans le secteur des mines), Franz-Heinrich Witthoeft (sénateur), capitaine à la retraite Mann, Johann Neumann (maire), Johann Becker (ex-ministre des finances de Hessen et ex-ministre de l'économie), Leo Wegener (ex-directeur de la Posensche Landesgenossenschaftsbank), Ludwig Bernhard (professeur d'université)

En 1894 Hugenberg participe à la fondation du “Alldeutscher Verband” (“Union panallemande”). En 1918 il participe à la fondation du “Deutschnationale Volkspartei” (Parti populaire national-allemand, DNVP), dont il est président à partir de 1928.

 

Emil Kirdorf (1847‑1938)[24]

                                      En 1873 Kirdorf devient directeur commercial de la Gelsenkirchener Bergwerks‑AG (GBAG) nouvellement fondée. En 1889 il participe à la constitution du Syndicat du charbon de Rhénanie-Westphalie (Rheinisch-Westfälisches Kohlensyndikat) (cf. plus loin). Entre 1903 et 1910 Kirdorf oeuvre à l'élargissement de l'activité de la GBAG et du Syndicat du charbon de Rhénanie-Westphalie vers les secteurs du fer et de l'acier. Par là il entre en concurrence notamment avec les entreprises d'August Thyssen (cf. plus-loin) et Hugo Stinnes (cf. plus-loin).

En 1913 il forme avec Hugo Stinnes (cf. plus loin) et Alfred Hugenberg (cf. plus haut) une “commission de trois” qui agit parallèlement à la direction officielle de la CDI.

En 1920 le consortium de Stinnes reprend des parts importantes de la GBAG et du Syndicat du charbon de Rhénanie-Westphalie. En 1926 la GBAG est absorbée par la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG) (cf. plus-loin); Kirdorf démissionne de son poste de directeur générale.

En 1894 Kirdorf participe à la fondation du “Alldeutscher Verband” (“Union panallemande”). En 1927 il adhère au NSDAP. Il en sort en 1928 au motif de son désaccord vis-à-vis de l'influence de Gregor Strasser, puis rejoint le parti de nouveau en 1934.

 

Gustav Krupp (1870‑1950)[25]

                                      En 1811 Friedrich Krupp fonde, avec deux associés, une usine d'acier. À partir de 1816 il dirige seul l'entreprise. Après son décès en 1826 sa veuve avec le soutien de son fils Alfred poursuit la marche de l'entreprise, puis en 1848 Alfred en devient propriétaire unique. Après son décès en 1887, son fils Friedrich Alfred hérite du consortium issu de l'entreprise d'origine. Celui-ci décède en 1902, c'est alors sa fille Bertha qui reprend l'entreprise, transformée en société par actions, Fried. Krupp AG, en 1903.

De naissance, Gustav Krupp descend de la famille von Bohlen und Halbach. Cependant, après son mariage avec Bertha Krupp, il est autorisé officiellement à s'appeler Krupp von Bohlen und Halbach afin que la continuité de nom de l'entreprise soit assurée.

En 1909 Krupp devient président du conseil de surveillance de l'entreprise. En 1924 il devient président du conseil de surveillance de la Bank für Deutsche Industrieobligationen créée dans le cadre du plan Dawes. En 1943 il abandonne sa fonction de président du conseil de surveillance de la Fried. Krupp AG. Par législation spéciale, Adolf Hitler désigne le fils ainé de Krupp, Alfried, comme héritier du consortium, transformé en entreprise unique.

En 1931 Gustav Krupp devient président de l'Union nationale de l'industrie allemande (Reichsverband der deutschen Industrie, RDI) (cf. plus loin), poste qu'il occupera jusqu'en 1934 (l'organisation s'intitule à partir de juin 1933 Reichstand, RStDI, dont Krupp est le "Führer").

En 1943 Gustav Krupp transmet la direction de l'entreprise à son fils Alfried, qui en devient propriétaire unique.


Gustav Krupp participe à la constitution en 1928 de la dénommée "Ruhrlade", en tant qu'instance informelle de coordination et de collecte de donations pour l'industrie lourde. (Cf.  .)

 

Ernst Poensgen (1871‑1949)[26]

                                      La famille Poensgen était active de longue date dans la fabrication et la transformation du fer, à l'origine dans l'Eifel. C'est ici qu'en 1840 Reinhard Poensgen établit une usine, de même qu'Albert Poensgen en 1850. En 1860, Gustav et Rudolf, fils d'Albert, transfèrent la production à Düsseldorf. En 1873 ils fusionnent leurs activités au sein des Düsseldorfer Röhren- und Eisenwalzwerke vormals Poensgen AG qui absorbe également la Firma Henry Smith & Co. établie à Oberhausen. Par ailleurs, Karl Poensgen, en 1860, constitue avec Friedrich Giesbers la "Friedrich Giesbers & Co." à Gemünd dans l'Eifel; la société est transférée en 1864 à Düsseldorf en tant que Karl Poensgen, Giesbers & Co. En 1871, Karl quitte la société et rejoint l'entreprise d'Albert, dont il a épousé la fille. Il fait partie du conseil d'administration jusqu'à 1901.

Ernst Poensgen est fils de Karl. En 1899 il entre dans la Düsseldorfer Röhren- und Eisenwalzwerke AG, où il devient membre du conseil d'administration en 1905. En 1910, la société fusionne avec la Phoenix AG für Bergbau und Hüttenbetriebe à Hoerde. E. Poensgen est membre du conseil d'administration. En 1926 il participe à la fondation de la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG) (cf. plus loin), dans laquelle est intégrée la Phönix; il est nommé président adjoint du conseil d'administration de la VStAG. En 1935 il remplace Albert Vögler (cf. plus loin) (qui est par ailleurs président du conseil de surveillance) au poste de président du conseil d'administration. Des divergences croissantes se manifestent entre lui et les dirigeants national-socialistes, au sujet de la stratégie de développement de l'industrie lourde, notamment en rapport avec l'extension des pouvoirs des Hermann-Göring‑Werke. En octobre 1943 il démissionne de son poste de président du conseil d'administration de la VStAG.

De 1914 à 1933, il est président de l'Union d'employeurs de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands (Arbeitgeberverband des Vereins Deutscher Eisen- und Stahlindustrieller). En 1924 il participe à la constitution de la Communauté allemande de l'acier brut (Deutsche Rohstahlgemeinschaft), puis en 1926 de la Communauté internationale de l'acier brut (Internationale Rohstahlgemeinschaft ou Rohstahlexportgemeinschaft). À partir de 1930 il est président de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands (Verein deutscher Eisen- und Stahlindustrieller, VDESI) (cf. plus loin) (qui sera transformé en 1934 en Groupe d'économie de production de fer ‑ Wirtschaftsgruppe Eisenschaffende Industrie). En 1930 il est nommé à la direction du groupe allemand de la Communauté internationale de l'acier brut. De 1935 à 1942 il est président du Groupe Nord-Ouest  (Nordwestliche Gruppe) de la VDESI. En mai 1942 il est révoqué de son poste de dirigeant du Groupe d'économie de production de fer. En juin il abandonne la direction du Groupe Nord-Ouest et démissionne du poste de président de la Communauté allemande de l'acier brut.

Il participe à la constitution en 1928 de la dénommée "Ruhrlade", en tant qu'instance informelle de coordination et de collecte de donations pour l'industrie lourde. (Cf.  .)

 

Paul Reusch (1868‑1956)[27]

                                      De 1886 à 1889 Reusch effectue des études à l'école polytechnique à Stuttgart. De 1889 à 1895 il travaille comme ingénieur. De 1901 à 1905 il est directeur de la Friedrich-Wilhelms-Hütte à Mülheim. En 1905 il entre au conseil d'administration de la Gutehoffnungshütte (GHH) à Oberhausen, en 1909 il en devient président. Il met en oeuvre l'extension de l'entreprise à travers diverses acquisitions: en 1918 participation majoritaire à l'occasion de la création de la Deutsche Werft à Hambourg; acquisition d'une participation majoritaire dans la Maschinenfabrik Eßlingen en 1920 et la Maschinenfabrik Augsburg-Nürnberg (MAN) en 1921; jusqu'à l'entrée au Düsseldorfer Pressen- und Walzenwerk Schloemann en 1931. En 1942 il abandonne la direction de la GHH, suite à des conflits internes à l'entreprise, allant de pair avec des pressions exercées par les autorités politiques.

Reusch occupe diverses fonctions de direction dans les organismes d'employeurs:

                                           président adjoint de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands (Verein deutscher Eisen- und Stahlindustrieller, VDESI) (cf. plus loin) (1922-1929)
président du Groupe Nord-Ouest  (Nordwestliche Gruppe) de la VDESI (1924 à 1930)
président de l'Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie (Verein zur Wahrung der gemeinsamen wirtschaftlichen Interessen in Rheinland und Westfalen) (cf. plus loin) (1924 à 1930)
(En 1928, un conflit surgit dans la région de la Ruhr entre employeurs et travailleurs, au sujet de la durée du travail. Des divergences se manifestent au sein des dirigeants patronaux concernés, et c'est dans ce contexte que Reusch décide d'abandonner ses fonctions à la VDESI et à l'Association pour la préservation des intérêts économiques communs.)

membre du présidium de l'Union nationale de l'industrie allemande (Reichsverband der deutschen Industrie, RDI) (cf. plus loin) (1923 à 1933)
président du Groupe industrie de production de fer (Fachgruppe eisenschaffende Industrie) auprès de la RDI (1922-1928)

dirige la Chambre de l'industrie et du commerce du Bas-Rhin Duisburg (Niederrheinische Industrie- und Handelskammer Duisburg) (1919 à 1929)

président adjoint de la Chambre de l'industrie et du commerce allemande (Deutscher Industrie- und Handelstag) (1926 à 1933)

Sur le plan international, de 1924 à 1931 il est membre du conseil d'administration de la Chambre du commerce internationale (Internationale Handelskammer) à Paris, et de 1930 à 1938 il occupe la même fonction à la Banque des règlements internationaux (Bank für Internationalen Zahlungsausgleich) à Basel.

                                      En 1928 Reusch prend l'initiative de la constitution de la “Ruhrlade” en tant qu'instance informelle de coordination et de collecte de donations pour l'industrie lourde. (Cf.  .) Il participe à la fondation, en 1928, de la “Ligue pour la rénovation du Reich” (“Bund zur Erneuerung des Reiches”)[28].

Son fils Hermann Reusch (1896-1971), de 1937 à 1966, est membre du conseil d'administration de la GHH.

 

Carl Friedrich von Siemens (1872-1941)[29]

                                      En 1847 Werner Siemens (1816-1892) et Johann Georg Halske (1814-1890) créent à Berlin la Handelsgesellschaft Telegraphen-Bau-Anstalt von Siemens & Halske OHG, en abrégé Siemens & Halske; en 1858 la société change sa dénomination en Siemens, Halske & Co. En 1890 elle se transforme en Siemens & Halske KG, puis en 1897 en Siemens & Halske AG. La quasi-totalité des actions est détenu par la famille Siemens. Carl Siemens (1829-1906), frère de Werner, est nommé président du conseil de surveillance.

En 1903 est acquise la Nürnberger Elektrizitäts-AG vormals Schuckert & Co. Le secteur des courants faibles est alors séparé de la société-mère et réuni dans une société nouvelle, la Siemens-Schuckertwerke GmbH, qui sera transformée en 1927 en Siemens-Schuckertwerke AG.

Carl Friedrich est fils de Werner. En 1899 il entre à la Siemens & Halske AG puis en 1901 il devient membre de la direction de Siemens Brothers à Londres. En 1908 il prend la direction de la “Central-Verwaltung Übersee” à Berlin qui est chargée de la représentation transocéanique de Siemens & Halske AG, de Siemens-Schuckertwerke GmbH et des deux sociétés anglaises Siemens-Brothers. En 1904 il devient membre du conseil de surveillance de la Siemens & Halske AG, en 1909 membre du conseil d'administration, en 1912 président du conseil d'administration de la Siemens-Schuckertwerke GmbH. Après la mort de ses deux frères Arnold (1918) et Wilhelm (1919) il devient président du conseil de surveillance des deux sociétés-mère Siemens & Halske et Siemens-Schuckertwerke. En 1927, Siemens-Schuckertwerke est transformé en AG, et peu avant le déclenchement de la guerre, l'ensemble des actions est repris par la Siemens & Halske AG.

De 1919 à 1924 Carl Friedrich von Siemens est membre du DDP.

Il est président de l'Union centrale de l'industrie électrotechnique allemande (Zentralverband der deutschen Elektrotechnischen Industrie) de sa fondation en 1918 jusqu'en 1933. Il est membre du présidium de l'Union nationale de l'industrie allemande (Reichsverband der deutschen Industrie, RDI) (cf. plus loin).

Après la prise du pouvoir par les national-socialistes il démissionne de toutes les fonctions publiques.

Après la constitution de la dénommée "Ruhrlade" en 1928, à l'initiative de Paul Reusch (cf. plus haut), Siemens y sera associé ultérieurement. (Cf.  .)

 

Paul Silverberg (1876-1959)[30]

                                      En 1898, Adolf Silverberg ‑ le père de Paul ‑ acquiert quatre mines de lignite, rassemblées dans le consortium dénommé Gewerkschaft Fortuna, transformé en 1902 en Fortuna AG. Après la mort du père, en 1903, Paul Silverberg devient directeur général de la Fortuna AG. En 1908 cette société fusionne avec la Gruhlwerk GmbH et la Gewerkschaft Donatus, et se transforme en Rheinische AG für Braunkohlenbergbau und Brikettfabrikation (RAG, en abrégé aussi Rheinbraun) ayant son siège en Cologne. En 1908 la RAG constitue la Rheinisches Elektrizitätswerk im Braunkohlenrevier AG (REW). En 1924 la RAG acquiert une participation dans la Harpener Bergbau AG installée à Dortmund; en 1925 Silverberg devient membre du conseil de surveillance de la Harpen, puis président de cette instance. En 1926 il devient président du conseil de surveillance de la RAG.

En 1927 Silverberg détient environ 60 mandats dans divers conseils de surveillance, entre autre: les entreprises Clouth, Colonia ainsi que Felten & Guilleaume installées en Cologne, Charlottenhütte contrôlée par Friedrich Flick, RWE (en tant que président adjoint du conseil de surveillance), VEW, Deutsche Bank, HAPAG, Norddeutscher Lloyd, DEMAG, Harpener Bergbau, Metallgesellschaft, Mitteldeutsche Stahlwerke, Vereinigte Stahlwerke, Siemens, Universum Film.

En 1929 la GBAG contrôlée par Friedrich Flick (cf. plus haut) acquiert des actions de la Harpen, puis les échange contre des actions de la RAG, ce qui amène la participation de la RAG à la Harpen à environ 30 %; en 1932 elle atteint environ 40 %. À ce stade la RAG dispose pratiquement de la majorité à l'assemblée des actionnaires de la Harpen. Dans le cadre de la cession de la GBAG à l'état, un arrangement particulier concerne la RAG dont la GBAG possède des actions: pour éviter une entrée de l'état dans le capital de la RAG, ces actions sont transférées à un consortium établi en commun entre la RAG et le groupe Flick. Ce dernier, par ailleurs, détient aussi des actions de la RAG à travers la Charlottenhütte; il devient ainsi le plus important actionnaire de la RAG avec environ 26 %.

Friedrich Flick propose à Silverberg d'échanger cette participation à la RAG contre la participation de la RAG au capital de la Harpen. Silverberg refuse, mais Flick atteindra son but par des voies indirectes. En effet il cède ses actions de la RAG à la Rheinisch-Westfälisches Elektrizitätswerk AG (RWE). À cela s'ajouteront pour la RWE des actions de la RAG cédées par Fritz Thyssen. La RWE détient ainsi la majorité du capital de la RAG. Peu après, la RWE cède à Flick la participation dans la Harpen.

Le 31 mars 1933, Silverberg démissionne de son poste de président du conseil de surveillance de la RAG

À partir de 1914 il est président de la Société unie de mines de lignite rhénane (Vereinigungsgesellschaft Rheinischer Braunkohlenwerke), président du conseil de surveillance du Syndicat du lignite rhénan (Rheinisches Braunkohlensyndikat). il est membre du comité de direction de la Fédération des Unions d'employeurs allemandes (Vereinigung der Deutschen Arbeitgeberverbände). En 1927 il devient président adjoint de l'Union nationale de l'industrie allemande (Reichsverband der deutschen Industrie, RDI), en 1932 président de la Chambre du commerce et de l'industrie de Cologne (Kölner Industrie- und Handelskammer).

À partir de 1929 il est membre du DVP. Il est membre de diverses organisations, entre autre: Bund zur Erneuerung des Reiches, Deutsche Gesellschaft zum Studium Osteuropas, Deutsche Kolonialgesellschaft, Deutscher Flottenverein, Komitee Pro Palästina zur Förderung der jüdischen Palästinasiedlung (cf. la note ci-dessous), Deutscher Herrenclub, Industrieclub Düsseldorf

Il participe à la constitution en 1928 de la dénommée "Ruhrlade", en tant qu'instance informelle de coordination et de collecte de donations pour l'industrie lourde. (Cf.  .)

                                     
Note concernant l'attitude de Silverberg à l'égard du mouvement national-socialiste

Durant l'année 1932, Silverberg participait aux démarches visant à explorer les possibilités d'associer les national-socialistes au pouvoir. Il prit notamment contact avec Werner von Alvensleben, un des principaux intermédiaires des négociations en cours entre Kurt von Schleicher et le NSDAP. (Schleicher était d'abord ministre de la Défense dans le gouvernement dirigé par Franz von Papen, formé en mai 1932; en décembre de la même année il devint lui-même chancelier, mais démissionna le 28 janvier 1933; c'est alors que le 31 janvier Adolf Hitler fut nommé chancelier, avec Papen comme vice-chancelier.) Le 31 aout 1932, Silverberg, au cours d'une rencontre avec Alvensleben, expliqua en quoi le mouvement national-socialiste pouvait constituer un recours pour les représentants du grand capital, tout en formulant des indications au sujet d'une nécessaire révision de l'orientation du NSDAP. Dans un compte rendu de l'entretien, Alvensleben résume les argumentations de Silverberg de la manière suivante[31]:

                                           1) Selon l'avis du Dr. S., celui qui a réussi à faire surgir un mouvement de 14 millions avec un programme national et avec un élan national, celui-là a une responsabilité particulière devant le peuple et devant l'histoire. [...] 5.) La social-démocratie, avec la publication qui vient juste d'avoir lieu, de son nouveau programme, a voulu consciemment poursuivre l'objectif tactique de fixer le national-socialisme sur des revendications marxistes publiées occasionnellement et d'ôter par là au mouvement l'impulsion nationale, alors qu'il doit les succès à celle-là seule. L'unique réponse à cette tactique est la renonciation consciente de la part du mouvement à l'égard de ces revendications, qui dans l'agitation doivent être caractérisées comme marxistes et totalement étrangères à la nature du mouvement. 6) Le secteur économique a besoin, pour amener cinq millions de sans emploi de la rue vers les entreprises, avant tout de calme, d'ordre et d'une ligne politique restant constante. Le secteur économique était prêt à faire alliance avec le mouvement national-socialiste, à l'élan national duquel il se rallia immédiatement. Or jusqu'ici le mouvement n'a pas suffisamment pris en considération le besoin d'ordre de la part du secteur économique, et par conséquent existe la possibilité qu'il se détourne du national-socialisme et suive la parole du gouvernement Papen, puisque le programme économique de celui-ci lui a apporté l'espoir en vue de la sauvegarde de l'ordre et en vue du renoncement résolu au socialisme et au marxisme. Pour ceux parmi les personnalités de l'économie qui depuis toujours (discours de Silverberg en 1926 à Dresden) étaient de l'avis que les entreprises allemandes devraient faire alliance avec les travailleurs et aussi avec une représentation politique d'envergure de ceux-ci, il devient donc de plus en plus difficile de défendre l'alliance du secteur économique avec le national-socialisme. Or sans les entrepreneurs et le secteur économique le national-socialisme ne sera pas en mesure d'amener les millions de sans emploi dans les entreprises, de donner au peuple travail et pain et de créer par là la condition préalable pour la mise en oeuvre des objectifs nationaux.

                                      Lorsque le 4 janvier 1933 eut lieu une première rencontre entre F. v. Papen et A. Hitler, Silverberg, comme Friedrich Flick, Fritz Thyssen, Albert Vögler, avait appuyé la démarche. Quand Hitler fut investi des pouvoirs gouvernementaux, un article dans les Deutsche Führerbriefe (Lettres de dirigeants allemands), du 31 janvier 1933, commenta favorablement cet évènement. Les Deutsche Führerbriefe étaient une publication dirigée par Otto Meynen, secrétaire particulier de Silverberg. L'évolution de la situation depuis les mois précédents semblait avoir rassuré les grands industriels au sujet de leurs doutes, tels qu'ils avaient été exprimés entre autre par Silverberg en direction d'Alvensleben. En effet, l'article en question affirme[32]:

                                           Par la nomination d'Hitler comme chancelier du Reich, la crise gouvernementale a trouvé de façon remarquablement rapide la solution que nous avons revendiquée avec persévérance depuis l'été comme la meilleure, malgré des critiques et réactions hostiles non négligeables.

                                      Certes, après la prise du pouvoir par les national-socialistes, Silverberg dût abandonner ses différentes fonctions de direction, et à la fin de 1933 il émigra en Suisse. Mais, mis à part évidemment la question de l'antisémitisme et de la persécution des juifs, il ne remit pas en cause sa vision économico-politique antérieure. Ainsi le 13 mars 1933, à l'occasion de l'assemblée générale de la Chambre de l'Industrie et du Commerce de Köln, dont il était président, il déclara[33]:

                                           La tâche de la Chambre de l'Industrie et du Commerce [...] n'est pas [...] de prendre position au sujet de questions purement politiques. Mais notre tâche est, à l'occasion d'évènements politiques qui auront une importance tellement grande, d'exprimer ici que tous les milieux des affaires de Köln [...] sont animés d'un fort amour envers notre patrie et ne se laissent surpasser par personne en matière d'esprit national et d'adaptation aux nécessités nationales de notre pays. [...] En ce sens nous nous plaçons pleinement derrière la déclaration de Monsieur le Chancelier du Reich, laquelle va dans le sens que la vie économique est encouragée et que l'ordre doit être maintenu, afin que la vie économique prospère, afin que notre pays et tous ses habitants connaissent un avenir heureux basé sur des conditions de vie satisfaisantes.

                                      Et le 28 février 1935 il accepta la "Croix d'honneur pour les Combattants du Front" ("Ehrenkreuz für Frontkämpfer") qui lui avait été remise par l'intermédiaire du Consulat général allemand à Zürich, et dont le certificat indiquait[34]:

                                           Que vous portiez la Croix d'honneur comme signe de votre amour et fidélité envers la terre natale en adhésion fière envers l'Allemagne et son Führer, qui s'efforce à fusionner l'ensemble du peuple allemand en une grande communauté populaire. La possibilité de participer à l'oeuvre de cet objectif élevé vous est donnée à vous aussi en ce que vous soutenez selon vos forces  les efforts du mouvement national-socialiste allemand.

                                     
Note concernant les organisations de soutien au mouvement sioniste en Allemagne[35]

À la fin de la Première guerre mondiale, est créé le “Comité Pro-Palestine” (“Pro-Palästina-Komitee). Il compte parmi les membres des représentants des divers partis, comme Kuno von Westarp du Parti allemand-conservateur (Deutschkonservative Partei) ou Philipp Scheidemann du Parti social-démocrate d'Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD); il n'y a pas de membres représentant le mouvement sioniste en tant que tel. Après la fin de la guerre le comité cesse son activité sans se dissoudre officiellement. En 1926 il se réactive, dans un contexte marqué par l'adhésion de l'Allemagne à la Société des Nations. Une assemblée constitutive est convoquée pour le 15 décembre à l'initiative de Kurt Blumenfeld, président de la Fédération sioniste d'Allemagne (Zionistische Vereinigung für Deutschland). L'assemblée est présidée par Johann von Bernstorff qui vient d'être élu comme président de la Ligue allemande pour la Société des Nations (Deutschen Liga für Völkerbund). Le chancelier Wilhelm Marx du Zentrum (Deutsche Zentrumspartei) est représenté par le secrétaire d'état de la chancellerie Hermann Pünder, et le gouvernement émet une déclaration selon laquelle "il apporte au comité un intérêt et une sympathie vifs"[36]. Aux débats concernant les statuts, participe notamment Eduard Bernstein (SPD). Le comité adopte la dénomination officielle de “Comité Pro-Palestine pour la promotion de la colonisation juive en Palestine” (“Komitees Pro Palästina zur Förderung der jüdischen Palästinasiedlung). Parmi les membres juifs on peut citer, outre Eduard Bernstein, Fritz Naphtali, et parmi les autres membres Rudolf Breitscheid, Otto Braun, Paul Löbe, et Hermann Müller ‑ tous du SPD.

Le 30 décembre 1928 est créée une autre organisation de soutien au mouvement sioniste, la “Ligue pour la Palestine travailleuse en Allemagne” (“Liga für das arbeitende Palästina in Deutschland”). Elle est liée au mouvement sioniste Poalei Tziyon (Ouvriers de Sion). Parmi les principaux participants se trouvent Eduard Bernstein, Paul Löbe et Fritz Naphtali, tous ceux-là du SPD. Dans ses statuts, la Ligue se fixe comme objectif de promouvoir l'oeuvre des travailleurs juifs organisés en Palestine, ainsi que de rassembler tous ceux qui ont la volonté de s'investir dans cette tâche.

Au sujet de la personne de P. Löbe, il convient de noter l'attitude qu'il adopte suite à la prise du pouvoir par les national-socialistes. Au sein du SPD surgit alors une divergence qui aboutit à la constitution de deux centres de direction. La direction en exil, après quelques hésitations, finira par abandonner les efforts de concilier l'opposition à la dictature avec un accommodement par rapport à la situation prévalent en Allemagne. Par contre, les dirigeants restés dans le pays se tiennent à une position guidée jusqu'au bout par la volonté de préserver la reconnaissance officielle du SPD par le régime. Ainsi le 19 juin 1933 est élu une nouvelle direction, en prenant soin de ne pas désigner des membres juifs. Löbe est le principal tenant de cette ligne. (Cf.  .)

 

Friedrich Springorum Sr (1858-1938)[37]

                                      cf. Wilhelm Hoesch

En 1891 Friedrich Springorum devient directeur de la Eisen- und Stahlwerk Hoesch AG établie à Dortmund. Après la mort d'Albert Hoesch les tâches d'administration sont assumées par un comité de direction commercial composé de Springorum et Fritz Lob. En 1905 Springorum est nommé directeur général. En 1921 il démissionne de ce poste et devient président du conseil de surveillance (il occupera ce poste jusqu'en 1932).

En 1921 Hoesch établit un groupement d'intérêt  avec le Köln-Neuessener-Bergwerksverein. En 1930 le groupement est remplacé par l'absorption du Köln-Neuessen par Hoesch. Est ainsi constituée la Hoesch-Köln-Neuessen, AG für Bergbau und Hüttenbetrieb. En 1938 elle changera de dénomination pour devenir Hoesch AG.

De 1905 à 1917, Springorum est président de l'Association d'industriels de la sidérurgie (Verein deutscher Eisenhüttenleute).

Friedrich Springorum est père de Fritz (cf. ci-dessous) et de Otto (1890-1955). Ce dernier, de 1936 à 1955 occupe le poste de directeur respectivement directeur général de la Gelsenkirchener Bergwerks-AG (GBAG).

 

Fritz Springorum (1886-1942)[38]

                                      Fils de Friedrich Springorum (cf. ci-dessus).

En 1925 il devient président du conseil d'administration de l'Eisen- und Stahlwerks Hoesch AG. Avec la constitution de la Hoesch-Köln-Neuessen, AG für Bergbau und Hüttenbetrieb, c'est Fritz Winkhaus qui occupe le poste de président du conseil d'administration, Springorum est président adjoint. Après le décès de Winkhaus en 1932,  Springorum reprend de nouveau la présidence du conseil d'administration. En 1937 il quitte le poste de président du conseil d'administration pour occuper celui de président du conseil de surveillance. En 1938 il se retire de toutes ses fonctions.

De 1930 à 1933 Springorum est président de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands (Verein deutscher Eisen- und Stahlindustrieller, VDESI) et du Groupe Nord-Ouest  (Nordwestliche Gruppe) de la VDESI.

Springorum est membre du DNVP. En 1933 il devient député en étant associé au NSDAP, à partir de 1937 comme membre du NSDAP.

Il participe à la fondation, en 1928, de la “Ligue pour la rénovation du Reich” (“Bund zur Erneuerung des Reiches”)[39].

Il participe à la constitution en 1928 de la dénommée "Ruhrlade", en tant qu'instance informelle de coordination et de collecte de donations pour l'industrie lourde. (Cf.  .)

 

Hugo Stinnes (1870-1924)[40]

                                      En 1892 Stinnes constitue la Hugo Stinnes GmbH, dont l'activité consiste dans le traitement et le commerce du charbon. En 1898 il est un des principaux fondateurs de la Rheinisch-Westfälisches Elektrizitätswerk AG (RWE). La même année il constitue ensemble avec August Thyssen (père de Fritz Thyssen) l'AG Mülheimer Bergwerksverein. En 1901 il constitue la Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hütten AG (Deutsch-Luxemburg). En 1902 il acquiert en commun avec August Thyssen la majorité des actions de la RWE, dont il devient président du conseil de surveillance. En 1910, la Deutsch-Luxemburg, après d'autres opérations, acquiert la Dortmunder Union  AG et devient une des plus grandes entreprises d'Allemagne dans le secteur de l'industrie minière.

En 1913 il forme avec Alfred Hugenberg (cf. plus haut) et Emil Kirdorf (cf. plus haut) une “commission de trois” qui agit parallèlement à la direction officielle de la CDI.

En 1920 Stinnes constitue ensemble avec Albert Vögler (cf. plus loin) la Rhein-Elbe-Union GmbH, en tant que réunion de la Deutsch-Luxemburg, de la Gelsenkirchener Bergwerks AG (GBAG) et du Bochumer Verein für Bergbau und Gußstahlfabrikation. Parallèlement, la Rhein-Elbe-Union constitue un groupement d'intérêt avec le groupe Siemens, dans le cadre de la Siemens-Rhein-Elbe-Schuckert-Union GmbH créée à cet effet à Düsseldorf.

En 1920 Stinnes adhère au DVP

Stinnes décède en 1924. L'année suivante Edmund, l'un de ses fils, se retire du groupe Stinnes, et se fait délivrer ses parts d'héritage sous forme monétaire. Le groupe est rapidement exposé à des difficultés financières, les 23 banques qui détiennent des participations procèdent à des cessions. La participation à la Deutsch-Luxemburg est reprise par un groupe anglo-américain et la Deutsch-Luxemburg sera peu après intégrée à la VStAG. La participation à la RWE est reprise par l'état Prusse. En 1926, la famille Stinnes conclut un accord avec des banques US et les actifs restants sont transférés à deux holdings américaines, Hugo Stinnes Industries Inc. et Hugo Stinnes Corporation.

 

Fritz Thyssen (1873-1951)[41]

                                      À partir de 1898 Fritz Thyssen est membre du conseil de surveillance de l'August-Thyssen-Hütte, fondée par son père August. Après la mort de celui-ci, Fritz lui succède à la tête de l'entreprise. En 1926 il participe à la création de la VStAG. Il en est président du conseil de surveillance jusqu'en 1935.

En 1923 Thyssen devient membre du RDI. En 1924 il contribue à la constitution de la Communauté de l'acier brut (Rohstahlgemeinschaft) dont il devient président. En 1926 il devient membre du présidium du RDI. En 1928 il devient président de la Communauté internationale de l'acier brut (Internationale Rohstahlgemeinschaft). De 1933 à 1935 il est président du Groupe Nord-Ouest  (Nordwestliche Gruppe) de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands (Verein deutscher Eisen- und Stahlindustrieller, VDESI).

Il participe à la fondation, en 1928, de la “Ligue pour la rénovation du Reich” (“Bund zur Erneuerung des Reiches”)[42].

Il participe à la constitution en 1928 de la dénommée "Ruhrlade", en tant qu'instance informelle de coordination et de collecte de donations pour l'industrie lourde. (Cf.  .)

Il est membre du DNVP, en 1933 il adhère au NSDAP

En 1939 il émigre en Suisse.

 

Albert Vögler (1877-1945)[43]

                                      De 1897 à 1901 Vögler effectue des études de Maschinenbau à la Technischen Hochschule Karlsruhe. En 1905 il est embauché comme Oberingenieur pour le Maschinenwesen à la Hüttenwerk Dortmunder Union. En 1910 Hugo Stinnes acquiert cette entreprise et l'intègre dans la Deutsch-Lux. En 1912 Vögler entre au conseil d'administration. En 1917 il est nommé président du conseil d'administration.

Vögler fait partie de la "Wirtschaftsvereinigung", qui est la structure de tête du groupe d'Alfred Hugenberg (cf. plus haut). La coopération s'affaiblit en 1925.

En 1920 est formé la Rheinelbe-Union, groupement d'intérêts [Interessengemeinschaft] entre la Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hütten AG (Deutsch-Luxemburg) et la Gelsenkirchener Bergwerks AG (GBAG); la Rheinelbe-Union devient Siemens-Rheinelbe-Schuckert-Union lorsque s'y joint aussi la Siemens-Schuckertwerke GmbH, puis s'y ajoute en 1921 le Bochumer Verein für Bergbau und Gußstahlfabrikation. Vögler y détient une position dirigeante.

De 1925 à 1927 Vögler est président du conseil de surveillance du Syndicat du charbon de Rhénanie-Westphalie (Rheinisch-Westfälisches Kohlensyndikat), comme successeur d'Emil Kirdorf.

Lors de la constitution de la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG), Vögler devient président du conseil d'administration.

En 1933/1934, la structure de la VStAG est transformée, avec une Holding AG à la tête. Vögler en est président du conseil d'administration, et il est membre des conseils de surveillance des filiales. En 1935 il cède son poste de président du conseil d'administration à Ernst Poensgen. En 1936 il devient président adjoint du conseil de surveillance. En 1939 il succède à Fritz Thyssen comme président du conseil de surveillance.

Vögler occupe des postes dans les conseils de surveillance de nombreuses entreprises, notamment Rheinisch-Westfälischen Elektrizitätswerk AG (RWE) et Ruhrgas AG, Siemens-Schuckert-Werke AG, der Siemens & Halske AG.

À la fondation du RDI en 1919 il devient membre du présidium. Il est membre du comité de direction de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands (Verein deutscher Eisen- und Stahlindustrieller, VDESI). De 1917 à 1936 il est président de l'Association d'industriels de la sidérurgie (Verein deutscher Eisenhüttenleute).

En 1918 Vögler participe à la fondation du DVP. Il quitte le parti en 1924. En 1933 il devient député en étant associé au groupe du NSDAP.

Il participe à la fondation, en 1928, de la “Ligue pour la rénovation du Reich” (“Bund zur Erneuerung des Reiches”)[44].

Il participe à la constitution en 1928 de la dénommée "Ruhrlade", en tant qu'instance informelle de coordination et de collecte de donations pour l'industrie lourde. (Cf.  .)

Eugen Vögler, frère d'Albert, est président du conseil d'administration de l'entreprise de bâtiment situé à Essen, Hochtief[45]. Lorsqu'en 1934 est créé le Wirtschaftsgruppe Bauindustrie, Eugen est chargé de la direction.

 

Vereinigte Stahlwerke[46]

                                      En 1926 est créée la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG). Elle réunit les groupes et sociétés suivants:

1. la Deutsch-Luxemburgische Bergwerks- und Hütten-AG à Bochum, 2. la Gelsenkirchener Bergwerks-AG à Essen, 3. la Bochumer Verein für Bergbau und Gußstahlfabrikation AG à Bochum (c'est-à-dire les sociétés regroupées dans la Rhein-Elbe-Union). 4. le Groupe Thyssen- à Duisburg-Hamborn (c'est-à-dire la Aktiengesellschaft für Hüttenbetrieb à Meiderich, la Gewerkschaft August-Thyssen- Hütte, la Gewerkschaft Friedrich Thyssen, la Gewerkschaft Lohberg, la Gewerkschaft Rhein I et la Firma Thyssen &  Co. à Mülheim/Ruhr), 5. la Phoenix, Aktien-Gesellschaft für Bergbau und Hüttenbetrieb, à Dortmund-Hörde, 6. la Vereinigte Stahlwerke van der Zypen und Wissener Eisenhütten AG à Köln-Deutz, 7. les Rheinische Stahlwerke à Essen.

Ce regroupement est l'oeuvre principalement d'Emil Kirdorf et de Hugo Stinnes. Initialement Fritz Thyssen préside le conseil de surveillance, Albert Vögler le conseil d'administration. Friedrich Flick est président adjoint du conseil de surveillance à partir de 1931.

La VStAG entretient des relations étroites avec l'I.G. Farbenindustrie AG (cf. ci-dessous). Cette dernière, à travers sa participation aux Rheinische Stahlwerke, vient à la deuxième place parmi les actionnaires de la VStAG.  

En 1932 le gouvernement rachète les actions de la GBAG (société du groupe Flick) acquérant ainsi environ 23 % des actions de la VStAG.

En 1933‑1934 la VStAG est réorganisée, elle est transformée en Holding AG, puis à nouveau privatisée. A. Vögler assume alors les postes de président du conseil d'administration et membre du conseil de surveillance dans toutes les sociétés concernées. En 1935 Vögler cède son poste de président du conseil d'administration à Ernst Poensgen (auquel succèdera Walter Rohland en 1943), en 1936 il passe du conseil d'administration au conseil de surveillance comme président adjoint, puis il succède à F. Thyssen comme président en 1939.

Cf plus haut.:

Friedrich Flick
Ernst Poensgen
Fritz Thyssen
Emil Kirdorf
Albert Vögler

 

I.G. Farbenindustrie AG:

                                      En 1904 sont constitués deux groupements d'intérêt économique réunissant certaines entreprises de chimie. L'une comprend: la Aktiengesellschaft Farbwerke vormals Meister Lucius & Brüning à Höchst; et la Leopold Cassella & Co. GmbH; en 1907 s'y joint la Kalle & Co. Aktiengesellschaft. L'autre groupement comprend la Badische Anilin- und Soda-Fabrik (BASF); la Actiengesellschaft für Anilinfabrikation, Berlin (Agfa); et la Aktiengesellschaft Farbenfabriken vorm. Friedr. Bayer & Co. En 1916 ces entreprises se réunissent dans un groupement unique qui est rejoint par deux autres sociétés: la Chemische Fabrik Griesheim-Elektron, et la Aktiengesellschaft Chemische Fabriken vormals Weiler-ter Meer. Cette structure est dirigée par Carl Duisberg. En 1925 les six sociétés BASF, Bayer, Hoechst, Agfa, Weiler-ter Meer et Griesheim-Elektron fusionnent au sein de l'I.G. Farbenindustrie AG (qui contrôle également les deux entreprises restantes, Cassella et Kalle), ayant son siège à Frankfurt am Main.

Carl Bosch devient président du conseil de direction de cette société. La fonction de président du conseil de surveillance est d'abord occupée par Carl Duisberg; puis pris en charge par Bosch en 1935.

 

Rheinisch-Westfälisches Kohlen-Syndikat[47]

                                      En 1893 à l'initiative du directeur général de la Gelsenkirchener Bergwerks‑AG (GBAG), Emil Kirdorf, est constitué le Syndicat du charbon de Rhénanie-Westphalie (Rheinisch-Westfälisches Kohlensyndikat) en tant que cartel de vente de 98 mines de charbon du district de Dortmund. Il contrôle 86,7 % de la production d'houille de la Ruhr. À l'occasion de la prorogation du contrat en 1903, la proportion s'accroit pour atteindre 98,7%

La guerre amène l'état à introduire des règlementations de sorte à faire des cartels des instruments en fonction de ses propres intérêts. En 1919 par la loi sur la règlementation de l'économie du charbon ce secteur est soumis à un cartel obligatoire[48]. Les membres du Syndicat du charbon comme Hugo Stinnes et August Thyssen considèrent alors cette structure devenue caduque, défavorable à leurs intérêts.

 

Reichsverband der Deutschen Industrie (RDI)[49]

                                      Les 3 et 4 février 1919 se tiennent à Jena des assemblées respectivement du l'Union centrale d'industriels allemands (Centralverband Deutscher Industrieller, CDI) et de la Ligue des industriels (Bund der Industriellen, BdI). Elles décident de se réunir en créant l'“Union nationale de l'industrie allemande” (Reichsverband der deutschen Industrie”, RDI). Celle-ci tient sa réunion constitutive le 12 avril 1919; elle désigne un présidium provisoire composé de 13 personnes, dont notamment Carl Bosch (cf. plus haut), Carl Duisberg (cf. plus haut), Abraham Frowein, Alfred Hugenberg (cf. plus haut), Karl. Friedrich von Siemens (cf. plus haut), Kurt Sorge et Hugo Stinnes (cf. plus haut). Sorge est président, Frowein et Siemens présidents adjoints.

En 1923, le présidium est composé de la façon suivante[50]: Kurt Sorge, Hermann Bücher, Ernst von Borsig, Carl Bosch, Carl Duisberg, Rudolf Frank, Hans Kraemer, Peter Klöckner, Clemens Lammers, Konrad Piatscheck, Paul Reusch (cf. plus haut), Hans Riepert, Paul Silverberg (cf. plus haut), Fritz Thyssen (cf. plus haut), Carl Friedrich von Siemens, Hans Jordan, Hugo Stinnes, Albert Vögler (cf. plus haut).

En 1925 Carl Duisberg est désigné comme président. Il est membre du présidium depuis 1923 et en fait partie jusqu'en 1933.

En 1928 Ernst Poensgen (cf. plus haut) entre au présidium, dont font partie par ailleurs Oskar Sempell, Fritz Thyssen, Albert Vögler, Wolfgang Reuter et Carl Duisberg[51].

En 1931 Gustav Krupp est désigné comme président du conseil d'administration.

Fritz Thyssen, président du conseil de surveillance de la Vereinigte Stahlwerke AG (VStAG) (cf. plus haut), à une réunion du RDI le 23 mars 1933[52]:

                                           La révolution nationale n'est pas encore achevée, elle n'a pas trébuché sur le communisme et ne trébuchera pas non plus sur la paille du Reichsverband, à moins que le Reichsverband ne s'incorpore dans le grand mouvement, et que de ce point de vue soient examinées les élections nouvelles au présidium, devenues nécessaires.

                                      Le 1er avril 1933, le bureau du RDI subit une action d'occupation par un groupe du SA[53]. Manifestement l'action a été concertée avec Adolf Hitler et se trouve en conformité avec l'orientation du groupe national-socialiste au sein du RDI autour de Fritz Thyssen. Otto Wagener, qui dans les années 1920 avait été dirigeant de la section de politique économique du NSDAP se présente et impose, sous menace de violence, la démission immédiate du secrétaire du RDI Ludwig Kastl qui est juif. Il impose aussi le départ d'autres personnes juives du présidium, dont Silverberg, Lammers, Frowein. Parmi les rares à protester, se trouve Kirdorf qui dénonce l'opération d'épuration.

Un “Conseil général de l'économie (“Generalrat de Wirtschaft) est créé qui comprend comme représentants de l'industrie: Krupp, Bosch, Siemens, Thyssen, Vögler, Eugen Böhringer, August Diehn, Albert Hackelsberger[54]. Le RDI est transformé en “Section de politique économique” (“Wirtschaftspolitische Abteilung) de l'“État national de l'Industrie allemande” (Reichsstand der Deutschen Industrie, RStDI) nouvellement constitué, auquel est également intégrée la Fédération d'Unions d'employeurs allemands (Vereinigung Deutscher Arbeitgeberverbände, VDAV), le 19 juin 1933. Krupp dirige le RStDI encore jusqu'en 1934, puis le RStDI est intégré dans une nouvelle structure, le “Groupe national Industrie” (“Reichsgruppe Industrie) nouvellement constitué.

 

Verein Deutscher Eisen- und Stahlindustrieller (VDESI)[55]

                                      En 1873 se réunissent des industriels de fer de la Rhénanie-Westphalie, à Dortmund, en vue de préparer la constitution d'une association spécifique dans le secteur de la sidérurgie. L'initiative est portée par William Th. Mulvany (dirigeant de la Bergwerksgesellschaft Hibernia AG), qui joue également un rôle dominant dans l'Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie (cf. plus loin). En 1874 une première association régionale est constituée, le “Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands” (“Nordwestliche Gruppe des Vereins deutscher Eisen- und Stahlindustrieller”). Ensuite toujours en 1874 sont constitués le Groupe Est (Östliche Gruppe) autour de l'industrie de la Haute-Silésie, puis une Association principale (Hauptverein) avec siège à Berlin. En 1875 se constitue un Groupe Allemagne du Nord (Norddeutsche Gruppe) (Berlin, Hannover, Peine), un Groupe Allemagne du Centre (Mitteldeutsche Gruppe) (Sachsen) et un Groupe Allemagne du Sud (Süddeutsche Gruppe). En 1882 se constitue, en dernier, le Groupe Sud-Ouest (Südwestliche Gruppe) (Saar et Lothringen).

De 1930 à 1934, le poste de président de l'Association principale est occupé par Ernst Poensgen. En 1934 l'association est transformée en “Groupe d'économie de production de fer (Wirtschaftsgruppe der Eisenschaffenden Industrie”).

 

Nordwestliche Gruppe des Vereins Deutscher Eisen- und Stahlindustrieller (NWG des VDESI)[56]

                                      Le Groupe Nord-Ouest de l'Association d'industriels du fer et de l'acier allemands est présidé d'abord par August Servaes (1874-1914), puis par Wilhelm Beukenberg (1914-1923). En 1924, Paul Reusch devient Président, Fritz Springorum est l'un des deux adjoints. En 1927 Ernst Poensgen prend le deuxième poste d'adjoint. Par la suite, sont successivement nommés au poste de président: en 1930 Springorum, en 1933 Fritz Thyssen, en 1935 Poensgen, en 1942 Walter Rohland

Le NWG est étroitement lié à l'Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie (cf. plus loin), du fait que les équipes dirigeantes coïncident largement.

 

Verein zur Wahrung der gemeinsamen wirtschaftlichen Interessen in Rheinland und Westfalen (dit Langnamverein)[57]

                                      En 1871 est créée l'“Association pour la préservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie”. Elle est désignée communément comme “Langnam-Verein” (“Association au nom à rallonge” ‑ mais la même expression est parfois aussi utilisée pour l'Association pour la préservation des intérêts de l'industrie chimique d'Allemagne créée en 1877).

L'Association est présidée d'abord par William Th. Mulvany (1871-1883), suivi par Eduard Jansen (1883-1897), August Servaes (1897-1914), Wilhelm Beukenberg (1914-1923), Eugen Köngeter (1923). En 1923 encore c'est finalement Paul Reusch qui accède à ce poste, en 1930 lui succèdera Fritz Springorum, puis en 1933‑1934 Fritz Thyssen préside l'association.

 

Note sur les formes juridiques de sociétés:

                                      Aktiengesellschaft (AG): Société par actions

Gesellschaft mit beschränkter Haftung (GmbH): Société à responsabilité limité

Gewerkschaft: forme ancienne d'exploitation des mines, de type coopérative, soumise à des adaptations au cours du 19e siècle pour résister à l'extension des sociétés par action[58].
NB: La signification courante de "Gewerkschaft" est "syndicat". Mais ici, le terme dont il s'agit ici était dérivé du verbe "werken" qui signifie "travailler", "oeuvrer". Le terme "Gewerke" désignait ainsi le membre d'un "Gewerkschaft". Par ailleurs, "Bergwerk" signifie "mine".

Kommanditgesellschaft (KG): Société en commandite

Offene Handelsgesellschaft OHG: société en nom collectif

Syndikat: Cartel avec organisation centralisée de la vente



 

 

 



[1]K. Tucholsky: Gesammelte Werke in zehn Bänden - Band 8, S. 76 ff (Bibliographie )

http://www.zeno.org/Literatur/M/Tucholsky,+Kurt/Werke/1930/Auf+dem+Nachttisch+[2]

Traduit de l'allemand par nous.

[2]. http://media-2.web.britannica.com/eb-media/80/6780-004-35838591.jpg

[3]. http://www.dhm.de/lemo/objekte/pict/f52_1505/

[4]. http://www.bild.bundesarchiv.de/archives/barchpic/search/?search[form][SIGNATUR]=Bild+183-R66804&search[view]=detail

[5]. http://www.derwesten.de/img/incoming/origs1212939/3073736244-w552-h2700-/0021847647-0053866616.jpg

[6]. http://www.gelsenzentrum.de/alfred_hugenberg.jpg

[7]. http://www.gelsenzentrum.de/emil_kirdorf_gelsenkirchen.jpg

[8]. http://www.dhm.de/lemo/objekte/pict/f52_3124/

[9]. http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poensgen-Ernst_1926.jpg

[10]. http://www.manager-magazin.de/pics/45/0,1020,1234945,00.jpg

[11]. http://www.spiegel.de/img/0,1020,988223,00.jpg

[12]. http://www.bild.bundesarchiv.de/archives/barchpic/search/?search[form][SIGNATUR]=Bild+183-1987-1217-504&search[view]=detail

[13]. http://www.derwesten.de/img/incoming/origs1220509/4093738486-w552-h2700-/0021847648-0053866617.jpg

[14]. http://www.derwesten.de/img/incoming/origs1192873/2793731860-w552-h2700-/0021847650-0053866619.jpg

[15]. http://www.dhm.de/lemo/objekte/pict/f64_1108/

[16]. http://www.dhm.de/lemo/objekte/pict/thyssbio/

[17]. http://www.dhm.de/lemo/objekte/pict/voeglbio/

[18]K. v. Eyll (Hg.): Deutsche Wirtschafts-Archive - Nachweis historischer Quellen in Unternehmen, Körperschaften des Öffentlichen Rechts (Kammern) und Verbänden der Bundesrepublik Deutschland - Band 1, S. 41  (Bibliographie )

http://www.wollheim-memorial.de/files/999/original/pdf_Karl_Heinz_Roth_Die_Geschichte_der_IG_Farbenindustrie_AG_von_der_Gruendung_bis_zum_Ende_der_Weimarer_Republik.pdf

http://www.deutsche-biographie.de/sfz5378.html

[19]. http://www.deutsche-biographie.de/sfz52737.html

[20]. http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/DuisbergCarl/

http://www.deutsche-biographie.de/sfz12047.html

[21]. http://www.whoswho.de/templ/te_bio.php?PID=2100

Th. Ramge: Die Flicks - eine deutsche Familiengeschichte um Geld, Macht und Politik, (Bibliographie )

J. Bähr, B. Gotto: Der Flick-Konzern im Dritten Reich, (Bibliographie )

K. Ch. Priemel: Flick - eine Konzerngeschichte vom Kaiserreich bis zur Bundesrepublik, (Bibliographie )

[22]. http://www.whoswho.de/templ/te_bio.php?PID=1418

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C. Bruckner: Zur Wirtschaftsgeschichte des Regierungsbezirks Aachen, (Bibliographie )

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[23] http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/adr/adrhl/kap1_1/para2_344.html

http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/HugenbergAlfred/

St. Klemp: Eine Stadt, eine Firma, der vergessene mächtigste Wirtschaftsführer und Auschwitz, (Bibliographie )

Gün. Schulz: Geschäft mit Wort und Meinung - Medienunternehmer seit dem 18. Jahrhundert, (Bibliographie )

http://www.deutsche-biographie.de/sfz70208.html

[24]. http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/KirdorfEmil/

http://library.fes.de/fulltext/isk/es-61.pdf

http://www.deutsche-biographie.de/sfz41138.html

[25]. http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/KruppBohlenHalbachGustav/

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http://www.thyssenkrupp.com/de/konzern/geschichte_grfam_k4.html

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http://www.deutsche-biographie.de/sfz46431.html

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[26]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/adr/adrmr/kap1_4/para2_120.html

http://www.deutsche-biographie.de/sfz96564.html

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http://www.deutsche-biographie.de/sfz96541.html

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P. Steller: Führende Männer des rheinisch-westfälischen Wirtschaftslebens - Persönliche Erinnerungen, (Bibliographie )

[27]H. Maier: Gemeinschaftsforschung, Bevollmächtigte und der Wissenstransfer - die Rolle der Kaiser-Wilhelm-Gesellschaft im System kriegsrelevanter Forschung des Nationalsozialismus, p. 138 (Bibliographie )

http://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1972_1.pdf

B. Weisbrod: Schwerindustrie in der Weimarer Republik, (Bibliographie )

P. Hoser: Die politischen, wirtschaftlichen und sozialen Hintergründe der Münchner Tagespresse zwischen 1914 und 1934 - Methoden der Pressebeeinflussung - Band 1, (Bibliographie )

R. Vierhaus, W. Killy (Hg.): Deutsche biographische Enzyklopädie - Band 8, (Bibliographie )

H. A. Winkler: Arbeiter und Arbeiterbewegung in der Weimarer Republik - Band 2 - Der Schein der Normalität 1924-1930, (Bibliographie )

http://www.deutsche-biographie.de/sfz105384.html

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[28]U. Hörster‑Philipps (Hg.): Wer war Hitler wirklich? - Grosskapital und Faschismus 1918-1945 - Dokumente, S. 67 (Bibliographie )

Bund zur Erneuerung des Reiches: Das Problem des Reichsrats - Leitsätze mit Begründung, Gesetzentwürfe mit Begründung, Vergleiche mit anderen Staaten, (Bibliographie )

[29]. http://w3.siemens.de/siemens-stadt/siemgrb0.htm

http://www.siemens.com/history/pool/perseunlichkeiten/familie/carl_friedrich_von_siemens.pdf

[30]. http://www.nrhz.de/flyer/beitrag.php?id=12156

http://www.bedburg.de/gymnasium/Aktuell/silverberg.html

R. Neebe: Grossindustrie, Staat und NSDAP 1930-1933, (Bibliographie ) (cf. http://www.digam.net/expo/grossindustrie/ksg45.pdf)

J. Bähr, B. Gotto: Der Flick-Konzern..., (Bibliographie )

N. Frei, R. Ahrens, J. Osterloh, T. Schanetzky: Flick - Der Konzern, die Familie, die Macht, (Bibliographie )

B. Gehlen: Paul Silverberg (1876-1959) - ein Unternehmer, (Bibliographie )

[31]Gesellschaft - Beiträge zur Marxschen Theorie, Vol. 6, Frankfurt am Main, Suhrkamp, 1976, p. 84.

Citation selon l'original:

"1.) Nach Ansicht von Dr. S. hat derjenige eine besondere Verantwortung vor dem Volk und vor der Geschichte, der eine 14 Millionen-Bewegung mit einem nationalen Programm und mit einem nationalen Elan zustande gebracht hat. [...] 5.) Die Sozialdemokratie hat mit der soeben erfolgten Veröffentlichung ihres neuen Programms bewußt das taktische Ziel verfolgen wollen, den Nationalsozialismus auf gelegentlich publizierte marxistische Forderungen festzulegen und der Bewegung dadurch den nationalen Schwung zu nehmen, dem sie allein die Erfolge verdankt. Die einzige Antwort auf diese Taktik ist die bewußte Lossagung der Bewegung von diesen Forderungen, die in der Agitation als marxistisch und der Bewegung völlig wesensfremd bezeichnet werden müssen. 6.) Die Wirtschaft braucht, um fünf Millionen Arbeitslose von der Straße herunter in die, Betriebe zu bringen, vor allem Ruhe, Ordnung und eine gleichbleibende politische Linie. Die Wirtschaft war bereit, mit der nationalsozialistischen Bewegung, deren nationalem Elan sie sich sofort anschloß, zusammenzugehen. Die Bewegung hat aber das Ordnungsbedürfnis der Wirtschaft bisher nicht genügend berücksichtigt, und es besteht daher die Möglichkeit, daß sie sich vom Nationalsozialismus abwendet und der Parole der Regierung Papen folgt, weil deren Wirtschaftsprogramm ihr die Hoffnung auf die Sicherung der Ordnung und die entschiedene Abkehr von Sozialismus und Marxismus gebracht hat. Es wird für diejenigen Persönlichkeiten der Wirtschaft, die von jeher (Silverberg-Rede 1926 in Dresden) der Meinung waren, daß das deutsche Unternehmertum mit der Arbeiterschaft und auch einer großen politischen Vertretung der Arbeiternehmerschaft zusammengehen müsse, daher immer schwerer, für das Zusammengehen der Wirtschaft mit dem Nationalsozialismus einzutreten. Ohne das Unternehmertum und die Wirtschaft aber wird der Nationalsozialismus außerstande sein, die Millionen Erwerbslosen in die Betriebe zu bringen, dem Volk Arbeit und Brot zu geben und damit die Voraussetzung für die Durchführung der nationalen Ziele zu schaffen."

[32]. Blätter für deutsche und internationale Politik, Vol. 27, Paul‑Rugenstein, 1982, p. 66.

Citation selon l'original:

"Die Regierungskrise hat durch die Berufung Hitlers zum Reichskanzler erfreulich schnell die Lösung gefunden, die wir seit dem Sommer unentwegt trotz nicht geringer Kritik und Anfeindungen als die beste gefordert haben."

[33]R. Neebe: Grossindustrie..., p. 196 (Bibliographie ) (cf. http://www.digam.net/expo/grossindustrie/ksg45.pdf)

Citation selon l'original:

"Es ist [...] nicht die Aufgabe der Industrie- und Handelskammer, zu rein politischen Fragen Stellung zu nehmen. Aber es ist unsere Aufgabe, bei politischen Ereignissen, welche so große Bedeutung haben werden, hier zum Ausdruck zu bringen, daß alle Kreise der Kölner Kaufmannschaft [...] von starker Liebe zu unserem Vaterland beseelt sind und sich an nationaler Gesinnung und Einstellung auf die nationalen Notwendigkeiten unseres Landes von niemand übertreffen lassen [...] Wir stehen in diesem Sinne in vollem Umfange hinter der Erklärung des Herrn Reichskanzlers, die dahin geht, daß das Wirtschaftsleben gefördert wird und die Ruhe aufrecht zu erhalten ist, damit Handel und Wandel gedeihen, damit unserem Lande und allen seinen Einwohnern eine glückliche Zukunft in zufriedener Lebenshaltung beschieden sein möge."

[34]R. Neebe: Grossindustrie..., p. 281 (Bibliographie ) (cf. http://www.digam.net/expo/grossindustrie/ksg45.pdf)

Citation selon l'original:

"Mögen Sie das Ehrenkreuz tragen als ein Zeichen Ihrer Liebe und Treue zur Heimat im stolzen Bekenntnis zu Deutschland und seinem Führer, dessen Bestreben es ist, das gesamte deutsche Volk zu einer großen Volksgemeinschaft zusammenzuschließen. Die Möglichkeit, an diesem hohen Ziele mitzuarbeiten, ist auch Ihnen gegeben dadurch, daß Sie die Bestrebungen der deutschen nationalsozialistischen Bewegung nach Ihren Kräften unterstützen."

[35]L. Heid: Oskar Coh, (Bibliographie )

[36]"sie bringe den Bestrebungen des Komitees lebhaftes Interesse und Sympathie entgegen".

[37]K. v. Eyll (Hg.): Deutsche Wirtschafts-Archive - Nachweis historischer Quellen in Unternehmen, Körperschaften des Öffentlichen Rechts (Kammern) und Verbänden der Bundesrepublik Deutschland - Band 1, S. 161 (Bibliographie )

M. Rasch, G. D. Feldman (Hg.): August Thyssen und Hugo Stinnes - ein Briefwechsel 1898-1922, S. 715 (Bibliographie )

S. Hilger: Sozialpolitik und Organisation - Formen betrieblicher Sozialpolitik in der rheinisch-westfälischen Eisen- und Stahlindustrie seit der Mitte des 19. Jahrhunderts bis 1933, S. 89 (Bibliographie )

http://home.arcor.de/dr-ellerbrock/karlhoesch.pdf

http://www.derwesten.de/kultur/ruhrrevue/Das-Phantom-Karl-Hoesch-id1163993.html

H. Mönnich: Aufbruch ins Revier, Aufbruch nach Europa - Hoesch, 1871‑1971, (Bibliographie )

O. Johannsen: Geschichte des Eisens, (Bibliographie )

[38]M. Grübler: Die Spitzenverbände der Wirtschaft und das erste Kabinett Brüning, (Bibliographie )

H. Mönnich: Aufbruch..., (Bibliographie )

http://www.derwesten.de/kultur/ruhrrevue/Das-Phantom-Karl-Hoesch-id1163993.html

W. Abelshauser, W. Köllmann, F.‑J. Brüggemeier (Hg.): Das Ruhrgebiet im Industriezeitalter - Geschichte und Entwicklung - Band 1, (Bibliographie )

[39]U. Hörster‑Philipps (Hg.): Wer war Hitler..., S. 67 (Bibliographie )

Bund zur Erneuerung des Reiches: Das Problem..., (Bibliographie )

[40]Gün. Schulz: Geschäft..., (Bibliographie )

L. Gall, M. Pohl: Unternehmen im Nationalsozialismus, (Bibliographie )

G. D. Feldman: Hugo Stinnes - Biographie eines Industriellen, 1870-1924, (Bibliographie )

[41]D. Kahn: Die Steuerung der Wirtschaft durch Recht im nationalsozialistischen Deutschland - das Beispiel der Reichsgruppe Industrie, (Bibliographie )

W. Abelshauser, W. Köllmann, F.‑J. Brüggemeier (Hg.): Das Ruhrgebiet... - Band 1, (Bibliographie )

[42]U. Hörster‑Philipps (Hg.): Wer war Hitler..., S. 67 (Bibliographie )

Bund zur Erneuerung des Reiches: Das Problem..., (Bibliographie )

[43]U. Kohl: Die Präsidenten der Kaiser-Wilhelm-Gesellschaft im Nationalsozialismus - Max Planck, Carl Bosch und Albert Vögler zwischen Wissenschaft und Macht, (Bibliographie )

[44]U. Hörster‑Philipps (Hg.): Wer war Hitler..., S. 67 (Bibliographie )

Bund zur Erneuerung des Reiches: Das Problem..., (Bibliographie )

[45]R. Hachtmann, W. Süss: Hitlers Kommissare - Sondergewalten in der nationalsozialistischen Diktatur, S. 129 (Bibliographie )

[46]U. Kohl: Die Präsidenten...,  S. 173 (Bibliographie )

J. Bähr, B. Gotto: Der Flick-Konzern im Dritten Reich, (Bibliographie )

W. Busch: F. Schupp, M. Kremmer, Bergbauarchitektur, 1919‑1974, S. 53 (Bibliographie )

Verein Deutscher Bergleute (Hg.): Glückauf - Band 115 - Ausgaben 7‑12, (Bibliographie )

A. Reckendrees: Das "Stahltrust"‑Projekt - Die Gründung der Vereinigte Stahlwerke A.G. und ihre Unternehmensentwicklung 1926-1933/34, (Bibliographie )

http://library.fes.de/arbeit/pdf/1930/193003.pdf S. 161

[47]. http://www.ruhr-uni-bochum.de/swg/forschung_rwks.html

G. Spindler: Recht und Konzern - Interdependenzen der Rechts- und Unternehmensentwicklung in Deutschland und den USA zwischen 1870 und 1933, (Bibliographie )

H. Kiesewetter: Industrielle Revolution in Deutschland - Regionen als Wachstumsmotoren, (Bibliographie )

http://www.dradio.de/dlr/sendungen/kalender/126357/

[48]. Gesetz über die Regelung der Kohlenwirtschaft vom 23. 3. 1919, RGBl 1919, S. 342: http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=1919&page=544

Ausführungsbestimmungen vom 21. 8. 1919, RGBl 1919, S. 1449: http://alex.onb.ac.at/cgi-content/alex?aid=dra&datum=1919&page=1627

[49]D. Kahn: Die Steuerung..., S. 35 (Bibliographie )

Ger. Schulz: Zwischen Demokratie und Diktatur - Band 2 - Deutschland am Vorabend der grossen Krise, (Bibliographie )

W. Albers u. a. (Hg.): Handwörterbuch der Wirtschaftswissenschaft - Band 8 - Terminmärkte bis Wirtschaft der DDR, Die, p. 167 (Bibliographie )

[50]. http://www.bundesarchiv.de/aktenreichskanzlei/1919-1933/0000/cun/cun1p/kap1_2/para2_168.html

[51]B. Weisbrod: Schwerindustrie..., p. 174 (Bibliographie )

[52]"Die nationale Revolution sei noch nicht beendet, sie sei nicht über den Kommunismus gestolpert und werde auch nicht über den Strohhalm des Reichsverbandes stolpern, es sei denn, dass der Reichsverband sich eingliedere in die grosse Bewegung, und dass von diesem Gesichtspunkte aus die notwendig werdenden Neuwahlen zum Präsidium geprüft werden."

R. Neebe: Grossindustrie..., (Bibliographie ) (cf. http://www.digam.net/expo/grossindustrie/ksg45.pdf)

[53]D. Kahn: Die Steuerung..., S. 153 -, 164- (Bibliographie )

[54]D. Kahn: Die Steuerung..., S. 164 - (Bibliographie )

[55]W. Albers u. a. (Hg.): Handwörterbuch... - Band 8, p. 167 (Bibliographie )

[56]W. Abelshauser, W. Köllmann, F.‑J. Brüggemeier (Hg.): Das Ruhrgebiet... - Band 1, (Bibliographie )

B. Weisbrod: Schwerindustrie..., (Bibliographie )

[57]Ger. Schulz: Zwischen Demokratie... - Band 2, p. 135 (Bibliographie )

W. Albers u. a. (Hg.): Handwörterbuch... - Band 8, p. 167 (Bibliographie )

B. Weisbrod: Schwerindustrie..., (Bibliographie )

[58]I. Warnemünde: Aktiengesellschaft oder Gewerkschaft? Eine Untersuchung über die Ursachen der Bevorzugung der Aktiengesellschaft im Bergbau während der Krise der Nachkriegszeit, und die Auswirkungen dieser Bevorzugung auf die Gewerkschaft, (Bibliographie )

http://www.peter-zenker.de/documents/Braunkohle_in_Siegburg.pdf