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L'Indonésie au 6e Congrès de l'Internationale communiste - 1928

 

 

Les textes ci-dessous sont reproduits d'après un dossier sur l'histoire du Parti communiste d'Indonésie, en relation avec le coup d'État de 1965, publié par le CEMOPI.

 

 

 

 

 

 

Bulletin international
Nouvelle série n° 16‑17 (98‑99) juillet 2001
Nouvelle série n° 18‑19 (100‑101) - troisième et quatrième trimestres 2001
édité par le CEMOPI
(Centre d'étude sur le mouvement ouvrier et paysan international),
France

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Indonésie 1954‑1966 - Sommaire

 

 

 

 

 

 

Note 321ignition

La question de l'Indonésie est discutée au 6e Congrès de l'Internationale communiste, qui se tient en juillet-aout 1928. Six délégués du PKI sont présents. Trois représentent le Parti avec droit de vote: Munawar Musso[1], Mas Prawirodirjo Alimin[2], Raden Darsono[3]; ce dernier est chargé de présenter un rapport sur la situation en Indonésie. Il y a aussi un délégué intervenant sous le pseudonyme Alphonso[4]. Deux autres n'apparaissent pas dans les compte-rendu: Semaun[5], Mohammed Ali[6].

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Intervention de Mauawar (Musso)

Rapport de K. Samine (Darsono)

Intervention de Visser (Hollande)

Intervention de Alphonso

Intervention de Mauawar[7]

Camarades, l'insurrection communiste d'Indonésie qui eut lieu fin 1926 et début 1927[8] n'était pas tombée du ciel, mais elle avait été bien préparée. On peut dire que la grève générale des métallurgistes de Soerabaya en décembre 1925, a été le commencement de la révolte.

C'est à la fin 1925 que le Parti communiste d'Indonésie atteignit le point culminant de son développement. Son influence était alors absolument dominante dans la classe ouvrière et dans la paysannerie. D'autre part, à cette même époque, la terreur et la noire réaction pratiquées par les impérialistes hollandais battaient leur plein. Le gouvernement hollandais se figurait pouvoir étouffer l'influence communiste par la terreur. De jour en jour, les provocations des impérialistes devenaient de plus en plus brutales et on alla jusqu'à défendre les réunions. Chacune des organisations fut informée individuellement de cette interdiction. Le parti communiste fut le premier prévenu, ensuite le Sarekat Rajat[9], parti révolutionnaire national influencé par les communistes. Puis, on poussa dans l'illégalité toutes les organisations ouvrières rouges. À la fin de septembre 1925, toutes les organisations politiques et syndicales dirigées par les communistes furent dissoutes.

Il fut décidé alors de réunir une conférence de la jeunesse à Solo. Y devaient prendre part non seulement les délégués des jeunesses, mais encore les membres du Comité central du PC et les dirigeants des syndicats rouges. Toute la police de la province de Solo avait été mobilisée. Mais malgré cela, tous les dirigeants du parti communiste et des différents syndicats rouges réussirent à atteindre le temple de Prambanan, où eut lieu la conférence clandestine, dénommée conférence de Prambanan. À cette conférence prirent part tous les membres du Comité central du Parti communiste d'Indonésie, les dirigeants des cheminots, des gens de mer, des dockers, des métallurgistes, des postiers et d'autres organisations révolutionnaires. On décida de préparer une attaque générale contre les impérialistes hollandais. Les cheminots devaient ouvrir le mouvement en proclamant la grève générale. Cette grève devait être le signal du début de l'insurrection.

Par suite de la jeunesse de nos dirigeants, par suite du manque d'une théorie et de la direction nécessaire de l'extérieur, par suite de nos connaissances insuffisantes de la situation politique internationale, nous ne savions pas quels mots d'ordre lancer. Nous ne savions pas présenter un programme national clair, capable d'entraîner à la révolte toutes les classes de la population. C'est pourquoi on décida de remettre la campagne jusqu'en juillet 1926 pour laisser le temps à la délégation d'aller à Moscou et de faire tous les préparatifs nécessaires.

Entre-temps, la réaction devenait de plus en plus violente, surtout à Soerabaya, la capitale de la partie orientale de Java, centre du commerce et de l'industrie. Tous les ouvriers étaient prêts à entrer en grève. Les métallurgistes avaient déjà présenté à leurs entrepreneurs 22 revendications en exigeant une réponse au bout d'une semaine. La grève fut ajournée en dépit des grandes difficultés, la conférence de Prambanan ayant décidé d'attendre jusqu'en juillet de l'année suivante. Mais les capitalistes interprétant l'ajournement de la grève comme un signe de faiblesse de la classe ouvrière, devenaient de plus en plus arrogants et provocants.

Le 13 décembre éclata la grève dans les établissements métallurgiques du Konzern “Industrie”. Le jour suivant, le 14 décembre, tous les ouvriers des usines métallurgiques quittèrent le travail. Une semaine plus tard, les dockers affirmèrent leur solidarité avec les métallurgistes et présentèrent 19 revendications à leurs entrepreneurs.

Si incroyable que cela paraisse, camarades, il est pourtant vrai, que toute la police de Soerabaya a soutenu les grévistes. Grâce à cette résistance passive du département de la police, la grève se développa rapidement. Non seulement la police, mais aussi les fonctionnaires perdaient foi dans le gouvernement. Toutes les forces policières, depuis le simple policier jusqu'aux officiers supérieurs hollandais, tous furent remplacés par la police de Batavia[10]. Le résident de Soerabaya ayant protesté contre cette mesure gouvernementale et déclaré que la grève portait un caractère purement économique, fut déplacé à son tour. Entre-temps, la réaction se mit à sévir violemment contre la grève. Les locaux des organisations ouvrières et les logements des communistes furent perquisitionnés, des arrestations en masse furent opérées et les grévistes furent conduits au travail par des forces policières armées. La grève des métallurgistes de Soerabaya a été sans nul doute une des grèves les plus originales et les plus importantes de l'Indonésie.

Après la grève de Soerabaya, toute l'activité communiste devait s'effectuer illégalement. Les persécutions et les arrestations furent faites de la manière la plus barbare.

Au commencement de 1926, une quantité de dirigeants du parti communiste et des organisations ouvrières, qui avaient pu échapper aux griffes des espions hollandais, passèrent à l'étranger et là eut lieu une deuxième conférence. Une délégation partit pour Moscou, et les autres dirigeants retournèrent à Java pour continuer les préparatifs. Entre temps, une troisième conférence eut lieu, à laquelle prirent part différents délégués de Java, de Sumatra et le président du Comité central du Parti communiste d'Indonésie. La conférence décida de suspendre les préparatifs et de remettre l'attaque générale à plus tard. Cette dernière conférence produisit une scission dans la direction de l'insurrection. Les persécutions sévissant de plus en plus violemment ainsi que la scission, provoquaient l'inquiétude des ouvriers et des paysans qui attendaient avec impatience le signal de l'insurrection.

Cette conférence fut fatale. Lorsque, le 13 décembre 1926, la révolte éclata à Batavia, elle fut menée surtout par les ouvriers, mais sans déclaration de grève, les dirigeants syndicaux se tenant aux décisions de la conférence de Malacco. Au début de la révolte, tous les dirigeants expérimentés furent ou arrêtés ou déportés. Les relations entre les différentes sections furent interrompues. Cela explique pourquoi l'insurrection paysanne de Bantam éclata un mois après la révolte de Batavia et celle de Sumatra quelques semaines plus tard encore. Le fait que l'attaque générale se produisit à différentes époques est dû surtout au manque de liaisons, d'une part, et à la scission, d'autre part. Cela donna aux impérialistes hollandais la possibilité de liquider très facilement les révoltes l'une après l'autre.

Camarades, l'influence du Parti communiste d'Indonésie avant l'insurrection était très grande et non seulement parmi les ouvriers et les paysans, mais aussi parmi les fonctionnaires, dans la police et l'armée. Le rapport dit de Bantam affirme ce fait. Il y est dit, qu'en différents endroits, le parti communiste avait plus autorité parmi la population que le gouvernement. L'insurrection aurait eu une tout autre issue, si la scission dans la direction n'avait pas eu lieu.

Avant la révolte de 1926‑27, quand les communistes avaient l'hégémonie parmi les paysans et les ouvriers, l'influence de la social-démocratie ne s'exerçait que sur les ouvriers hollandais bien appointés dont la majorité était au service du gouvernement; elle ne possédait pas la sympathie du prolétariat colonial. Tout le monde sait que les socialistes sont des laquais des capitalistes. [...]

Pendant la révolte, quand la social-démocratie comprit que les ouvriers ne pouvaient pas vaincre, un des chefs social-démocrates, Stokvis, déclara dans une réunion publique que la tâche des ouvriers était de soutenir le gouvernement, de s'opposer à l'influence des communistes parmi les ouvriers, parce que les communistes veulent renverser le gouvernement et troubler la paix sociale.

Immédiatement après la révolte, des réactionnaires proposèrent d'épurer l'appareil gouvernemental en éliminant tous les fonctionnaires à tendance socialiste. Non seulement les communistes, mais même des social-démocrates furent signalés comme dangereux. Cela jeta le désarroi parmi ces derniers dont la majorité est composée de fonctionnaires. Pour éviter les congédiements, l'Exécutif du parti social-démocrate fit une déclaration de fidélité au gouvernement disant que l'exclusion des social-démocrates de l'appareil gouvernemental découlait d'une fausse information sur l'attitude des social-démocrates à l'égard du gouvernement.

En décembre 1927, le Conseil national discuta la question d'abroger les lois exceptionnelles (lois spéciales autorisant le gouverneur général à expulser chaque individu suspect d'être un élément dangereux).

Usant des lois exceptionnelles, on déporta après la révolte 2000 ouvriers révolutionnaires dans un département de la Nouvelle Guinée, à Boven Digul, un foyer de malaria qui se trouve au milieu de la jungle. C'est à cette époque que Middendorp, l'un des dirigeants de la social-démocratie indonésienne, membre du Conseil national, déclara que les lois exceptionnelles étaient indispensables. Il émettait cette opinion non seulement pour pouvoir tromper plus facilement les ouvriers, mais encore parce qu'il savait qu'en Indonésie il y a toujours un grand nombre d'ouvriers révolutionnaires qui vivent illégalement. [...]

Les persécutions dirigées contre le parti communiste ont donné un nouvel élan au mouvement national vers le milieu de 1927. Immédiatement après l'insurrection, des intellectuels indonésiens fondèrent le parti national indonésien. Le nouveau parti se refuse à toute collaboration avec le gouvernement hollandais. Le résultat immédiat de cette politique est le boycott des conseils institués par le gouvernement, des conseils municipaux, provinciaux et nationaux. Pour s'attirer les sympathies des nationalistes et pour enrayer le développement révolutionnaire des nationalistes, le gouvernement hollandais leur a fait certaines concessions, c'est-à-dire a augmenté le nombre des membres indigènes du gouvernement, de sorte que ceux-ci y sont maintenant en majorité.

Le droit d'inspection que le gouverneur général possède dans le conseil dit indonésien, doit être remis prochainement à un des membres indigènes. Malgré cette concession, les nationalistes révolutionnaires renoncent à participer à ces conseils.

Bien que ce mouvement national existe déjà depuis bientôt deux ans et malgré la clarté de son programme qui exige la libération complète de l'Indonésie de la domination hollandaise, ce parti national n'a pas d'attaches sérieuses dans les masses. Cela est dû à l'impossibilité où se trouvent les dirigeants de satisfaire les revendications économiques de la masse. Après comme avant, l'influence du parti communiste est prédominante parmi la masse.

Rapport de K. Samine[11]

C'est un Rapport que présente le délégué “K. Samine”. Il n'est pas publié ici intégralement. On a ainsi écarté toute la partie concernant la situation économique et sociale des travailleurs indonésiens, du prolétariat rural qui constitue la majorité du prolétariat. Cette situation d'exploitation et de misère diffère fondamentalement peu de celle faite dans la majorité des colonies.

On remarquera le triomphalisme avec lequel “K. Samine” décrit la situation politique et le rôle joué par le PKI. Ceci au lendemain même de l'interdiction du Parti, de ses milliers de militants et sympathisants massacrés par les forces coloniales. Une répression dont il ne se remettra que très difficilement. On a souhaité, même s'il y avait quelques répétitions, publier l'intervention de Mauawar et le Rapport de Samine: tout à la fois ils se complètent et laissent apparaître des écarts dans l'interprétation de l'insurrection et de ses conséquences.

Les dates mises en avant par “K. Samine” ne correspondent pas exactement à celles avancées dans de nombreux travaux récents concernant l'histoire du PKI et dont nous avons fait état ci-dessus.

Plus d'un camarade est mal orienté sur le mouvement communiste en Indonésie. En outre, l'Indonésie ne joue pas dans la politique mondiale un rôle aussi actif que la Chine et les Indes et l'attention des camarades ne peut pas s'y tourner de façon continuelle. Le rôle que peut jouer l'Indonésie est celui d'un os bien gras autour duquel se disputeront les chiens impérialistes.

Le parti communiste est jeune. Il fut fondé sous le nom d'“Union social-démocrate indienne”[12], en 1915, par des social-démocrates hollandais de l'aile droite et de l'aile gauche, dans le but d'étudier les problèmes politiques et économiques de l'Indonésie. On ne voulait pas alors se rapprocher des larges masses de la population indonésienne, mais seulement se contenter de propager les idées socialistes. On niait l'existence d'un prolétariat en Indonésie qui pût être le porteur des idées socialistes comme en Europe. C'est ce groupe d'études socialistes qui est devenu plus tard un parti de masses. Le déclenchement de la guerre a augmenté d'un coup la vie de 400 %. Dans les villes éclatèrent des grèves pour des augmentations des salaires. La haute conjoncture qui régnait alors en Indonésie eut pour conséquence que ces grèves furent gagnées par les ouvriers. Ainsi la grève devint la méthode populaire de lutte. La direction de ces grèves était dans les mains de nos camarades et c'est ainsi que pour la première fois en Indonésie la lutte de classes passa clairement et nettement au premier plan.

Les camarades indigènes travaillaient dans le Sarekat Islam[13] alors très puissant, c'est-à-dire la Ligue islamiste. Cette Ligue fut fondée par des petits commerçants indigènes en 1913 et poursuivit au début le but d'écarter la concurrence des petits commerçants chinois. Dans son développement ultérieur, le Sarekat Islam devint une organisation politique et eut dans sa période d'éclat environ 2 millions d'adhérents.

L'Union social-démocrate indienne fut transformée en 1920 en un parti communiste[14]. L'influence croissante de nos camarades dans le Sarekat Islam et l'influence toujours plus grande de l'idée socialiste amenèrent en 1923 l'exclusion des communistes. Mais l'exclusion des communistes signifia une très grande régression du Sarekat Islam, car l'écrasante majorité de la Ligue partit avec nous. Sur l'initiative de notre parti, fut fondé, la même année, le Sarekat Rajat (Ligue du peuple) auquel tous les peuples de l'Indonésie, quelles que fussent leur nationalité et leur religion, pouvaient adhérer. La défaite du Sarekat Islam en 1923 s'explique par le fait que depuis 1921 a éclaté une crise économique aiguë qui dura jusque vers 1925. Cette crise a anéanti beaucoup d'existences petites-bourgeoises indépendantes. En outre, le gouvernement pratiqua dans ces années de crise, une politique fiscale si brutale dans le but de restaurer la monnaie-or, que beaucoup de petits-bourgeois indigènes furent littéralement précipités dans la ruine. Le mécontentement ne gagna pas seulement ces petits-bourgeois, mais aussi des ouvriers, des employés, des fonctionnaires d'État et des intellectuels qui, par suite des économies pratiquées, perdirent leur place.

Le mécontentement de ces masses du peuple s'exprima en mai 1923 par la grève générale des cheminots[15] et des attentats furent commis contre le gouverneur général. La grève des cheminots est la première attaque de masse très importante des ouvriers contre l'impérialisme.

La grève générale fut étouffée. Une loi contre les grèves ouvrières fut édictée et la liberté de réunion supprimée.

Cette grève des chemins de fer fournit aux masses la première expérience sur la justesse de cette conception communiste que l'État n'est rien d'autre qu'un instrument d'oppression dans les mains du capital, et en Indonésie dans les mains de l'impérialisme. Aussi la grève eut-elle un effet révolutionnaire sur le développement ultérieur du mouvement du peuple en Indonésie.

Le gouvernement a interdit nos écoles parce que les maîtres que nous choisissions étaient communistes.

Ce qui confirma à nouveau le caractère anti-populaire des gouvernements capitalistes aux yeux de la masse, ce fut le renforcement des poursuites contre les communistes et l'étouffement de la grève en 1925 et au début de 1926.

Ces leçons de choses répétées sur la justesse des conceptions communistes ont donné à notre parti une grande autorité auprès des masses. En 1923, non seulement le Sarekat Islam fut évincé par notre parti, mais aussi le parti national hindou[16] qui était, jusqu'ici, le seul porteur des pensées nationales révolutionnaires. Ce parti, étant donnée la régression des adhérents, fut dissous en 1923 et les éléments révolutionnaires se joignirent à notre parti ou au Sarekat Rajat influencé par nos camarades.

La régression du Sarekat Islam et la dissolution du parti national hindou en 1923 doivent être interprétées, à mon avis, comme la fin de la période de direction petite-bourgeoise du mouvement du peuple. La victoire du parti communiste signifie que depuis 1923 le prolétariat a conquis l'hégémonie du mouvement révolutionnaire du peuple indonésien et que, depuis cette année, c'est le prolétariat qui est qualifié pour mener le mouvement de liberté en Indonésie jusqu'à la victoire.

En 1923, la direction du parti passa aux mains des camarades indigènes parce que les camarades hollandais, les uns après les autres, furent expulsés par le gouvernement. Le gouvernement croyait qu'en expulsant les camarades hollandais le mouvement communiste disparaîtrait de lui même. C'est précisément la direction du parti par les camarades indigènes qui a augmente l'influence de notre parti, car nous ne devons pas oublier que dans un pays colonisé comme l'Indonésie, les masses ont encore des préjugés contre les camarades hollandais.

En juin 1924, eut lieu le premier Congrès de notre parti tenu depuis qu'il a conquis la direction du mouvement du peuple. À ce Congrès, on lança le mot d'ordre: Assez d'agitation, de l'organisation, et renforçons la discipline du parti. Ce mot d'ordre était nécessaire car, comme les masses affluaient au parti grâce à notre agitation plus grande, il fallait souder ces masses dans une ferme organisation.

Après ce Congrès, le parti s'accrut de façon extraordinaire. De nouveaux syndicats furent fondés et ceux qui existaient furent renforcés. Cette augmentation de nos adhérents fut si grande que six mois après, en décembre 1924, notre parti tint une conférence extraordinaire pour prendre des mesures conformes à la situation. À cette conférence on discuta déjà la question de la conquête du pouvoir. Il s'y manifesta aussi une orientation ultra-gauche du CC qui consista dans une proposition faite par le CC à la conférence de dissoudre le Sarekat Rajat qui était membre collectif de notre parti en donnant comme raison que les membres du Sarekat Rajat étaient des petits-bourgeois et que nos camarades ne pouvaient déployer dans cette Ligue du peuple aucune activité communiste conséquente. Mais cette position du CC fut écartée par l'écrasante majorité de la conférence, étant donné que la petite-bourgeoisie en Indonésie constitue une force révolutionnaire avec laquelle il faut que notre parti collabore étroitement.

L'influence sans cesse croissante de notre parti détermina le gouvernement à renforcer ses mesures contre nous. Le parti communiste avait conquis la direction des syndicats dans les branches d'industrie les plus importantes, comme le syndicat des cheminots, celui des ouvriers des ports et des transports, des ouvriers et employés des postes, télégraphes et téléphones, des typographes, des métallurgistes, des ouvriers des plantations, etc. Chaque grève qui éclatait était présentée par la police comme une grève communiste et étouffée. Les dirigeants de la grève étaient arrêtés et condamnés. Cette intervention du gouvernement contre les ouvriers en grève augmenta la haine contre la domination étrangère.

Le gouvernement essaya aussi, en 1925, de créer une sorte de fascisme en achetant des criminels pour terroriser les membres de notre parti et écarter les camarades dirigeants, mais cette tentative échoua entièrement. Nos camarades créèrent des organisations de défense et au bout de quelques semaines ce pseudo-fascisme fut liquidé. Après cette défaite, le gouvernement fut contraint d'intervenir lui-même comme oppresseur. Les mesures contre notre parti se firent de plus en plus brutales. La liberté de réunion fut supprimée à nouveau et notre parti fut obligé de faire sa propagande de façon illégale. Finalement, l'aggravation de la terreur amena une insurrection armée contre le gouvernement. On fut d'avis qu'il valait mieux tomber dans la lutte que de disparaître sans combat. On renvoyait toujours de nouveau le déclenchement du soulèvement à Java et beaucoup de nos membres parmi les soldats et les policiers furent découverts et congédiés.

Le 13 novembre 1926, éclata l'insurrection à Java. Le plan était d'organiser une grève générale des cheminots qui devait être le point de départ d'un soulèvement à Java et à Sumatra. Mais ce plan ne put être mené jusqu'au bout, car les camarades expérimentés furent tous arrêtés. L'insurrection dans l'ouest de Java dura environ trois semaines. Mais dans d'autres parties de Java on ne put constater aucun grand mouvement. Il n'y eut que çà et là des rencontres avec la police et des actes de sabotage.

Le gouvernement fut complètement surpris par l'explosion de l'insurrection. Il craignait une extension de l'insurrection à toute l'Indonésie. C'est ce qui expliqua que, pour soumettre l'insurrection dans l'ouest de Java, il n'envoya que 600 soldats, ce qui permit à l'insurrection de durer très longtemps.

Dans la capitale Batavia, les insurgés essayèrent de prendre d'assaut la prison, mais ils furent repoussés. Pendant quelques heures ils occupèrent la Centrale téléphonique. Mais dans la capitale, le mouvement ne dura pas plus d'une semaine.

Deux mois plus tard, au début de janvier, éclata une insurrection dans l'ouest de Sumatra. Là les soldats eurent besoin de quatre semaines pour l'étouffer.

Le changement continuel de la direction du parti, par suite de l'arrestation et du bannissement des camarades dirigeants, fut cause qu'on commit de grandes fautes dans l'exécution de l'insurrection. Une de ces grandes fautes consista à faire éclater l'insurrection dans l'ouest de Sumatra, deux mois seulement après celle dans l'ouest de Java. Cela facilita au gouvernement l'écrasement successif des deux insurrections. Avant l'insurrection, presque toutes les couches indigènes du peuple se comportaient sinon amicalement du moins de façon non hostile à l'égard de notre parti. Pendant l'insurrection dans l'ouest de Java, les membres du Sarekat Islam, parti qui nous était pourtant hostile, ont même prié pour la victoire de l'insurrection. La majorité écrasante des Chinois et de leurs journaux qui ont une grande influence en Indonésie se comportèrent à l'égard de notre parti, avant l'insurrection, pendant l'insurrection et même après, sinon amicalement, du moins de façon neutre.

Une autre grande faute de notre parti, fut qu'il ne put pas attirer les grandes masses de la classe ouvrière à la lutte. Les grandes masses de la classe ouvrière dans les villes comme dans les plantations restèrent passives à l'égard du mouvement insurrectionnel.

Le caractère local et la faiblesse de l'insurrection à ses débuts n'impressionnèrent pas les policiers et les soldats indigènes au point de les enthousiasmer pour le soulèvement. Seul un grand mouvement insurrectionnel auquel participeraient les masses fera que les soldats et les policiers deviendront peu sûrs pour la classe régnante. Il faut dire ici que l'armée et la police sont composées de plus de 90 % et les fonctionnaires de l'administration de l'État pour plus de 97 % d'indigènes. Il y a pour toute l'Indonésie un total de 32 000 soldats et de 28 000 policiers.

Une autre faute consista dans la préparation insuffisante du point de vue de l'organisation et du point de vue politique. Les mots d'ordre ne furent pas élaborés de façon assez claire pour pouvoir gagner les larges masses.

Notre parti n'a eu jusqu'ici qu'une liaison très vague avec l'IC [Internationale Communiste] et les autres partis frères. Nous étions bien mal informés sur le mouvement communiste dans d'autres pays. Le peu de livres que nous avions sur le communisme étaient saisis par la police. Nous ne pouvions approfondir la théorie comme nous l'aurions voulu. Notre parti se développait pour ainsi dire de façon indépendante. C'est pourquoi beaucoup de fautes étaient inévitables. Notre parti avait jusqu'au moment où l'insurrection éclata 9000 membres, le Sarekat Rajat avait plus de 100 000 membres. Notre parti aurait pu acquérir beaucoup de membres si l'adhésion au parti n'avait pas été rendue si difficile. Le candidat à l'adhésion du parti devait bien comprendre les fondements du communisme. Avant que le candidat n'entre au parti, il était soumis à une espèce d'examen.

Le programme du parti qui fut adopté au Congrès du parti de 1924 souffre beaucoup d'une tendance ultra-gauche. On n'y posa rien moins que la revendication de la fondation directe d'une République soviétique en Indonésie. À mon avis, la revendication de la nationalisation est justifiée en soi. En Indonésie, il y a plus de 2100 grandes plantations entre les mains de quelques banques. En outre, il y a des chemins de fer modernes, des mines de charbon et d'or, des industries pour l'extraction du pétrole et d'autres entreprises modernes.

Une fois que le parti communiste eut acquis une position dirigeante, il ne sut pas sortir de la difficulté de poser des revendications de façon à tenir compte du point de vue tactique de la situation isolée de l'Indonésie. L'Indonésie est entourée des colonies des puissances impérialistes et un mouvement purement communiste s'il était victorieux, serait étouffé immédiatement par l'impérialisme international qui a investi ses capitaux en Indonésie.

Intervention de Visser (Hollande)[17]

La délégation hollandaise est heureuse de voir dans les thèses du camarade Kuusinen un document qui traite, pour la première fois, d'une façon complète, le problème de la révolution dans les colonies et expose l'expérience des dernières années. Mais, dans les thèses comme dans les différents discours, nous avons constaté l'absence d'une partie très importante de notre politique coloniale: l'exposé des devoirs et des tâches du prolétariat et des partis communistes dans les pays impérialistes à l'égard des colonies et de leur lutte émancipatrice.

Il importe de faire comprendre aux ouvriers des pays capitalistes qu'ils doivent soutenir le mouvement insurrectionnel dans les colonies, car il est dans leur propre intérêt de classe que la domination de leur bourgeoisie sur les peuples coloniaux opprimés soit anéantie. Nous ne devons pas seulement l'affirmer d'une façon générale dans notre propagande et notre agitation, nous devons aussi dans chaque pays, en tenant compte des conditions historiques précises, le démontrer complètement. [...]

Intervention de Alphonso[18]

Les positions exprimées par “Alfonso” vont provoquer une violente intervention de Boukharine, rapporteur du projet de Programme de l'Internationale Communiste. Il traitera “Alfonso” de trotskyste, ce dont ce dernier se défendra. Il est vrai qu'“Alfonso” accuse implicitement Boukharine de “menchévisme”. De fait, en arrière-plan de cet “accrochage” c'est toute la “question chinoise” qui est en jeu.

Ce qui importe dans ce texte c'est que les positions attaquées par “Alfonso” vont se développer, s'exagérer dans le PKI jusqu'en 1948. Elles aboutiront à une nouvelle insurrection vite réprimée. C'est en 1951 que D. N. Aidit prit la direction du Parti et qu'une nouvelle époque fut engagée, diamétralement opposée aux tendances de gauche, jusqu'en 1965.

Camarades, il me semble que l'auteur du projet de programme n'a pas voulu nous faire profiter du fruit de l'expérience de la révolution chinoise. Cette expérience fut une des leçons des plus importantes pour notre mouvement prolétarien, particulièrement dans les colonies et les semi-colonies. En effet, il s'agit de l'expérience d'un bloc entre le Parti communiste chinois et le Kuomintang petit-bourgeois. Celui-ci a réussi, sous la direction de la grande bourgeoisie, à utiliser l'énergie révolutionnaire de nos camarades chinois dans son intérêt.

Or, au lieu de nous exposer le fruit de l'expérience du Parti communiste chinois, le projet de programme, nous parle en ces termes:

Dans les colonies et les semi-colonies, où la classe ouvrière joue un rôle plus ou moins important et où la bourgeoisie a déjà passé dans le camp de la contre-révolution avérée ou bien est en train d'y passer en face du développement des mouvements des masses prolétariennes et paysannes, les communistes doivent s'orienter vers l'hégémonie du prolétariat et la dictature prolétarienne et paysanne.

C'est dire que tant que la bourgeoisie n'aura pas passé dans le camp de la contre-révolution, le parti communiste doit non pas s'orienter vers l'hégémonie du prolétariat et la conquête du pouvoir d'État, mais faire un compromis avec la bourgeoisie et livrer le prolétariat à ses ennemis pour qu'ils l'utilisent dans leurs propres intérêts.

Selon moi, ce n'est pas un programme communiste, mais un véritable programme opportuniste. Cela revient à recommander aux partis communistes coloniaux de répéter ce qui a été fait en Chine, c'est-à-dire de faire alliance avec la bourgeoisie jusqu'à ce que notre parti soit détruit et les meilleurs de ses leaders tués. Telle n'est pas notre tâche. Il s'agit d'assurer l'hégémonie du prolétariat non seulement après la trahison de la bourgeoisie, mais plus tôt, parce que nous aspirons à établir l'État prolétarien et à renverser le capitalisme mondial.

À ce propos, je voudrais attirer votre attention sur un autre passage du programme, rédigé en ces termes:

Des accords temporaires avec cette dernière (avec la bourgeoisie) ne sont admissibles que dans la mesure où ils n'entravent pas l'organisation révolutionnaire des ouvriers et des paysans.

Cela revient à recommander d'attendre jusqu'à ce que la bourgeoisie ait assassiné nos militants révolutionnaires et mis en pièces notre parti prolétarien, comme cela fut le cas en Chine. Je crois que ce n'est pas là notre devoir. Nos accords avec la bourgeoisie doivent nous permettre d'utiliser son énergie révolutionnaire pour notre révolution prolétarienne et non vice-versa. Sur ce point, la décision du 2e Congrès [de l'IC] était mieux formulée.

Le capital étatique et financier des métropoles oblige la bourgeoisie coloniale, pendant cette période, de se rapprocher davantage de celle des autres colonies. Par conséquent, la trahison de la bourgeoisie coloniale est inévitable, car elle le fera pour défendre ses propres intérêts de classe. Il s'ensuit aussi qu'il serait utopique d'espérer qu'à l'heure actuelle, la petite et la grande bourgeoisie des pays coloniaux et semi-coloniaux puissent accomplir une révolution, ne fût-ce qu'une révolution démocratique bourgeoise. Je crois donc que cette recommandation d'attendre jusqu'à ce qu'elle assassine nos militants révolutionnaires, est absurde.

Pour l'éviter, le parti communiste doit assumer la direction des ouvriers et des paysans pauvres, tandis que les arrangements temporaires avec la petite bourgeoisie quels qu'ils soient devront être utilisés pour l'abolition de l'État capitaliste. Lorsque nous voyons que les masses ouvrières et paysannes sont avec nous, (ce qui ne veut pas dire que leur majorité doive être avec nous), nous devons constituer des soviets. Le programme dit que pour créer des soviets, il faut se trouver dans une des situations suivantes:

a) lorsque le flot révolutionnaire monte;

b) lorsque les classes dominantes sont désorganisées;

c) lorsque les masses sont en état de fermentation révolutionnaire;

d) lorsque les couches intermédiaires inclinent vers le prolétariat, etc...

Je trouve de telles instructions absolument erronées; elles obscurcissent la véritable signification des soviets.

Nous devons former des soviets au cours de chaque lutte que la classe ouvrière mène contre la classe capitaliste. Nous devons le faire pour apprendre aux ouvriers à créer des soviets et pour défendre et guider les ouvriers dans leurs luttes. En même temps, les soviets doivent être un moyen de renverser le régime bourgeois et de s'emparer du pouvoir. Or, cela dépend de la situation existant dans le pays donné. Pourquoi, je vous le demande, le prolétariat russe a-t-il tellement voulu avoir des soviets pendant la révolution de novembre? Fut-ce seulement parce qu'il se trouvait dans une situation politique et économique déterminée? Fut-ce seulement parce qu'il y avait en Russie un parti bolchevik? Le prolétariat russe avait déjà organisé des soviets avant la révolution de novembre, même au cours des grèves. Il a appris par là que le soviet est un organisme préposé à la défense de ses propres intérêts. Par conséquent, dans la lutte du travail contre le capital, nous devons former des soviets.

Quels furent nos rapports avec la bourgeoisie avant qu'elle eût trahi le mouvement prolétarien? Le programme ne fait pas mention des expériences des insurrections chinoises et turques. Dans les colonies et les semi-colonies, où la bourgeoisie a déjà passé au camp de la contre-révolution, le prolétariat ne doit pas saisir, parait-il, le pouvoir d'État, mais s'unir avec la bourgeoisie, se laissant utiliser par les exploiteurs. Pouvons-nous admettre que de telles directives restent dans notre programme. Le parti communiste est un parti prolétarien, ‑ c'est le point le plus important, ‑ un parti hostile à la bourgeoisie et notre devoir consiste à la critiquer, à démasquer les social-démocrates, à renverser le régime capitaliste et non à faire ce que dit le programme.

Dans le même paragraphe, nous lisons le passage suivant:

Dans de tels pays (où la bourgeoisie est déjà devenue contre-révolutionnaire) le parti communiste doit concentrer ses efforts surtout sur la création de grandes organisations prolétariennes de masses (syndicats) et d'unions paysannes révolutionnaires et sur la proclamation de revendications et de mots d'ordre intéressant directement la classe ouvrière.

Aux Indes, en Indonésie, sur les Philippines, etc., où la bourgeoisie n'a pas encore passé dans les rangs de la contre-révolution, comme elle l'a fait en Chine, nous avons pour tâche principale de créer de grandes organisations de masse parmi les ouvriers et les paysans pauvres. Attendre, comme le déclare le programme, cela veut dire:

a) concentrer nos efforts sur la création de syndicats après la trahison de la bourgeoisie; b) créer des unions paysannes révolutionnaires après la trahison de la bourgeoisie; c) proclamer des mots d'ordre intéressant la classe ouvrière après que la désorganisation de notre parti par la bourgeoisie aura mis en danger le mouvement prolétarien.

Une autre instruction dit:

Le recrutement de grandes masses de paysans pauvres et la neutralisation des couches moyennes de la paysannerie sont aussi d'une importance énorme.

Je pense que cette instruction est erronée. Notre travail pratique en Indonésie nous a appris que la paysannerie moyenne qui est aussi exploitée par les grands propriétaires fonciers et doit payer des impôts très élevés à l'État, est pénétrée d'esprit révolutionnaire. Je crois que cet état de choses existe non seulement en Indonésie, mais aussi à Madagascar, en Chine, aux Indes, aux Philippines, etc. Je pense que l'énergie révolutionnaire de ces paysans moyens peut être utilisée pour notre mouvement révolutionnaire contre le féodalisme et les grands propriétaires fonciers. Probablement, le Parti communiste chinois travaille-t-il maintenant dans ce sens.

Par conséquent, ce sont les efforts de neutraliser la paysannerie moyenne au lieu d'utiliser son énergie révolutionnaire qui aboutissent à l'affaiblissement de notre lutte de classes dans les campagnes. Il en est ainsi particulièrement lorsqu'il s'agit d'une révolution agraire dans la première phase de la révolution démocratique bourgeoise.

Dans certains pays, la paysannerie moyenne doit être neutralisée, lorsque la majorité de la population se compose de paysans, comme dans les colonies et les pays semi-coloniaux actuels, y compris les Balkans et certaines parties de l'Europe occidentale. Cette neutralisation peut être effectuée seulement lorsque la révolution entre dans sa seconde phase, c'est-à-dire devient une révolution sociale.

Mais dans un pays où la majorité de la population se compose d'ouvriers, comme en Angleterre, je pense que le mot d'ordre de neutralisation de la paysannerie moyenne devient inutile. En outre, dans un tel pays, la révolution ne sera pas agraire, mais sociale.

Ensuite, je crois qu'après le mot “hégémonie” qu'on rencontre souvent dans le projet de programme, il faudrait ajouter “la conquête du pouvoir d'État”. Sinon, ce serait recommander aux sections de l'IC d'imiter les menchéviks, les Martynov, les Zinoviev et les Kaménev, qui furent aussi, en 1917, pour l'hégémonie du prolétariat, mais non pour la conquête du pouvoir étatique.

Par conséquent, camarades, pour autant que mon jugement ne me trompe pas, ce projet de programme n'est pas celui d'un programme communiste, mais d'un programme, dont certaines parties exposent la théorie de la valeur et de l'échange de la valeur, et d'autres, un plan destiné à affaiblir le mouvement prolétarien, comme le voulait le dernier projet des menchéviks en 1928.


Notes

 

 

 

 

 



[1]Muso (Musso). Nom utilisé, selon les variantes: Manowar, Manawar, Manavar, Mauawar. Selon l'orthographe de l'époque de colonisation néerlandaise: Moeso.

[321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966 - Musso.

[2]. Pseudonyme: Padi, Padi-Animin.

[3]. Pseudonyme: Kijai Samin (variantes d'orthographe: Samine, Kiyai).

[4]. Références concernant l'identité de "Alphonso":

a) Ruth McVey: The Rise of Indonesian Communism. Cornell University Press, Ithaca, N.Y., 1965.

L'auteure cite une interview avec Raden Darsono, dans lequel celui-ci identifie Alphonso comme un certain Mohammad Tohir (variantes d'orthographe: Mohamad, Mohamed), venu à Moscou avant le 6e Congrès de l'IC après avoir assisté précédemment à une conférence d'organisations de jeunesse en Chine. L'auteure mentionne également le fait qu'on rencontre parfois des interprétations selon lesquelles le pseudonyme Alphonso désignerait Tan Malaka (variante d'orthographe: Malakka), et elle apporte des précisions qui semblent infirmer cette hypothèse.

b) Harry A. Poeze: Tan Malaka: strijder joor Indonesië's vrijheid. Verhandelingen van het Koninklijk Instituut voor Taal-, Land- en Volkenkunde, Vol. 78, 's-Gravenhage, M. Nijhoff, 1976.

L'auteur désigne Alphonso comme Tadjudin M. S (variante d'orthographe: Tadjuddin). Celui-ci était originaire de la région de Padang Panjang, dans le Sumatra occidental. En tant qu'élève il fréquentait l'École Diniyah, école élémentaire religieuse musulmane établie en 1915 par Zainuddin Labai El Junusiah, basée sur des concepts modernistes. Tadjudin participe activement à la constitution en 1921 de l'Association des élèves de l'École Diniyah (“Persatuan Murid-murid Diniyah School”, PMDS). En 1923 le PKI établit le “Sarekat Rakyat” (“Union populaire”) auquel est associée le “Barisan Muda” (“Front des jeunesses”). En 1925 le Barisan Muda est transformé en Internationale Padvinder Organisatie (Organisation internationale de scouts, IPO), avec Leon Salim, également élève à l'École Diniyah, comme secrétaire du comité exécutif.

H. Poeze fait référence à l'ouvrage de R. McVey et suggère que le Mohammad Tohir mentionné par Darsono serait en fait Tadjudin.

c) Vilém Kahan: Bibliography of the Communist International 1919‑1979, Vol. 1.            Leiden, E. J. Brill, 1990. L'auteur désigne Alphonso comme Mohamed Tohir.

d) Henk Sneevliet dans une lettre à Trotsky désigne Alphonso comme Dakhjoedin.

Sneevliet participe en 1914 à la fondation du Parti social-démocrate des Indes néerlandaises, transformé en 1924 en PKI. Sous le pseudonyme de Maring, il intervient dans l'action de l'IC en Chine. En 1927 il rompt avec l'IC.

[5]. Selon l'orthographe de l'époque de colonisation néerlandaise: Semaoen.

[321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966.

[6]. En octobre 1925 est créée la section du PKI à Banten. Mohammed Ali (Mamak) fait partie de la direction de celle-ci.

[7]La Correspondance Internationale, n° 125, 19 octobre 1928, pp. 1289‑1290.

[8]. [321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966.

[9]. [321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966.

[10]. Ancien nom de Jakarta.

[11]La Correspondance Internationale, n° 115, 4 octobre 1928, pp. 1248‑1249. Extrait.

[12]. [321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966.

[13]. [321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966.

[14]. [321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966.

[15]. [321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966.

[16]. [321ignition] Cf. Glossaire Indonésie 1914‑1966.

[17]La Correspondance Internationale, n° 124, 18 octobre 1928, p. 1281. Extrait.

Louis de Visser, membre du Parti communiste de Hollande. En 1909 est créé en Hollande le Parti social-démocratique (Sociaal Democratische Partij); celui-ci en 1918 se transforme en Parti communiste de Hollande (Communistische Partij van Holland).

[18]La Correspondance Internationale, n° 111, 27 septembre 1928, pp. 1190‑1191. Extrait.