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Comité central du Parti communiste d'Allemagne

Déclaration de programme
sur la libération nationale et sociale du peuple allemand

24 aout 1930

 

 

Quelle:

Die Rote Fahne vom 24. August 1930 [1] [2].

Abgedruckt in:

Institut für Marxismus-Leninismus beim ZK der SED (Hg.): Zur Geschichte der Kommunistischen Partei Deutschlands - Eine Auswahl von Materialien und Dokumenten aus den Jahren 1914‑1946. Berlin, Dietz, 1955. S. 285‑291.

Ernst Thälmann: Reden und Aufsätze zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung - Band 2 - November 1928‑September 1930. Berlin, Dietz, 1956. S 530‑540.

Le document en allemand 

 

 

 

 

 

 

Établi: décembre 2019

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Documents du KPD 1918-1945 - Sommaire

 

 

 

 

 

 

Le Comité central du Parti communiste allemand a adopté, sur proposition du camarade Ernst Thälmann, la proclamation suivante sur la libération nationale et sociale du peuple allemand. Cette déclaration, qui s’adresse à tous les travailleurs dans toute l’Allemagne, a une portée programmatique qui dépasse de loin le cadre de la politique quotidienne. C'est un document historique qui montre la voie à tout le peuple travailleur allemand et montre pour la première fois des orientations décisives pour la politique gouvernementale du pouvoir soviétique allemand à venir.

Alors que la social-démocratie cherche à maintenir et à perpétuer les conditions déplorables actuelles, alors que le parti hitlérien emploie une phraséologie frauduleuse pour annoncer un «troisième empire» nébuleux qui se présenterait en réalité bien pire que la misère d’aujourd’hui, nous, communistes, exprimons clairement ce que nous voulons. Nous ne cachons rien. Les promesses que nous faisons, nous les tiendrons inconditionnellement. Chaque ouvrier, chaque ouvrière, chaque jeune prolétarien, chaque employé, chacun appartenant aux couches moyennes nécessiteuses dans les villes, chaque paysan travailleur à la campagne, chaque personne exerçant une activité honnêtement en Allemagne doit être amené à se convaincre de notre objectif en toute clarté. Le seul moyen de sortir de la catastrophe, le seul salut de l'Allemagne, le seul chemin vers la libération nationale des masses populaires - c'est l'Allemagne soviétique.

Lors des élections actuelles[3], nous appelons tous les travailleurs et travailleuses des villes et des campagnes à se décider en faveur de l’Allemagne soviétique, en votant pour la liste 4, pour la liste du Parti communiste.

Proclamation du Comité central du KPD

Les fascistes allemands (national-socialistes) sont actuellement en train de mener les offensives les plus virulentes contre la classe ouvrière allemande. En ces temps d'asservissement de l'Allemagne par le Traité de Versailles, de la crise qui s'amplifie, du chômage et de la détresse des masses, les fascistes tentent, par une démagogie effrénée et une phraséologie criarde et radicale, sous le drapeau de la résistance à la politique d'exécution et au Young-Plan, à gagner des couches significatives de la petite bourgeoisie, d'intellectuels déclassés, d'étudiants, d'employés, de paysans ainsi que quelques groupes de travailleurs arriérés, manquant de clarté d'esprit. Les succès partiels de l'agitation nationale-socialiste sont le résultat des douze années de politique traître de la social-démocratie qui, en freinant le mouvement révolutionnaire, en participant à la rationalisation capitaliste et en capitulant totalement face aux impérialistes (France, Pologne), ont préparé le terrain pour la démagogie national-socialiste.

À cette démagogie nationale-socialiste le Parti communiste allemand oppose son programme de lutte contre le fascisme, sa politique de représentation véritable des intérêts des masses laborieuses allemandes.

Les fascistes (national-socialistes) affirment qu'ils se battent pour la libération nationale du peuple allemand. Ils présentent l’apparence d’être opposés au Young-Plan, qui apporte détresse et faim aux masses laborieuses d'Allemagne. Ces affirmations des fascistes sont des mensonges délibérés. La bourgeoisie allemande a adopté le Young-Plan prédateur dans l'intention de répercuter sur les travailleurs toutes les charges qui en résultent. En pratique, les fascistes contribuent à la réalisation du Young-Plan en tolérant et en promouvant le transfert de sa charge vers les masses laborieuses, en prêtant leur concours à l'application des lois douanières et fiscales dictées par Young-Plan (approbation du groupe national-socialiste au Reichstag pour tous les projets d'augmentations de droits de douane et d'impôts), "impôt de nègres" de Frick[4] en Thuringe, en essayant d'empêcher et d'étouffer toute action de grève contre les réductions de salaires.

Les partis au pouvoir et la social-démocratie ont vendu biens et avoirs, la vie et l’existence du peuple travailleur allemand aux plus-offrants parmi les impérialistes des pays étrangers. Les dirigeants sociaux-démocrates, les Hermann Müller, Severing, Grzesinski et Zörgiebel, ne sont pas seulement des bourreaux, laquais de la bourgeoisie allemande, mais en même temps les agents volontaires de l'impérialisme français et polonais.

Tous les actes de social-démocratie traître et corrompue constituent une haute trahison constante à l'égard des intérêts vitaux des masses laborieuses d'Allemagne.

Nous seuls, communistes, luttons contre le Young-Plan ainsi que contre la paix de brigands de Versailles, point de départ de l'asservissement de tous les travailleurs allemands, ainsi que contre tous les traités, accords et projets internationaux (traité de Locarno[5], Dawes-Plan[6], Young-Plan[7], accord germano-polonais[8], etc.) qui procèdent du Traité de Versailles[9]. Nous, les communistes, sommes contre tout paiement de réparation, tout paiement de dettes internationales.

Nous déclarons solennellement devant tous les peuples de la terre, devant tous les gouvernements et capitalistes étrangers, que, en cas de notre prise du pouvoir, nous déclarerons nulles et non avenues toutes les obligations découlant du Traité de Versailles, que nous ne paierons pas un centime d’intérêt pour les emprunts, crédits et capitaux investis en Allemagne.

Nous menons et organisons la lutte contre les impôts et les droits de douane, contre la hausse des loyers et des taxes communaux, contre les baisses de salaire, le chômage et toutes les tentatives visant à répercuter les charges découlant du Young-Plan sur la population travailleuse des villes et des campagnes.

Les fascistes (national-socialistes) affirment être contre les frontières tracées par la paix à Versailles, contre la séparation d'une série de territoires allemands de l'Allemagne. En réalité, cependant, le fascisme opprime partout où il est au pouvoir les peuples qu'il a soumis (en Italie, les Allemands et les Croates, en Pologne les Ukrainiens, les Biélorusses et les Allemands, en Finlande les Suédois, etc.). Or les dirigeants des fascistes allemands, Hitler et ses acolytes, cependant, ne s'élèvent pas contre l’annexion par la force du Tyrol du Sud à l’Italie fasciste. Hitler et les national-socialistes allemands restent silencieux sur les besoins de la population paysanne allemande du Tyrol du Sud, qui gémit sous le joug du fascisme italien. Hitler et son parti ont conclu derrière le dos du peuple allemand un traité secret et infâme avec le gouvernement fasciste italien, sur la base duquel ils livrent inconditionnellement les territoires allemands du Tyrol du Sud aux conquérants étrangers. Par cet acte ignominieux, Hitler et son parti ont vendu les intérêts nationaux des masses laborieuses allemandes de la même manière aux puissances victorieuses de Versailles, comme le fait la social-démocratie allemande depuis douze ans.

Nous, les communistes, déclarons que nous ne reconnaissons pas l'annexion forcée d'un peuple ou d'une partie d'un peuple à d'autres formations étatiques nationaux, que nous n'acceptons pas une seule frontière tracée sans le consentement des masses laborieuses et de la majorité réelle de la population.

Nous, les communistes, sommes contre le dépeçage territorial et le pillage de l’Allemagne effectués sur la base de la paix de Versailles, imposée par la force.

Les fascistes (national-socialistes) affirment que leur mouvement serait dirigé contre l'impérialisme. Or en réalité, ils passent des accords avec les impérialistes (Angleterre, Italie). Ils s'opposent à la lutte pour la liberté des peuples coloniaux (Inde, Chine, Indochine), exigent des colonies pour l'Allemagne et incitent à de nouvelles guerres, avant tout à l'intervention contre l'Union soviétique, seul pays dont la classe ouvrière victorieuse s'est défendue avec succès par la force des armes contre toutes les agressions du capital mondial, contre toutes les expéditions de pillage des impérialistes de Versailles. Partout où l'impérialisme asservit, étrangle et abat des masses opprimées, les fascistes allemands agissent par l'intermédiaire de leurs représentants: en Chine par les Wetzel et Kriebel[10], putschistes associés à Kapp, en Amérique du Sud par la mission militaire du général Kuntz[11], en Autriche par Pabst[12]., l'assassin de Liebknecht.

Nous, les communistes, sommes le seul parti qui se fixe comme objectif le renversement de l'impérialisme et la libération des peuples du pouvoir du capital financier. Par conséquent, nous appelons les masses laborieuses allemandes à lutter avant tout contre l'ennemi dans leur propre pays, pour le renversement du pouvoir capitaliste et pour l'instauration du pouvoir soviétique en Allemagne, afin de déchirer le traité de Versailles et d'éliminer ses conséquences.

Les fascistes (national-socialistes) prétendent être un parti "national", "socialiste" et " ouvrier". Nous rétorquons qu'ils sont un parti antipopulaire et hostile aux travailleurs, antisocialiste, un parti de la réaction extrême, de l'exploitation et de l'asservissement des travailleurs. Un parti désireux de prendre aux travailleurs tout ce que même les gouvernements bourgeois et sociaux-démocrates n’ont pas encore réussi à leur enlever. Un parti de la dictature meurtrière et fasciste, un parti du rétablissement du régime des Junker et des officiers, un parti de la réintégration des nombreux princes allemands dans leurs droits "ancestraux", des officiers et des hauts fonctionnaires dans leurs titres et fonctions.

Les fascistes (national-socialistes) prétendent être des opposants à l'état et à l'ordre social actuels. Dans le même temps, cependant, ils participent au gouvernement de la république de Weimar en Thuringe aux côtés des partis du grand capital. Ils partagent les sièges ministériels avec le Parti populaire (Volkspartei) - capitaliste -, et les propriétaires immobiliers du Parti de l'économie (Wirtschaftspartei). Ils négocient en Saxe avec tous les partis d'entrepreneurs y compris lʼ"Association nationale-populaire" sur la formation d'un gouvernement conjoint. Ils se déclarent prêts à participer à un gouvernement au niveau du Reich avec tous les partis bourgeois partisans du Young-Plan. Ils occupents des fonction de police en Thuringe. Ils sont subventionnés par les capitalistes. Ils tolèrent dans leurs propres rangs non seulement des princes Hohenzollern, des ducs de Cobourg, des seigneurs de la noblesse, mais également de nombreux propriétaires de manoirs, entrepreneurs industriels, millionnaires, tels que l'exploiteur Kirdorff[13] et d'autres agitateurs, tels que le fabricant de textile Mutschmann[14].

Tous les partis en Allemagne, à l'exception unique du Parti communiste, exercent des politiques de coalition dans le Reich, en Prusse, en Thuringe et dans les autres États. Tous les partis sauf les communistes sont des partis de coalition, des partis de gouvernement, des partis ministériels.

Nous seuls, communistes, sommes contre toute coopération avec la bourgeoisie, pour le renversement révolutionnaire de l'ordre social capitaliste actuel, pour l'abolition de tous les droits et privilèges des classes dirigeantes, pour l'abolition de toute exploitation.

Les nationaux-socialistes affirment que la crise économique et le pillage des masses ne seraient rien d'autre que les conséquences du Young-Plan; la sortie de la crise serait déjà assurée si l'Allemagne se débarrasse des chaines du traité de Versailles. C'est une fraude grossière. Pour libérer le peuple allemand, il ne suffit pas de briser le pouvoir du capital étranger, il faut en même temps renverser le pouvoir de sa propre bourgeoisie dans son propre pays. La crise sévit non seulement dans l'Allemagne du Young-Plan, mais aussi dans les pays impérialistes victorieux, avec l'Amérique en tête. Partout où les capitalistes et leurs agents, les sociaux-démocrates, sont aux commandes, les masses sont exploitées de la même manière. En Union soviétique uniquement, l'industrie et l'agriculture suivent une ligne ascendante. En Union soviétique uniquement, le chômage est éliminé qu’en, les salaires sont augmentés et les réalisations sociales des travailleurs sont développées à des niveaux sans précédent. Dans tous les pays capitalistes, dans tous les pays de fascisme et de démocratie sociale, la pauvreté et la faim, les réductions de salaires et le chômage, la réaction et la terreur grandissent.

Le Parti communiste allemand mène de la manière la plus virulente la lutte de masse, lutte politique, intrépide, contre le fascisme national-traître, antisocialiste, hostile aux travailleurs.

Nous luttons pour sauver les masses laborieuses de la catastrophe imminente.

Nous, communistes, déclarons qu'après le renversement du pouvoir des capitalistes et des grands propriétaires terriens, après l'établissement de la dictature prolétarienne en Allemagne, nous mettrons en oeuvre, en alliance fraternelle avec les prolétaires de tous les autres pays, en premier lieu le

Programme

suivant que nous opposons à la démagogie national-socialiste:

Nous déchirerons le "traité de paix" spoliateur de Versailles et le Young-Plan, qui asservissent l'Allemagne, et annulerons toutes les dettes et paiements de réparation internationales, qui ont été imposées aux travailleurs d'Allemagne par les capitalistes.

Nous, communistes, défendrons le plein droit à l'autodétermination de toutes les nations et, en accord avec les ouvriers révolutionnaires de la France, la Grande-Bretagne, la Pologne, l'Italie, la Tchécoslovaquie, etc., nous assurerons aux territoires allemands qui exprimeront leur désir en ce sens, la possibilité d'une intégration dans l'Allemagne soviétique.

Nous, les communistes, formerons une alliance politique et économique solide entre l’Allemagne soviétique et l’Union des Républiques socialistes soviétiques, sur la base de laquelle les entreprises de l'Allemagne soviétique fourniront des produits industriels à l'Union soviétique, afin d'obtenir en échange des denrées alimentaires et matières premières provenant de l'Union soviétique.

Nous déclarons devant les travailleurs allemands: si l’Allemagne actuelle est sans défense et isolée, l’Allemagne soviétique, qui s'appuiera sur plus des neuf dixièmes de sa population et bénéficiera de la sympathie des travailleurs de tous les pays, n’aura pas à craindre des agressions des impérialistes étrangers. Nous rappelons aux travailleurs allemands que ce n'est que grâce au soutien des travailleurs de tous les pays que l'Union soviétique à l'aide de son invincible Armée rouge a réussi à repousser avec succès les interventions de l'impérialisme mondial.

Contrairement aux phrases hypocrites fascistes dirigées contre le grand capital bancaire et commercial, contrairement à la guerre de mots creux national-socialistes contre les parasites et contre la corruption, nous mettrons en oeuvre le programme suivant:

Arrivés au pouvoir, nous mettrons fin sans ménagements aux activités des magnats des banques, qui aujourd'hui imposent ouvertement leur volonté dans le pays. Nous procéderons à la nationalisation prolétarienne des banques et annulerons la dette envers les capitalistes allemands et étrangers.

Les commerçants en gros, les magnats du capital commercial, poussent aujourd'hui les petits marchands à la ruine, jettent des milliers d'employés au trottoir, détruisent des centaines de milliers de personnes des couches moyennes dans leur existence, soumettent les paysans à la pression usuraire jusqu'au bout, et augmentant en spirale les prix des articles de consommation de masse. Arrivés au pouvoir, nous mettrons un terme aux activités des magnats du commerce, nationaliserons le commerce de gros, créerons de solides coopératives de consommation qui représenteront véritablement les intérêts de tous les travailleurs et les libèreront des profiteurs prédateurs. Avec une poigne de fer, nous briserons toute spéculation qui tire profit de la détresse des travailleurs.

Nous détruirons les formes capitalistes de l'économie collective, exproprierons les grands propriétaires immobiliers sans compensation, logerons les travailleurs et la population pauvre des villes dans les maisons des riches.

Nous échelonnerons les prix du loyer, du gaz, de l’eau, de l’électricité, des transports et de tous les services collectifs conformément au principe de classe et les minimiserons pour les prolétaires et les travailleurs ayant des moyens réduits.

Nous mettrons fin à la politique fiscale de la bourgeoisie. Par la prise du pouvoir, l'expropriation sans indemnisation des entreprises industrielles, des banques, de la grande propriété immobilière et du commerce en gros, la classe ouvrière créera toutes les conditions pour une gestion budgétaire de classe de l'État prolétarien. Nous assurerons inconditionnellement la sécurité sociale sous tous ses aspects (chômage, invalidité, maladie, vieillesse, assurance-accidents, invalides de guerre et membres de famille des victimes de guerre) aux frais de l'État.

Nous libèrerons le trésor public de la République soviétique allemande de toutes les dépenses improductives pour la police et l'église, des pensions et des rentes aux princes, rois, ducs, princes, maréchaux, généraux, amiraux impériaux abdiqués et poursuivis, de ministres et de ministres, ainsi que du paiement des frais des fonctionnaires réactionnaires. libérer de la corruption et des problèmes de luxe de toute nature.

Nous briserons le régime des grands propriétaires fonciers, nous exproprierons leurs terres sans indemnité et nous les remettrons aux paysans pauvres, nous créerons des biens soviétiques avec des équipements ultramodernes, nous mettrons les conditions de travail du prolétariat rural au même niveau que celles des travailleurs urbains et impliquerons nombre de millions de paysans travailleurs dans la construction du socialisme.

Nous donnerons un coup de balai prolétarien inexorable pour éliminer tous les parasites, grands industriels, banquiers, junkers, marchands, généraux de gros, généraux, hommes politiques bourgeois, traitres aux ouvriers, spéculateurs et trafiquants de toutes sortes.

Nous briserons l'appareil d'état destiné à l'oppression et à l'asservissement des travailleurs. De l'usine au gouvernement soviétique allemand, le prolétariat gouvernera partout en alliance avec tous les travailleurs sur la base de la démocratie soviétique réelle, la plus large qui soit.

Avec l'introduction de la journée de sept heures et de la semaine de travail de quatre jours, d'une alliance économique solide avec l'Union soviétique et de l'augmentation du pouvoir d'achat des masses, nous éliminerons le chômage.

Nous donnerons à chacun la possibilité de travailler. Nous mettrons toutes les forces productives de l'industrie et de l'agriculture exclusivement au service des travailleurs. Nous veillerons à ce que les femmes et les jeunes qui travaillent jouissent pleinement de l'égalité des droits sur le plan politique et d'un salaire égal pour un travail égal.

Nous augmenterons les salaires en supprimant les bénéfices de l'entreprise, les couts improductifs de l'économie capitaliste et les paiements de réparation. De manière bolchéviste implacable, nous appliquerons à l'égard de tous les fainéants bourgeois le principe: qui ne travaille pas ne mange pas.

Nous, communistes, apportons aux travailleurs le programme de leur libération sociale du joug du capital. Nous enflammerons l'enthousiasme des masses pour la victoire sur la bourgeoisie, pour la libération sociale et, à la fois, nationale du peuple allemand travailleur. Seul le marteau de la dictature prolétarienne peut briser les chaines du Young-Plan et de l'oppression nationale. Seule la révolution sociale de la classe ouvrière peut résoudre la question nationale de l'Allemagne.

Lorsque tous les travailleurs, tous les paysans pauvres, tous les employés, tous les travailleurs parmi les couches moyennes, hommes autant que femmes, adolescents autant qu'adultes, tous ceux qui souffrent de la crise, du chômage, de la misère et de l’exploitation, se réunissent autour du Parti communiste d'Allemagne, alors ils deviennent une puissance d'une force tellement irréductible que non seulement ils sont capables de renverser le règne du capital, mais que toute résistance contre eux - aussi bien à l'intérieur que de l'extérieur - devient totalement vaine.

Par conséquent, nous appelons tous les travailleurs qui sont encore subjugués par les escrocs fascistes perfides trompant le peuple, à rompre fe façon résolue et définitive avec le national-socialisme et à rejoindre l'armée de la lutte de classe prolétarienne. Par conséquent, nous, communistes, appelons tous les travailleurs qui accompagnent encore la social-démocratie traitresse, à rompre avec ce parti de la politique de coalition, de la paix de Versailles, du Young-Plan, de asservissement des masses laborieuses d'Allemagne, à former avec les communistes le front révolutionnaire de millions pour la lutte en faveur de la dictature du prolétariat.

À bas le Young-Plan!

À bas le gouvernement des capitalistes et des Junkers!

À bas le fascisme et la social-démocratie!

Vive la dictature du prolétariat!

Vive l'Allemagne soviétique!

 

 

 

 

 

Notes



[1].     [321ignition] Traduit de l'allemand par nous.

[2].     [321ignition] Les annotations sont formulées par nous en tenant compte d'éventuelles notes figurant dans la source.

[3].     Il s'agit des élections à l'assemblée nationale [Reichstag] qui se tiennent le 24 septembre 1930.

[4].     Allemagne, "Negersteuer".

Dans l'état [Land] de Thuringe, parmi les mesures adoptées par Wilhelm Frick, ministre (NSDAP) de l'Intérieur de cet état de janvier 1930 à avril 1931, se trouve une taxe du type de capitation, c'est‑à‑dire par habitant. Le 26 juillet 1930 le gouvernement Heinrich Brüning, formé au niveau national le 30 mars, instaure à son tour une telle taxe via décret d'urgence. “Negersteuer” (impôt de nègres) est un terme de langue familière qui désigne cette pratique dont l'origine vient de l'époque de l'administration coloniale, où elle servait au recensement de la population autochtone.

[5].     Traité de Locarno, 1925.

Le 5 octobre 1925, une conférence internationale sur les questions de sécurité européenne débute à Locarno, en présence du chancelier allemand Hans Luther ‑ qui en 1927 adhèrera au Parti allemand du peuple (Deutschen Volkspartei, DVP) ‑ et de son ministre des Affaires étrangères Gustav Stresemann (DVP), ainsi que des principaux hommes d'État d'Italie, de France, de Grande-Bretagne, de Belgique, de Pologne et de Tchécoslovaquie. Le 16, des traités sont conclus pour établir un système européen de sécurité et de paix. L'Allemagne, la France et la Belgique renoncent à un changement par la force de leurs frontières. La frontière occidentale allemande définie dans le traité de Versailles (cf. note 9 ) est confirmée par l'Allemagne, de même que la démilitarisation de la Rhénanie. La Grande-Bretagne et l'Italie assument la garantie de venir en aide, en cas d'une violation du traité, à la partie lésée respective.

En outre, lors de la conférence est convenue l'adhésion de l'Allemagne à la Société des Nations, laquelle est officialisée le 10 septembre 1926. En revanche, la reconnaissance de la frontière germano-polonaise ne s'est pas matérialisée à Locarno, l'Allemagne s'est explicitement réservé la possibilité de réviser sa frontière orientale.

[6].     Plan Dawes.

Le 1er septembre 1924 entre en vigueur le plan Dawes, du nom du banquier américain Charles Dawes. Adopté à Londres par un comité d'experts, il fixe le montant des réparations de guerre dues par l'Allemagne au titre du traité de Versailles (cf. note 9 ) et prévoit leur paiement sous la forme d'un emprunt et d'impôts, ainsi que l'évacuation progressive de la région de la Ruhr par les troupes françaises et belges.

[7].     Plan Young.

Le 31 mai 1929, une commission interalliée réunie à Paris adopte un plan pour le rééchelonnement sur 59 ans (jusqu'en 1988) du reliquat des réparations de guerre dues par l'Allemagne au titre du traité de Versailles (cf. note 9 ) Il prend le nom de plan Young, d'après l'un des membres de la Commission, Owen Young (président du conseil de surveillance de General Electric). Il se substitue au plan Dawes (cf. note 9 ) adopté en 1924. Cependant les USA refusent, au sujet des dettes des alliés à leur égard, que le remboursement de celles‑ci soit lié à la question des réparations allemandes. Une nouvelle conférence tenue du 16 juin au 9 juillet 1932 à Lausanne, réduit le montant des réparations et concède un moratoire de trois ans. Finalement, les comptes ne seront soldés définitivement qu'en 2010, par la République Fédérale Allemande.

[8].     Accord germano-polonais, 1926.

Un traité germano-polonais du 27 janvier 1926 définit certaines dispositions relatives aux frontières entre le Reich allemand et la République de Pologne. Les parties contractantes s'engagent à assurer qu'une bande le long de la frontière reste dégagée, moyennant l'élagage des bois et des buissons ainsi que l'aménagement des bâtiments éventuellement concernés.

[9].     Traité de Versailles.

Pour rétablir l'état de paix avec l'Allemagne, les vingt‑sept puissances vainqueurs alliées ou associées (en fait, trente‑deux, dans la mesure où la Grande‑Bretagne parle au nom du Canada, de l'Australie, de l'Afrique du Sud, de la Nouvelle-Zélande et de l'Inde) se réunissent en conférence de la paix à Paris, du 18 janvier 1919 au 10 aout 1920; lors de ces négociations sont élaborés, en outre, les quatre traités secondaires de Saint-Germain-en-Laye, Trianon, Neuilly-sur-Seine et Sèvres.

En pratique, les travaux sont dominés par un directoire de quatre membres: Georges Clemenceau pour la France, David Lloyd George pour la Grande‑Bretagne, Vittorio Emanuele Orlando pour l'Italie, Thomas Woodrow Wilson pour les USA. Le pacte de la Société des Nations (SdN) est incorporé au texte du traité de paix sous forme de préambule.

Les principales clauses territoriales concernent la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France, l'administration de la Sarre d'abord par la SdN pendant quinze ans puis l'organisation d'un plébiscite, ainsi que l'organisation d'un autre plébiscite, revendiquée par l'Allemagne et la Pologne, au Schleswig et en Silésie. Toruń (antérieurement Thorn) est cédée à la Pologne; Dantzig (aujourd'hui Gdansk) devient une ville libre administrée sous le contrôle de la SdN, et le “corridor” de Dantzig, qui assure à la Pologne un accès à la mer, isole ainsi la Prusse orientale des autres territoires d'Allemagne. Les Allemands des Sudètes sont intégrés à la Tchécoslovaquie. En outre, l'Allemagne renonce à toutes ses colonies, et ceci au profit des puissances alliées, la SdN ayant charge d'en attribuer le mandat à certaines d'entre elles.

Après suppression du service militaire, l'armée allemande est ramenée à 100.000 hommes (contre 400.000 au début de 1919) et la marine à 15.000. La fabrication de nouveaux matériels de guerre (sous-marins, artillerie lourde et chars) est interdite, la flotte de guerre confisquée et les ouvrages fortifiés doivent être détruits sous le contrôle de la Commission des réparations. L'Allemagne doit, à titre transitoire, verser 20 milliards de marks‑or en attendant que la Commission des réparations fixe le montant des réparations destinées à couvrir les dommages de guerre.

Pour garantir l'exécution des clauses du traité, il est prévu que la rive gauche du Rhin ainsi que trois têtes de pont sur la rive droite soient occupées pendant (au maximum) quinze ans par les puissances alliés, que la Rhénanie est démilitarisée, et l'Allemagne doit reconnaitre sa responsabilité concernant les dommages causés du fait de la guerre.

[10].    Relations entre l'Allemagne et la Chine, à partir de 1927

Au printemps 1927, un revirement contrerévolutionnaire intervient en Chine, lorsque la clique militaro-bureaucratique des partisans de droite du Guomindang sous la direction de Chiang Kai‑shek prend le pouvoir. La même année, les partisans du Guomindang concluent un arrangement secret avec un groupe d'influents militaires allemands, derrière lequel se trouve la direction de l'armée allemande [Reichswehr]. La partie allemande s'engage à réorganiser l'armée chinoise et à lui fournir des armes modernes. En échange, l'Allemagne bénéficie de divers avantages économiques. D'abord, en 1927, le colonel Max Bauer, un proche du général Erich Ludendorff, est envoyé d'Allemagne en Chine. À Nankin, Bauer est le conseiller militaire le plus proche de Chiang Kai‑shek et se prépare à réorganiser l'armée chinoise, mais il décède peu après. Il est remplacé par le général Hermann Kriebel, ancien conseiller militaire d'Hitler, chef des groupes armés d'Hitler et de Ludendorff lors du putsch Hitler-Ludendorff à Munich en 1923. Kriebel consolide l'alliance entre les militaires allemands et le Guomindang. Au début des années 1930, la coopération devient si étroite que la direction de la Reichswehr décide de reprendre directement les relations. En 1930, le général Georg Wetzel, proche du commandant en chef de la Reichswehr Hans von Seeckt, devient conseiller militaire de Chiang Kai‑shek. Anciennement, Wetzel était dirigeant du district militaire de Berlin, avant son départ pour la Chine il dirigeait à Berlin le dénommé "Bureau des troupes" ["Truppenamt"], qui de manière non déclarée ouvertement faisait fonction d'état-major allemand nouvellement créé. En 1934, le général von Seeckt lui-même remplace Wetzel à Nankin.

(Cf. Ernst Henri: "Beziehungen zwischen Bonn und Peking in der Zeit Adenauers"; in: Deutsche Außenpolitik, 3/1975, S. 461-477; Gesellschaft zur Verbreitung Wissenschaftlicher Kenntnisse, Akademie für Staats- und Rechtswissenschaft der DDR, Institut für Internationale Beziehungen (Hg.); Berlin, Rütten & Loening, 1975.)

[11].    (Correctement: Kundt) Hans Kundt.

Hans Kundt mène par deux fois des missions militaires en Bolivie, en 1908 et 1921, pour y réorganiser l'armée du pays. En 1921, il acquiert la nationalité bolivienne et est nommé en 1923 ministre de la Guerre. En 1930, il quitte la Bolivie, mais est rappelé à la fin de 1932 pour prendre le commandement de l'armée dans la guerre du Chaco contre le Paraguay. L'échec de la campagne, qui se profile fin 1934/début 1935, conduit à sa démission et il quitte la Bolivie définitivement.

Par ailleurs, il faut mentionner un autre personnage qui apparait comme conseiller militaire en Bolivie, à savoir Ernst Röhm, adhèrent du NSDAP. En 1924 il est chargé de la direction de la SA (cf. la note plus loin). Suite à des désaccords au sujet de l'orientation suivie par Adolf Hitler il démissionne de ce poste. Entre la fin de 1928 et 1930, il agit comme conseiller militaire en Bolivie. En 1931 il reprend de nouveau la direction du SA. En 1934 il est tué au cours d'une opération déclenchée contre lui par Hitler.

        Note sur la Sturmabteilung (Section d'assaut, SA).

En Allemagne, en novembre 1920, est constituée par le Parti ouvrier allemand (Deutsche Arbeiterpartei, DAP) ‑ prédécesseur du NSDAP ‑ une “section de gymnastique et de sport” [“Turn- und Sportabteilung”] chargée des missions de service d'ordre. Par la suite cette structure intègre d'anciens membres des Gardes civiles bavaroises, dissoutes en juin 1921, et du corps-franc Oberland. À cet égard, Ernst Röhm (capitaine actif et officier d'état-major auprès du Chef de l'infanterie de la 7e division bavaroise de la Reichswehr, membre du NSDAP) et Hermann Ehrhardt (ex-commandant de la Brigade de Marine II) jouent un rôle important. À partir de 1921, l'association adopte le nom de “section d'assaut” [“Sturmabteilung”] (SA).

Vers la fin de septembre 1923, en Bavière, le commissaire général d'état Gustav von Kahr, le lieutenant général Otto von Lossow et le colonel Hans von Seißer, chef de l'office de police régional, constituent un groupe oeuvrant en vue d'un coup d'état contre le gouvernement du Reich. Ils entretiennent des rapports de coopération et de rivalité avec le NSDAP. Le 8 novembre se tient dans une brasserie à Munich une réunion en présence de Kahr, Lossow, Seißer et plusieurs ministres de Bavière. Adolf Hitler tente de précipiter les évènements en faisant irruption avec un groupe armé de l'“Union de combat” [“Kampfbund”]. (L'Union de combat est une association constituée en septembre 1923 entre trois organisations paramilitaires: Sturmabteilung, Reichsflagge, Bund Oberland). L'opération échoue.

[12].    Waldemar Pabst.

À Berlin, le 15 janvier 1919, une patrouille d'une Garde civil [Bürgerwehr] appréhende Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg et les remet au commandant de la Division de tirailleurs de la Cavalerie de garde [Garde-Kavallerie-Schützen-Division], Waldemar Pabst. Celui-ci contacte par téléphone le commandant suprême des troupes gouvernementales pour Berlin et ses environs, Gustav Noske (SPD) et l'informe de l'arrestation. Liebknecht et Luxemburg sont assassinés par les hommes de Pabst.

[13].    Emil Kirdorf.

En 1873, est constituée la Gelsenkirchener Bergwerks-AG (GBAG), au sein de laquelle Emil Kirdorf assume le poste de directeur commercial. En 1889, il fait partie des fondateurs du syndicat du charbon de la Rhénanie-Westphalie [Rheinisch-Westfälisches Kohlesyndikat]. En 1926, la GBAG est intégrée, en même temps que les consortiums d'August Thyssen et Hugo Stinnes - les deux principaux représentants du capital de la sidérurgie allemande -, à la Vereinigte Stahlwerke AG nouvellement créée. En 1927 Kirdorf adhère au NSDAP. Il s'en sépare temporairement l'année suivante en raison de désaccords. Grâce à sa médiation, une réunion d'Adolf Hitler avec des représentants éminents du grand capital allemand a lieu le 11 septembre 1931. Il revient au NSDAP en 1934.

[14].    Martin Mutschmann.

En Allemagne, en 1907, Martin Mutschmann fonde une fabrique de dentelles à Plauen. À partir de 1925 il est Gauleiter du NSDAP en Saxe. De 1930 à 1933 il est député au Reichstag pour le NSDAP.