Analyses

Accueil

 

Agitprop

English

Art

Français

Références

Español

Présentation

Plan site

 

 

 

 

 

Français   >   Art   >

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Atahualpa Yupanqui: La fin de la récolte

 

 

Atahualpa Yupanqui (Héctor Roberto Chavero) (1908-1992).

 

 

 

 

 

 

 

Version imprimable
Textes d'Atahualpa Yupanqui - Sommaire

 

 

 

 

 

 

 

 

La fin de la récolte

Par des chemins de Tucumán,
Vers la montagne sur laquelle ils sont nés,
Terre de soleils brûlants,
Parfumée de pollen,

Par des chemins de Tucumán,
Vin, vidala* et silence,
Les hommes du sillon s'en vont,
Aussi pauvres qu'ils sont venus.

La récolte s'est terminée,
Dure labeur d'hiver.
La terre en est sortie fatiguée,
Fatiguée comme l'ouvrier.

Déjà on ne voit plus sur la piste
De lourds chariots à canne.
Déjà on ne sent plus le bourdonnement
Des broyeurs en train de broyer.

Et dans la nuits des champs,
Comme un adíos de la part du silence,
Là où auparavant il y avait la canne
Reste le fourrage en train de brûler.

Adiós, terre de Tucumán.
Des chemins qui mènent loin
Devront me séparer demain
De tes champs et de tes collines.

Déjà je n'ai plus à voir dans les sillons
Des bras tannés d'ouvriers
Luttant du matin au soir
Pour ce qui toujours est d'autrui.

Déjà je n'ai plus à regarder la lune
Apparaissant derrière la colline,
Ni le chemin de Tafí,
Pierre, chanson et souvenirs.

Me devront séparer d'ici
Des chemins qui mènent loin.
Au-delà de ces montagnes
Parfumées de pollen.

Je suis comme la plantation,
Terre qui rend l'effort.
Mes fleurs sont d'été
Mais en moi je porte des hivers.

Je suis comme la plantation,
Avec du soleil, et des fruit, et du silence.
Et dans l'âme je continue à brûler
Le fourrage de mes rêves.

 

* Vidala: une chanson exclusivement argentin, autant pour ses structures musicales que pour celles poétiques.

 

 

Fin de la Zafra

Por caminos tucumanos,
Hacia el monte en que nacieron,
Tierra de soles ardientes,
Perfumada de polen,

Por caminos tucumanos,
Vino, vidala y silencio,
Se van los hombres del surco,
Tan pobres como vinieron.

Ha terminado la zafra,
Dura labor de invierno.
La tierra quedó cansada,
Cansada como el obrero.

Ya no se ven en la huella
Pesados carros cañeros.
Ya no se siente el zumbido
De los trapiches moliendo.

Y en la noche de los campos,
Como un adiós del silencio,
Donde antes hubieron cañas
Queda la maloja ardiendo.

Adiós, tierra tucumana.
Caminos que llevan lejos
Me han de separar mañana
De tus campos y tus cerros.

Ya no he de ver en los surcos
Curtidos brazos obreros
Luchando de sol a sol
Por lo que siempre es ajeno.

Ya no he de mirar la luna
Asomando atrás del cerro,
Ni el camino de Tafí,
Piedra, canción y recuerdos.

Han de apartarme de aquí
Caminos que llevan lejos,
Más allá de aquellos montes
Perfumados de polen.

Soy como el cañaveral,
Tierra que rinde el esfuerzo.
Mis flores son de verano
Pero adentro llevo inviernos.

Soy como el cañaveral,
Con sol, y fruto, y silencio.
Y en el alma voy quemando
La maloja de mis sueños.