L'Internationale communiste
et la question de la tactique - documents

Écrit:
mars 2015


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La question de la tactique à suivre par l'Internationale communiste et les partis qui la composent, a régulièrement fait l'objet de débats, de textes plus ou moins circonstanciels, ainsi que de documents approuvés formellement (programmes, thèses, résolutions). Le champ couvert par cette question est large. Nous rassemblons ici quelques fragments de documents dont le choix se focalise sur un aspect relativement circonscrit, qui peut se résumer par le terme de "transition" à partir de la société capitaliste, vers le point de départ de la révolution prolétarienne qui consiste en le renversement de la bourgeoisie comme classe dominante (et nous envisageons cette problématique essentiellement dans le cadre des états impérialistes).

Il ne s'agit pas ici-même de produire effectivement une analyse. Les annotations qui suivent se limitent à donner quelques indications sur le contexte dans lequel se situent les différents documents, et sur les interconnexions par lesquelles ils peuvent être reliés explicitement ou implicitement les uns aux autres.

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Le texte de V. I. Lénine La maladie infantile du communisme - le "gauchisme" ‑ datant d'avril 1920 ‑, dans sa dernière partie, contient des réflexions qui à certains moments ultérieurs ont été évoquées en rapport avec les discussions sur les "revendications de transition". C'est que Lénine insiste sur l'importance de "la recherche des formes pour passer à la révolution prolétarienne ou l'aborder" en précisant que pour cela il faut tenir compte "des particularités concrètes que cette lutte revêt et doit inévitablement revêtir dans chaque pays":

Rechercher, étudier, découvrir, deviner, saisir ce qu'il y a de particulièrement national, de spécifiquement national dans la manière concrète dont chaque pays aborde la solution du problème international, le même pour tous: vaincre l'opportunisme et le dogmatisme de gauche au sein du mouvement ouvrier, renverser la bourgeoisie, instaurer la République des Soviets et la dictature du prolétariat, telle est, au moment historique que nous traversons, la principale tâche assignée à tous les pays avancés (et pas seulement avancés).

V. I. Lénine: La maladie infantile du communisme (le "gauchisme") (Extraits) ►

 

Le 2e Congrès de l'IC qui se tient en juillet-aout 1920, adopte des "Thèses sur les conditions pour la création de soviets des députés ouvriers". Ce texte caractérise les conditions qui doivent être remplies pour que le Parti communiste d'un pays s'engage dans l'établissement de soviets. Il en ressort que les soviets sont nullement conçus comme des organes pouvant rassembler les masses durant un processus qui se prolongerait dans le temps et les conduirait progressivement vers la conscience révolutionnaire:

Les Soviets ne sont possibles que comme des organisations gouvernementales, qui se substituent à la démocratie bourgeoise, la brisent et la remplacent par la dictature ouvrière. [...] Les Soviets signifient la dictature prolétarienne, et l'Assemblée Constituante, celle de la bourgeoisie. Accorder et concilier la dictature des ouvriers avec celle des bourgeois est une chose impossible.

Le Congrès adopte également une résolution sur "Le mouvement syndical, les comités de fabrique et d'usines" qui met en avant ces comités comme jouant un rôle important dans le passage de la lutte économique vers la conquête du pouvoir:

La lutte des Comités de fabriques et d'usines contre le capitalisme a pour but immédiat l'introduction du contrôle ouvrier dans toutes les branches de l'industrie. [...] Les tentatives d'ouvriers d'exercer leur contrôle non seulement sur l'approvisionnement des fabriques et des usines en matières premières, mais aussi sur les opérations financières des entreprises industrielles, provoqueront cependant, de la part de la bourgeoisie et du gouvernement capitaliste, des mesures de rigueur contre la classe ouvrière, ce qui transformera la lutte ouvrière pour le contrôle de l'industrie en une lutte pour la conquête du pouvoir par la classe ouvrière.

2e Congrès de l'IC: Thèses sur les conditions pour la création de soviets des députés ouvriers ►

2e Congrès de l'IC: Le mouvement syndical, les comités de fabrique et d'usines ►

 

Le 3e Congrès de l'IC qui se tient en juin-juillet 1921, adopte une "Thèse sur la tactique". Ce texte évoque entre autre la question des nationalisations:

Revendiquer la socialisation ou la nationalisation des plus importantes branches d'industrie, comme le font les partis centristes, c'est encore tromper les masses populaires. Les centristes n'ont pas seulement induit les masses en erreur en cherchant à les persuader que la socialisation peut arracher des mains du capital les principales branches d'industrie sans que la bourgeoisie soit vaincue, ils cherchent encore à détourner les ouvriers de la lutte vitale réelle pour leurs besoins les plus immédiats, en leur faisant espérer une mainmise progressive sur les diverses industries les unes après les autres, après quoi commencera la construction "systématique" de l'édifice économique. ils reviennent ainsi au programme minimum de la social-démocratie, c'est-à-dire à la réforme du capitalisme, qui est aujourd'hui une véritable duperie contre-révolutionnaire.

3e Congrès de l'IC: Thèse sur la tactique ►

 

La problématique des rapports entre les partis communistes et les travailleurs influencés par les partis social-démocrates est un élément central du processus de création de l'Internationale communiste, et cette question reste une préoccupation majeure par la suite. Peu après le 3e Congrès de l'IC, en décembre 1921, le Comité exécutif de l'IC adopte des "Thèses sur l'unité du front prolétarien":

Le Comité Exécutif de l'Internationale Communiste estime que le mot d'ordre du 3e Congrès mondial de l'Internationale Communiste "vers les masses!" et les intérêts généraux du mouvement communiste dans l'ensemble exigent des Partis communistes et de l'Internationale communiste en entier l'appui du mot d'ordre du front ouvrier unique et que dans cette question l'initiative soit prise en leurs mains.

Ce texte évoque également la question de l'attitude à adopter vis-à-vis d'un éventuel "gouvernement ouvrier":

En Allemagne, le Parti Communiste dans sa dernière conférence pour tout le pays, a appuyé le mot d'ordre du front ouvrier unique et a reconnu possible de soutenir aussi un "gouvernement ouvrier unique" qui serait enclin à lutter quelque peu sérieusement contre le pouvoir des capitalistes. Le Comité exécutif de l'Internationale communiste estime cette décision absolument exacte et est persuadé que le Parti Communiste allemand en maintenant sa position indépendante politique saura pénétrer dans les couches les plus étendues des ouvriers et renforcer l'influence du communisme dans les masses.

La position à adopter au sujet d'éventuels "gouvernements ouvriers" fera l'objet de controverses prolongées confrontant des interprétations divergentes.

Comité exécutif de l'IC: Thèses sur l'unité du front prolétarien ►

 

Le 4e Congrès de l'IC qui se tient en novembre-décembre 1922, adopte une résolution sur "La tactique de l'Internationale communiste". Ce texte comporte notamment des paragraphes sur "le gouvernement ouvrier" et sur "le mouvement des conseils de fabrique".

Grigori Zinoviev, dans ses interventions, insiste sur la question du gouvernement ouvrier. Il explique notamment:

Le mot d'ordre de gouvernement ouvrier ne saurait être aussi général que la tactique du front unique. Le gouvernement ouvrier, c'est une application concrète de la tactique du front unique dans des conditions particulières. Sur ce terrain, il est bien facile de se tromper. Il me semble, camarades, que nous devons lutter contre ceux qui essaieraient de donner ce mot d'ordre pour une nécessité universelle, comme si nous devions nécessairement passer dans chaque pays par un gouvernement ouvrier. Au contraire, j'estime que dans la mesure où il est permis de prophétiser, le gouvernement ouvrier ne peut devenir une réalité qu'en des cas exceptionnels, dans certaines conditions concrètes, tout à fait spéciales à tel ou tel pays.

4e Congrès de l'IC: Interventions de Grigori Zinoviev (Extraits) ►

4e Congrès de l'IC: La tactique de l'Internationale communiste (Extraits) ►

 

Un point important à l'ordre du jour de ce 4e congrès porte sur la question du programme de l'Internationale communiste. Une controverse oppose Nikolaï Boukharine et August Thalheimer au sujet de la place à accorder aux questions de tactique. Boukharine, en parlant des "questions tactiques, telles que le recensement des valeurs-refuge en Allemagne, la tactique du front uni ou la question du gouvernement ouvrier", s'oppose à ce qu'elles soient "fixées à titre de programme". Thalheimer considère au contraire qu´"un programme doit donner une façon de manier toutes les phases de transition essentielles". Le congrès adopte une résolution sur la question du programme qui précise entre autre:

Les fondements théoriques de toutes les revendications transitoires et partielles doivent absolument être formulées dans le programme général. Le 4e Congrès se prononce tout aussi résolument contre la tentative de représenter l'introduction de revendications transitoires dans le programme comme de l'opportunisme, que contre toute tentative d'atténuer ou de remplacer les objectifs révolutionnaires fondamentaux par des revendications partielles.

4e Congrès de l'IC: Boukharine sur la question du programme (Extraits) ►

4e Congrès de l'IC: Thalheimer sur la question du programme (Extraits) ►

4e Congrès de l'IC: Résolution sur la question du programme ►

 

Au 3e Plénum élargi du Comité exécutif de l'IC qui se tient en juin 1923, Grigori Zinoviev met en avant l'idée d'élargir le mot d'ordre "gouvernement ouvrier" en fonction de la nécessité de gagner aussi la paysannerie à la lutte pour le renversement de la bourgeoisie. Il propose donc de mener, sous réserve des conditions appropriées, une propagande pour un "gouvernement ouvrier et paysan".

3e Plénum élargi du Comité exécutif de l'IC: Rapport du Comité exécutif (Extraits) ►

 

En Allemagne se déroulent en 1923 des événements qui fournissent une expérience significative par rapport à la question des "gouvernements ouvriers". Le Parti communiste d'Allemagne (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD), à son 8e congrès tenu du 28 janvier au 1er février 1923, adopte des "Thèses relatives au front uni et au gouvernement ouvrier". Le 11 septembre, dans la province de Thüringen, puis le 29 septembre dans la province de Sachsen, sont effectivement formés des gouvernements qui se placent dans une telle perspective. Le processus trouve son point culminant avec la tentative d'insurrection organisée en octobre 1923.

Réunion de la Commission centrale du KPD: Heinrich Brandler: Les tâches actuelles du Parti (Extraits) ►

8e Congrès du KPD: Thèses relatives au front uni et au gouvernement ouvrier (Extraits) ►

KPD de Thüringen: Programme pour la formation d'un gouvernement ouvrier et petit-paysan en Thüringen (Extraits) ►

KPD de Sachsen: Programme pour la formation d'un gouvernement social-démocrate-communiste en Sachsen (Extraits) ►

 

Au 5e Congrès de l'IC qui se tient en juin-juillet 1924, Grigori Zinoviev présente le rapport sur l'activité du Comité exécutif; il examine notamment la question du front uni et celle du gouvernement ouvrier. Il affirme entre autre: "Le 4e Congrès a voté une résolution sur le gouvernement ouvrier. Je dois avouer qu'au cours de son élaboration, trop de concessions ont été faites qui pouvaient paraître des nuances de rédaction et qui, en fait, ont été transformées en concessions politiques à la droite." Zinoviev argumente à ce sujet en se référant notamment à l'article de Lénine "Au sujet des compromis", datant de septembre 1917. Par ailleurs il fait un bilan critique de l'expérience de gouvernement ouvrier en Allemagne (cf. plus haut): "Nous nous sommes rapidement rendu compte qu'en Saxe se déroulait la plus banale des comédies parlementaires de coalition."

Une résolution "Sur la tactique communiste" est adoptée qui, elle aussi, traite de ces sujets.

Le congrès se consacre en outre à la question du programme. Nikolaï Boukharine et August Thalheimer interviennent conjointement comme rapporteurs de la commission correspondante. Un certain nombre de projets de programme sont présentés comme résultat des travaux effectués selon les décisions du 4e Congrès. Boukharine soumet un "Projet de programme de l'Internationale communiste", Thalheimer un "Projet de programme du Parti communiste allemand". Les interventions des deux rapporteurs vont dans le sens résumé comme suit par Thalheimer:

Pour finir je constate qu’il ne s’est révélé pendant les travaux de la commission aucune divergence de principe dans l’Internationale. Voilà pourquoi Boukharine et moi sommes d’avis que ce congrès doit adopter en principe le projet de programme tel qu’il sortira des travaux de la commission, afin qu’il puisse être envoyé comme projet officiel à toutes les sections de l’Internationale communiste pour discussion et amendement. Cela fait, l’Exécutif élargi ou le prochain congrès adopteront le programme sous sa forme définitive.

5e Congrès de l'IC: Rapport sur l'activité du Comité exécutif (Extraits) ►

5e Congrès de l'IC: Résolution sur la tactique communiste (Extraits) ►

5e Congrès de l'IC: Projet de programme de Boukharine (Extraits) ►

5e Congrès de l'IC: Projet de programme de Thalheimer (Extraits) ►

5e Congrès de l'IC: Intervention de Boukharine au nom de la commission du programme (Extraits) ►

5e Congrès de l'IC: Intervention de Thalheimer au nom de la commission du programme (Extraits) ►

 

En janvier 1928, l'Internationale Communiste (organe du Comité exécutif de l'IC) publie un texte du CC du KPD, qui constitue une réponse à un texte de Heinrich Brandler ayant pour sujet une "proposition de programme d'action". Le texte de Brandler met notamment en avant la question du contrôle de production. Les arguments développés par la réponse du KPD font référence entre autre à la controverse qui s'est déroulé au moment du 4e congrès de l'Internationale communiste (cf. plus haut).

Bureau politique du CC du KPD: Le "Programme d'action" de Brandler (Réponse du Bureau politique du C. C. du P. C. A.) ►

 

Le 6e Congrès de l'IC qui se tient en juillet‑septembre 1928, adopte finalement un programme de l'Internationale communiste. Celui-ci inclut une section sur "Les tâches essentielles de la stratégie et de la tactique communistes".

6e Congrès de l'IC: Programme de l'Internationale communiste (Extraits) ►

 

Le 7e Congrès de l'IC qui se tient en juillet‑aout 1935, examine entre autre la question du gouvernement ouvrier, dans le contexte international particulier caractérisé notamment par l'instauration de la dictature national-socialiste en Allemagne. Georgi Dimitrov, dans son rapport, consacre des considérations détaillées à la question du "gouvernement de front unique".

7e Congrès de l'IC: Rapport de Dimitrov (Extraits) ►

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Voici quelques indications concernant les personnes dont des prises de position apparaissent dans les documents cités.

 

Nikolaï Boukharine

En 1906 il devient membre du POSDR. En 1911 il quitte la Russie, il y revient en avril 1917. Au 1er congrès de l'Internationale communiste en mars 1919, il fait partie de la délégation soviétique, avec Lénine, Trotski, Zinoviev, Staline. Il est désigné comme président de l'IC en 1926, puis démis de cette fonction en avril 1929. La direction de l'IC est alors prise en charge principalement par un groupe comprenant Viatcheslav Molotov, Dmitri Manuilski, Otto Kuusinen, Ossip Pjatnitzki et Ernst Thälmann. Boukharine est expulsé du PCUS en 1929, puis réadmis, mais après un procès en 1938 il est exécuté.

 

Heinrich Brandler

Il fait partie du Groupe Spartakus formé à partir de 1915 autour de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, puis il est membre du Parti communiste d'Allemagne (KPD) fondé en décembre 1918. Au 2e congrès du parti (octobre 1919) il est élu comme membre de la direction, en février 1921 il devient co-président (aux côtés de Walter Stoecker), en juillet 1922 il est désigné secrétaire du bureau politique. Du 10 au 29 octobre 1923 il fait partie d'un gouvernement régional social-démocrate-communiste en Sachsen. En janvier 1924 il est démis de ses fonctions dans le parti (le 19 février Hermann Remmele est désigné comme secrétaire, Ernst Thälmann comme secrétaire adjoint). Il se rend Moscou, où il poursuit des activités en tant que membre du PCR. En octobre 1928 il revient en Allemagne. En décembre 1928 il est avec Thalheimer l'un des principaux fondateurs du KPD-Opposition (KPD-O, aussi KPO). En janvier 1929 il est exclu du PCUS et de l'IC.

 

Georgi Dimitrov

À partir du 5e congrès de l'Internationale communiste (juin-juillet 1924), il fait partie du Comité exécutif de l'IC, à partir du 6e plénum (février-mars 1926) du Présidium. Après sa libération à l'issue du procès de l'incendie du Reichstag en février 1934 il se rend à Moscou. En avril il est élu membre du secrétariat politique du CE de l'IC. À partir de juillet 1934 il est associé étroitement à la préparation du 7e congrès de l'IC, qui se tient en juillet-aout 1935. Il est alors élu secrétaire général du CE de l'IC.

 

Karl Radek

En 1915 il participe avec des représentants des bolcheviks (Lénine, Zinoviev) à la délégation russe à la conférence socialiste internationale de Zimmerwald (Suisse). Suite à la révolution russe de février 1917 il se rend en même temps que Lénine à Stockholm, où il fait partie de la représentation à l'étranger du CC du POSDR(b). Après la révolution d'octobre il revient en Russie et dirige la section pour l'Europe centrale du Commissariat du peuple pour les Affaires étrangères. En 1918 il se rend illégalement en Allemagne et participe à l'organisation du congrès de fondation du Parti communiste d'Allemagne (KPD) en décembre 1918, mais en février 1919 il est arrêté et quitte l'Allemagne en janvier 1920. Entretemps au 8e congrès du PCR en mars 1919 il a été élu comme membre du Comité central. Au 2e congrès de l'Internationale communiste en juillet-aout 1920 il est élu comme membre du comité exécutif de l'IC. En 1923 il se rend à nouveau en Allemagne, étant chargé par l'IC de contribuer à l'organisation d'une insurrection communiste. Au 13e congrès du PCR en mai 1924 et au 5e congrès de l'IC en juin-juillet 1924 il n'est pas réélu au comité exécutif de l'IC ni au comité central du PCR. Au 15e congrès du PCUS en décembre 1927 il est exclu du parti, mais réadmis en 1931. En 1936 il est arrêté, en 1937 condamné à dix ans de prison et décède en 1939.

 

August Thalheimer

Il participe au congrès de fondation du Parti communiste d'Allemagne (KPD) en décembre 1918, et est élu membre de la direction. En février 1924 il est démis de cette fonction. En 1924, étant recherché par la police, il se rend à Moscou, où il poursuit des activités en tant que membre du KPR. En mai 1928 il revient en Allemagne. En décembre 1928 il est avec Brandler l'un des principaux fondateurs du KPD-Opposition (KPD-O, aussi KPO). En janvier 1929 il est exclu du PCUS et de l'IC.

 

Grigori Zinoviev

En 1901 il adhère au POSDR. En 1902 il quitte la Russie, revient en 1905, puis s'établit en Suisse en 1906. Il fait partie de la délégation des bolcheviks à la conférence de Zimmerwald en 1915 puis celle de Kienthal en 1916. Après la révolution russe de février 1917 il revient en Russie. Au congrès de fondation de l'Internationale communiste en 1919 il est élu président du comité exécutif. À partir d'avril 1926 il s'allie à Trotski, il est alors démis de sa fonction de président de l'IC. En novembre 1927 il est exclu du PCUS en même temps que Trotski, mais en décembre il modifie ses positions et est réadmis en 1928. Il est expulsé à nouveau en 1932, réadmis encore, puis condamné à dix ans de prison. Après un nouveau procès en  1935 il est exécuté en 1936.

 

Quelques annotations utiles pour la compréhension des documents se trouvent ici:

Notices historiques ►

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Note sur une question de terminologie:

Les textes de l'Internationale communiste en langue française emploient alternativement les termes "front uni" et "front unique". En russe, le terme est en général "единый фронт". "единый" correspond à "unique", "unitaire", "seul", "commun", "un", et admet donc les deux traductions. En allemand, le terme est "Einheitsfront". "Einheit" correspond à "unité"; l'adjectif "einheitlich" se traduit par "unitaire", mais nullement par "unique" (qui correspond en allemand à "einzig"). En anglais, le terme est "united front", ce qui correspond clairement à "front uni".