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Unsanitary lodgings
Here is the eighth, the day of the term:
We haven't got the first penny.
But I wait for Vulture standing fast,
Let him come and I wring his neck.
These are not vain threats,
I am wife of a worker.
He sucks the blood of our veins,
We take revenge on a murderer!
We rot in this cesspit.
Our rents, of this old thief
Have paid the lousy shanty,
At least four times its value.
Since twenty years I moan
In his hole, without daylight and without air.
It's five times that he raises our rent.
When entering, it already was expensive.
I passed here twenty long Lents,
For, what's the use of moving?
Those rascals everywhere are the same,
We don't know anymore where to find lodging.
The black staircase is a shame,
So much it is damaged, sticky.
Of the place, of the leads when the smell comes up,
The alkali grips you at the eyes.
He makes gold out of this mud,
Taking the better part of the labor.
It's plague that he rents to us
He got typhoid as lessor.
What a nauseating sojourn is ours:
A box to croak.
All my children one after the other,
I loose them in this house.
Between these four greenish walls,
The damp we whiff
From the walls detaches the plasters
And rips up our lungs.
The people hates this bastard
And talks about expropriating him.
Me, I'm hastier,
I want to kill this loan shark.
Poor guys, you tenants,
When will be revolution!
To suppress the owners,
Isn't this the solution?
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Logements insalubres
Voici le huit, le jour du terme:
Nous n’avons pas le premier sou.
Mais j'attends Vautour de pied ferme,
Qu'il vienne et je lui tords le cou.
Ce ne sont pas menaces vaines,
Je suis femme d’un ouvrier.
Il suce le sang de nos veines,
On se venge d’un meurtrier!
Nous pourrissons dans ce cloaque.
Nos loyers, de ce vieux voleur
Ont payé la sale baraque,
Au moins quatre fois sa valeur.
Depuis vingt ans je me lamente
Dans son trou, sans jour et sans air.
Voilà cinq fois qu’il nous augmente,
En entrant, c’était déjà cher.
J’ai passé là vingt longs carêmes,
Car que sert de déménager?
Ces gueux-là sont partout les mêmes,
On ne sait plus où se loger.
L'escalier noir est une honte,
Tant il est dégradé, poisseux.
Des lieux, des plombs quand l’odeur monte,
L’alcali vous empoigne aux yeux.
Il fait de l’or de cette boue,
Prenant le plus clair du travail.
C’est de la peste qu’il nous loue
Il tient la typhoïde à bail.
Quel logis infect que le nôtre:
Une boîte de crevaison.
Tous mes enfants l’un après l'autre,
Je les perds dans cette maison.
Entre ces quatre murs verdâtres,
L’humidité que nous humons
Des cloisons détache les plâtres
Et nous détache les poumons.
Le peuple hait cette charogne
Et parle de l’exproprier.
Moi je vais plus vite en besogne,
Je veux la peau de l’usurier.
Pauvres bougres de locataires,
A quand la révolution!
Supprimer les propriétaires,
N’est-ce pas la solution?
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